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PSG : Qui est Kezman ?

Publié le 20 Août 2008 à 02h07 par Sage Francis
Après d'innombrables rebondissements, Paris vient enfin de trouver son attaquant. Le Serbe Mateja Kezman vient de s'engager avec le club de la capitale et quitte ainsi le club stambouliote de Fenerbahçe : la première année s'effectuera sous forme d'un prêt avec option d'achat débouchant sur un contrat de deux ans, option directement levée si le PSG se maintient en Ligue 1.

Afin d'évaluer si ce grand attaquant tant attendu par l'effectif parisien - qui n'a aujourd'hui de grand plus que sa renommée - peut être considéré comme un bon coup réalisé par les dirigeants du PSG, retraçons l'histoire de ce Serbe de 29 ans au parcours aussi atypique que la mentalité. Histoire de rêver qu'il contribue au moins à lever cette option d'achat qui pèse sur son dos...
Des débuts remarqués

Né le 12 avril 1979 à Zemun, en Serbie, Mateja Kezman n'attend pas longtemps pour faire parler la poudre : à l'âge de 16 ans, il fait déjà trembler les filets adverses à neuf reprises pour autant de matchs joués avec l'équipe de sa ville, le FK Zemun, qui évolue en Prva Liga (deuxième division serbe) lors de la saison 1995-1996.

Lui vient alors l'idée d'enfiler les clubs comme il enfile les buts : ainsi, la saison suivante, il marque à neuf reprises (pour 17 matchs joués) avec le FK Loznica, et fait preuve de toute sa constance l'année d'après en totalisant le même nombre de buts pour autant de matchs joués avec le Sartid Smederevo puis décide enfin de se « stabiliser » - pour deux ans – dans l'un des clubs de la capitale, au Partizan Belgrade. Après une première année mitigée, il flambe lors de la saison 1999 – 2000 et marque à 28 reprises en 38 matchs et attire alors la convoitise de nombreux clubs européens.

L'Europe à ses pieds...

Le PSV Eindhoven, à la recherche d'un remplaçant pour pallier la blessure de sa vedette Ruud van Nistelrooy, s'attache alors les services du Serbe pour 10,5 millions d'euros. Un investissement qui s'avère payant, Kezman marquant 31 buts en 48 matchs dès sa première saison, dont 24 en championnat, ce qui fait de lui le meilleur buteur des Pays-Bas. Un titre qu'il glane également en 2003 (35 buts) et 2004 (31 buts) alors qu'il explose littéralement aux yeux de toute l'Europe, frôlant même la statistique incroyable d'un but de moyenne par match : 39 pour 42 matchs en 2002 – 2003 et 37 la saison suivante pour autant de matchs joués.

Des performances hallucinantes qui justifient son surnom, "Batman", de plus assez facile à trouver quand on joue aux côtés de Robben. Le Serbe, alors sur un nuage, vit pourtant là sans le savoir ses plus belles années...

... puis le flop de ses pieds

Tant de prouesses attirent en effet la convoitise des plus grands clubs d'Europe et c'est Chelsea qui remporte la mise en achetant le pack de super-héros "Batman et Robin", en même temps que Didier Drogba, qui viennent étoffer un effectif qui contient déjà Gudjohnsen, Cole ou encore Duff comme attaquants. Barré en attaque, il s'abonne contre son gré au banc de touche des Blues et ne connaît plus la même réussite lors de ses entrées en jeu avec seulement 7 buts marqués sur 37 (bouts de) matchs disputés. Vexé, il tente alors de se faire remarquer et obtient le titre officieux du joueur malchanceux – ou plutôt maladroit, selon les gouts - de l'année, avec pas moins de 15 tirs sur les poteaux.

Il essaye alors de se relancer l'année suivante en Liga, à l'Atletico Madrid, mais il doit désormais faire face à l'éclosion du jeune prodige Fernando Torres et réalise dans son ombre une saison décevante avec seulement 8 buts en championnat, soit 10 au total pour 33 matchs joués. Pas satisfait de son rendement, les dirigeants madrilènes ne comptent plus sur lui et font signer un autre prodige, Sergio Aguero, qui éjecte irrémédiablement Kezman de l'équipe-type.

