Quantcast

Anciens PSG : Exclu : Le 1er titre du PSG vu par J-M Pilorget

Publié le 17 Janvier 2010 à 17h02 par Adrien Pécout
Dans une semaine, le PSG accueillera Evian Thonon Gaillard en Coupe de France pour les 16e de finale. Cette compétition a souvent souri au club. C'est même la toute première qu'il remporta dans son histoire, le samedi 15 mai 1982. L'un des heureux finalistes, Jean-Marc Pilorget (le 2e debout à partir de la g.), revient en exclusivité pour PlanetePSG.com sur ce match de légende gagné contre Saint-Étienne au Parc des Princes.
Recordman de matches joués avec Paris (435 entre 1975 et 1989), l'ancien défenseur Jean-Marc Pilorget considère la finale de 1982 comme « le moment le plus intense » qu'il ait vécu au club. « Ce match d'un autre monde » opposait le PSG à un adversaire redoutable : Saint-Etienne. « C'était le principal club français. Il avait une ribambelle d'internationaux, dont Michel Platini, qui allait faire contre nous son dernier match avant d'aller à la Juve. » Favoris logiques, les Verts n'avaient pas chuté depuis 9 matches. Malgré cette série, ils avaient pourtant du se résoudre, une semaine avant la finale, à finir le championnat à la 2e place derrière Monaco.

A l'approche de la finale tant attendue, l'entraîneur parisien Georges Peyroche avait préféré ne pas désarçonner son groupe, qui venait de terminer 7e de D1.« Il nous avait réservé une préparation classique, sans doute pour ne pas nous perturber, suppose Pilorget. Il ne fallait pas ajouter de pression supplémentaire, nous étions déjà bien conscients de pouvoir remporter le premier trophée dans l'histoire du PSG. Tout le monde autour du club avait la pression, à commencer par les joueurs. Surtout les plus jeunes, comme moi, ceux qui avaient grandi avec le Paris Saint-Germain. » Devant un tel enjeu, le charismatique président Francis Borelli couvait ses protégés. « Il avait sa façon à lui de manager le groupe et de nous motiver. Il était très présent, très proche, et nous faisait pleinement confiance. On avait besoin de ce soutien. »

Le jour du grand rendez-vous, on dénombre 46 160 personnes au Parc des Princes. Parmi lesquelles François Mitterrand, élu chef de l'Etat un an avant presque jour pour jour. Paris dispose pour l'occasion d'« un petit avantage ». Celui de jouer sa finale de Coupe de France à domicile, une première dans l'histoire de l'épreuve. Il n'empêche que l'ASSE a de nombreux admirateurs dans la capitale. « Saint-Etienne était très, très populaire à Paris. » Six ans après la défaite des Verts contre le Bayern en finale de Coupe d'Europe, personne ne semble avoir oublié les poteaux carrés de Glasgow qui suscitèrent la sympathie de tout le pays. Face à ces célèbres joueurs, le PSG aligne son équipe type : Baratelli aux cages, Fernandez, Pilorget, Col et le capitaine Bathenay en défense, Lemoult, Boubacar et Dahleb au milieu, Toko, Rocheteau et Surjak devant.

« Nous dégagions une grande force »

Au premier acte, les vingt-deux acteurs peinent à se procurer des occasions franches. Pas grand-chose à signaler hormis un but refusé à Ivica Surjak, coupable d'avoir marqué sur coup franc indirect sans qu'un autre Parisien touche le ballon. Au retour des vestiaires, vers l'heure de jeu, la partie s'anime. Le PSG ouvre le score sur une demi-volée de Nambatingue Toko, à la réception d'un centre en retrait délivré côté gauche par Surjak. L'avant-centre tchadien amortit la balle de la cuisse, puis ajuste avec sang-froid Jean Castaneda (1-0, 58e). S'ensuit une forte poussée stéphanoise. Les hommes coachés par Robert Herbin ne comptent pas laisser filer un second trophée en moins d'un mois. Un quart d'heure plus tard, Michel Platini mène à bien l'une de leurs nombreuses action. Après une déviation de la tête dans la surface, il égalise d'une ogive que Baratelli ne détourne pas suffisamment (1-1, 76e). Au terme du temps réglementaire, les finalistes n'ont toujours pas réussi à se départager.

