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Anciens PSG : Exclu : Interview de Fabrice Fiorèse (Partie I)

Publié le 26 Avril 2011 à 12h12 par Loic Uhmann
L'ancien joueur du Paris Saint-Germain (janvier 2002- aout 2004), Fabrice Fiorèse, a eu la gentillesse d'accorder une interview à PlanètePSG.
Dans le premier volet de notre entretien, nous sommes revenus sur son actualité, avant de parcourir sa carrière de footballeur avec ses débuts remarqués à Guingamp, puis son arrivée au PSG aux côtés de Ronaldinho et sous la houlette de Luis Fernandez.
Planetepsg.com : Tout d'abord que faites-vous dans la vie après avoir pris votre retraite sportive en aout 2009 ?
Ecoutez, là je sors justement du centre d'entraînement. J'ai repris le club amateur de Saint-Tropez en tant que président. Donc déjà ça me prends beaucoup de temps, car il y a beaucoup de choses à structurer. Et puis après, je suis un peu dans le relationnel. J'ai la chance d'être dans une région qui est assez propice à l'immobilier, donc par des relations, tout ça, je construis, j'essaye de vendre des biens... Et puis je m'occupe aussi de ma famille !

Planetepsg.com : Vous êtes donc resté proche du football et le suivez toujours de près ?
Alors, assez proche, oui et non. Le monde professionnel, pratiquement pas du tout, si ce n'est évidemment quelques amis qui sont encore en activité à l'heure actuelle. Le monde amateur, oui, parce que justement j'avais envie de reprendre un club amateur, notamment le club de Saint-Tropez. J'avais déjà émis le souhait un an en arrière, mais bon ça ne s'est pas fait. Maintenant j'estime qu'en tant que professionnel, on vient d'un club amateur, alors c'est bien aussi de rendre à cet amateurisme et d'essayer de faire quelque chose de bien, d'intelligent et de structuré.

Planetepsg.com : Et la Ligue 1 ? Un pronostic pour le titre ? (Entretien réalisé avant la 32eme journée de L1)
Sincèrement ? Je suis les résultats parce que j'ai gardé beaucoup d'amis qui sont, c'est paradoxal et vous allez rigoler, des joueurs actuels de Marseille, dont un ex Parisien. J'en ai pas mal, donc par rapport à ça, je suis un peu l'actualité de ce club-là, voire deux-trois autres, parce que ça ferait tâche de discuter avec des amis et de ne pas savoir ce qu'ils font de leur week-end ! Mais je suis de loin, vraiment de loin ! Pour le titre, je vois Marseille champion une deuxième fois. Je ne vous cache pas que c'est souvent comme ça, quand les équipes en fin de championnat gagnent alors qu'elles ne le méritent pas, marquent dans les arrêts de jeu, à cinq minutes de la fin, c'est souvent celles-ci qui arrivent au bout. J'ai vu le match Montpellier-OM ce week-end (ndlr : 1-2, 31eme journée de L1) et je pense que personne ne me contredira si je dis que le match nul était plus que mérité et donc que la victoire ne l'était pas du tout.

Planetepsg.com : Au hasard, cet ancien Parisien, serait-ce Edouard Cissé ?
Non pas du tout. Enfin Doudou oui, mais c'est plutôt Gaby. Et puis Gignac avec qui j'ai évolué. Il a commencé sa carrière avec moi à Lorient. C'est des gens avec qui j'ai beaucoup d'affinités. Doudou en fait partie aussi mais bon c'est vrai que c'est différent, on s'appelle moins souvent.

Planetepsg.com : Que pensez-vous de la saison actuelle du PSG ?
Je pense que la saison actuelle est relativement positive, maintenant c'est sur que comme on dit, c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens. Faire la saison qu'ils ont fait et ne pas accrocher l'Europe, ça resterait évidemment un échec pour ce club. Il reste 7 matches et c'est vraiment à la fin qu'on pourra dire si le bilan est positif ou pas.

Planetepsg.com : Vous avez pris part à trois saisons au Paris Saint-Germain, quel joueur vous a le plus marqué et pourquoi ?
C'est sur que je ne vais peut-être pas vous surprendre mais c'est Ronaldinho. Moi j'ai eu la chance d'évoluer avec lui. Ou même à un autre degré, un joueur comme Mikel Arteta. Il m'avait beaucoup plu, car c'était quelqu'un qui travaillait dans l'ombre et qui était capable d'accélérer le jeu, de faire jouer son équipe. Après, Ronnie, tout le monde le connaît. C'est du talent à l'état pur. Le seul problème de Ronnie, que j'adore d'ailleurs, c'est que malheureusement, il choisissait ses matches. Sur une saison c'était dommage, car à lui tout seul il nous aurait fait gagner les 38 rencontres. Maintenant ça reste des joueurs qui avaient des talents hors normes et qui étaient un régal à regarder évoluer ensemble.

Planetepsg.com : Vous avez également noué une relation particulière avec Pedro Miguel Pauleta. Vous célébriez parfois vos buts en faisant l'aigle comme lui, tandis que lui tirait parfois la langue après avoir marqué, l'un de vos tics.
Oui c'est vrai, mais bon, après on a beau dire ce qu'on veut de Fabrice Fiorèse, mais j'étais vraiment quelqu'un qui avait le besoin d'apprécier les copains avec qui j'évoluais et c'est vrai que Miguel c'était quelqu'un que j'appréciais énormément et j'avais vraiment plaisir à lui donner des balles de buts, donc c'est sur qu'à partir de ce moment-là, des liens se créent. Et moi c'est vrai qu'aujourd'hui, je n'ai eu aucun souci dans tous les clubs où je suis passé, avec tous les joueurs avec qui j'ai évolué. J'avais besoin justement d'avoir cette affection entre les joueurs pour donner le maximum dans une équipe. C'est sur qu'après, c'était de petits clins d'œil qu'on faisait quand chacun mettait des buts et ça faisait partie de notre petit jardin secret entre nous, nos petites boutades qui faisaient partie du vestiaire.