Contraint d'aller voir ailleurs, il atterrit alors en Turquie, à Fenerbahçe, afin de remplacer un ancien Parisien, Nicolas Anelka, transféré à Bolton. Au cours de ces années passées dans ce championnat peu relevé, il effectue deux saisons honorables avec 26 buts en 55 matchs, mais ne marque plus les esprits : on est loin du Kezman qui affolait les compteurs en Eredivisie...

Une tête (parfois) bête comme ses pieds

Outre pour ses buts, Mateja Kezman est également connu pour son comportement agressif sur les divers terrains d'Europe ainsi que pour ses déclarations aussi provocatrices qu'inutiles. On se souvient qu'avec l'équipe de Serbie à l'EURO 2000 il n'aura attendu qu'une minute après son entrée en jeu pour se faire sortir après un tacle effrayant sur le Norvégien Mykland. Six ans plus tard, après avoir qualifié directement son équipe en marquant 5 buts lors des éliminatoires de la Coupe du Monde, il décide de remettre ça contre l'Argentine en poule avec un nouveau tacle assassin sur Carlos Tevez, à en faire frémir les tibias de Djibril Cissé.

Ses débuts avec Chelsea furent d'ailleurs gâchés par une expulsion dès le troisième match de préparation (!) contre l'AS Roma après s'être emporté inutilement à la suite d'un tacle d'Olivier Dacourt sur son partenaire Robben. S'en suivit trois matchs de suspension et un début de saison manqué alors qu'il venait d'inscrire son quatrième but en trois matchs... Des expulsions évitables résultant d'un comportement idiot qu'il serait judicieux de mettre de côté s'il ne veut pas devenir la nouvelle tête de turc (sans jeu de mots) des terrains de Ligue 1...

Se relancer au PSG

Enfin, lors du mercato d'été, Luis Aragones, tout fraîchement couronné d'un titre de champion d'Europe à la tête de la sélection ibérique, prend les commandes de Fenerbahçe en amenant avec lui Dani Güiza, meilleur buteur du dernier championnat espagnol avec 27 buts et fait comprendre à Mateja qu'il ne comptera pas sur lui pour la saison à venir. S'ensuit alors le feuilleton que l'on connaît tous et qui le mène aujourd'hui aux portes de la capitale...

Paris hérite donc d'un joueur au potentiel difficilement évaluable, qui au fur et à mesure du temps a mieux réussi à conserver sa renommée que son adresse devant les cages. Depuis qu'il a quitté le PSV Eindhoven, ce "joueur de valeur" dixit Paul Le Guen n'a plus en effet retrouvé son habileté d'antan ni son instinct de tueur qui faisait de lui l'un des tous meilleurs attaquants du continent, se contentant toutefois d'offrir des saisons satisfaisantes, avec une moyenne de buts par match oscillants entre 0,3 et 0,5.

Est-ce cependant suffisant pour la Ligue 1 ? Seul le terrain nous donnera une réponse, les optimistes espérant voir renaître le Kezman du début des années 2000 et les pessimistes n'ayant pas tort d'émettre des doutes sur ses capacités. Mais le cout de poker tenté par les dirigeants est assez osé au regard de ses récentes performances : lors du dernier exercice, Mateja a certes marqué 11 buts en championnat turc pour 22 matchs disputés, mais 9 d'entre eux sont des triplés réalisés contre Rizespor, Manisaspor et Konyaspor, soit les trois plus mauvaises défenses du championnat qui auraient fait pâlir d'envie les défenseurs du FC Metz. Autre fait inquiétant, le "successeur de Pauleta" qu'avaient réussi à dégoter les dirigeants bordelais en 2003 lors du mercato d'été et coéquipier de Kezman à Fenerbahce cette année, Deivid, a marqué pratiquement autant de buts que lui. Pourtant, il n'en avait marqué que 3 avec les Girondins de Bordeaux en toute une saison de Ligue 1...

Alors, "Paris, club de sa renaissance" ou "Paris, poursuite de sa décadence", bien malin est celui qui connaît à l'avance le nouveau chapitre qu'écrira Mateja Kezman sous les couleurs parisiennes...

(Pour les moins futés, début de réponse ce week-end à Sochaux...)
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