Place aux prolongations, comme face à Nîmes, Bordeaux et Tours auparavant. A la reprise, l'ASSE renverse la situation grâce à l'intenable Platini, encore lui. Sa frappe scellerait-elle le succès des siens (1-2, 99e) ? C'est sans compter sur la cohésion du onze parisien. « On formait un groupe hyper soudé. Chez nous, il est difficile de ressortir un joueur plutôt qu'un autre dans ce match. Chacun d'entre nous voulait réaliser quelque chose de grand. Même mené au score, on ne s'est pas laissé abattre et on est reparti de l'avant. Nous dégagions une grande force, notre parcours dans cette Coupe de France le montre bien. » Cette attitude porte ses fruits : à la dernière minute de la prolongation, Surjak déborde sur l'aile droite et centre pour Rocheteau... dont la reprise de volée, décochée après un rebond, transperce les filets (2-2, 120e) ! Une égalisation providentielle pour le PSG... « A ce moment-là, on se disait que rien ne pouvait plus nous arriver, que la finale était pour nous. »

Au grand dam de ses ex-coéquipiers, comme par enchantement, celui que l'on surnommait l'« ange vert » remet Paris à flot. Il faut désormais se soumettre à la cruelle séance des tirs au but pour designer un vainqueur. En prélude, un joyeux désordre gagne le Parc. Réchappé de la défaite in extremis, Francis Borelli court embrasser la pelouse juste après le but du 2-2. Une demi-heure durant, nombre de supporters parisiens délaissent leurs gradins et jubilent eux aussi sur l'aire de jeu, tout enivrés par ce match à nul autre pareil. « Il n'y a eu aucun problème pendant l'envahissement du terrain. Les gens voulaient juste exprimer leur enthousiasme. C'était un envahissement de joie, ça partait dans tous les sens. J'ai envie de dire que cet épisode ressemble au football de l'époque. Avant, les joueurs étaient beaucoup plus accessibles. Aujourd'hui, on ne pourrait plus voir ça. Il y a comme une barrière entre les supporters et les joueurs, il y a moins de rapports entre eux. »

« Tout le monde a foncé sur moi »

Passé cet intermède surréaliste, le jeu reprend ses droits. Peyroche sélectionne cinq préposés aux penalties. « Je me souviens que Georges demandait qui voulait tirer. J'ai levé la main mais il ne m'a pas vu ou a fait sembler de ne pas me voir pour la première série. (rires) Je ne sais pas pourquoi, c'était bizarre. Je ne le lui ai jamais demandé ensuite. » Cette première série, sans aucun tir de loupé, maintient les deux camps à égalité. L'heure de la mort subite a sonné. Saint-Etienne commence mal cette phase : Christian Lopez loupe sa tentative. Au tour de Pilorget, sixième tireur du PSG. Il a la balle de match à sa disposition et sait s'en montrer digne en prenant le gardien à contre-pied (2-2, 6 t.a.b. à 5). C'est lui, le titi formé au club, qui transforme le penalty de la victoire ! « Quand j'ai marqué, c'était le vide absolu. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, tout le monde a foncé sur moi, Francis Borelli en premier. » Le PSG remporte là son premier titre. Bien d'autres suivront.

Le coup de patte signé Pilorget annonce aussi le début d'une délicieuse nuit blanche. « Beaucoup de gens venaient nous voir dans le vestiaire. Beaucoup de gens du show-bizz, comme d'habitude. En général, on restait au calme avant nos matches, mais à la fin il y avait toujours un monde fou. Des potes du présidents, du vice-président, etc. » La coupe en poche, toute la troupe savoure cette soirée historique au Pavillon Gabriel, à deux pas des Champs-Elysées. Jean-Marc Pilorget se rappelle entre autres la présence de Yannick Noah parmi les convives. Un an plus tard, le tennisman triomphera à Roland-Garros. Non loin de ces festivités, une bonne partie des supporters déferle quant à elle sur les Champs. Le PSG déplace les foules ! Selon Pilorget, ce match a changé l'image du club. « Oui, bien sur, car à part sa montée en première division (1974), il n'avait jamais rien gagné. On réussissait quelques jolis coups de temps en temps, mais sans soulever aucun trophée. »

Grâce à cette rencontre riche en rebondissements, le PSG obtient le droit de participer à la Coupe d'Europe pour la première fois de sa jeune existence. Disputée à un mois de la Coupe du monde en Espagne, la finale de 82 a donc le charme de l'inédit à bien des égards. Pourtant, aujourd'hui âgé de 51 ans, Jean-Marc Pilorget n'en a pas vraiment conservé de reliques. Le plus important est ailleurs, et c'est avec nous qu'il l'a partagé : « Mes souvenirs, je les ai dans la tête, tout simplement », conclut-il avec quasiment trois décennies de recul.

Propos recueillis par Adrien Pécout en exclusivité pour PlanetePSG.com
Doudoune sans manche PSG Collection officielle
Doudoune sans manche PSG. Taille Homme du S au XXL et taille enfant garçon du 4 ans au 14 ans. Matière polyester.
Profitez de l'offre chez Amazon

Lire les 00 commentaires
Commentaires