Planetepsg.com : Durant ces trois saisons, il y a eu une belle brochette de victoires contre l'Olympique de Marseille. Des victoires 3-0 avec un Ronaldinho majestueux, ou d'autres sur un score un peu moins large comme ce fut le cas en novembre 2003 ou le PSG s'est imposé au Vélodrome 1 à 0 par votre intermédiaire. Parmi ces victoires, laquelle a été la plus intense à vivre ?
C'est sur qu'une victoire comme justement celle que vous avez citée, contre Marseille avec Paris à la 89ème, c'est des victoires qui, pour un joueur de foot sont inoubliables. Quand on voit l'engouement que cela génère, les supporters ne parlent que de ça ! C'est sur que par rapport à cela, c'est des souvenirs inoubliables et ce match-là restera un grand souvenir sportif.

Planetepsg.com : Vous avez été formé à l'Olympique Lyonnais avant de vous engager à Guingamp (1997 à décembre 2001) et c'est au sein de cette formation que vous avez laissé entrevoir et même plus votre potentiel. Que retenez-vous de vos saisons guingampaises ? Vous avez notamment côtoyé Florent Malouda ou encore Guy Lacombe.
Oui tout à fait. C'était des saisons sportives enrichissantes parce que, justement, j'ai eu la chance d'avoir évolué dans des clubs comme ça, comme Guingamp. C'est ce club-là qui m'a donné ma chance et qui m'a permis d'avoir la carrière que j'ai eue. Après, moi comme je vous le disais, j'accorde beaucoup d'importance à l'affectif et un club comme Guingamp pour moi était un tremplin, car on sentait vraiment un état d'esprit, c'était convivial et familial.


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Planetepsg.com : Vous rejoignez ensuite le PSG en janvier 2002 pour un prêt avec option d'achat lors du mercato hivernal. Comment se passe cette deuxième partie de saison avec le PSG, un club d'un standing un peu plus huppé que Guingamp et qui veut retrouver le sommet du championnat très vite, même si à la fin de la saison, vous échouez dans la qualification à la Ligue des Champions au profit d'Auxerre, en terminant quatrième.
Ces clubs-là ne peuvent pas se permettre de ne pas être en coupe d'Europe chaque année. Si vous faites pratiquement tout le parcours dans les 3-4 premiers et qu'à l'arrivée vous êtes 5eme, c'est un échec, on ne peut pas dire que c'est une bonne saison. Donc voilà c'est sur que tous ces clubs-là demandent évidemment à ce que vous finissiez dans les trois premiers voir 4eme à la fin de chaque saison. Cela fait aussi partie de notre métier. C'est évidemment plus enrichissant et intéressant de jouer le haut de tableau que de jouer le bas de tableau.


Planetepsg.com : Nous allons revenir un peu sur Luis Fernandez, qui vous a fait venir au PSG. Quels ont été les premiers contacts que vous avez eus avant votre arrivée et quel souvenir garderez-vous de cet entraîneur ?
Déjà j'ai toujours des contacts avec lui, puisque je l'ai eu il y a deux jours au téléphone. C'est quelqu'un qui est comme un père pour moi, je l'ai toujours dit. Il a cru en moi. Il y a des gens qui n'auraient peut-être pas cru en Fiorèse au Paris Saint-Germain. C'est quelqu'un qui n'a jamais douté. Il m'a aussi emmené avec lui au Qatar. Si je n'avais pas ce lien affectif et paternel avec lui, déjà, moi je n'y serais jamais allé et je pense que lui, il ne m'aurait jamais contacté. Pour moi c'est un grand monsieur et je le compare souvent à moi dans le sens où j'estime qu'il n'est pas reconnu à sa juste valeur, notamment à sa valeur humaine, car c'est quelqu'un, je pense, que beaucoup de joueurs aimeraient avoir en tant qu'entraîneur. C'est quelqu'un qui vous fait vibrer, qui vous donne envie d'aller à l'entraînement et ça je pense qu'aujourd'hui c'est tout l'or du monde.

Planetepsg.com : La saison suivante (2002-2003), le PSG termine à une bien triste onzième place, bien en dessous des ambitions du club en début de saison, qui a d'ailleurs été émaillée par des clashs entre Ronaldinho et Luis Fernandez. Vous qui avez pu observer les choses, que s'est-il passé ? Ronaldinho a-t-il vraiment adopté un comportement différent à son retour au camp des loges, après avoir remporté la Coupe du Monde avec le Brésil ?
Bon ce n'est pas à moi de juger ou d'en parler, mais ça fait partie malheureusement de la vie d'un club avec des stars. Donc c'est sur que, qu'on soit star ou pas, on a une certaine hiérarchie, on a un certain respect du groupe, du club. Malheureusement Luis n'était pas le maître, car au-dessus il y avait des gens qui contredisaient en fait ce qu'il voulait instaurer, ce qui était justement dommageable mais c'est sur que par rapport à cela, c'était difficile pour Luis d'avoir un pouvoir sur une star. Ensuite, comme on dit, une star a des qualités et a des défauts. Une star est capricieuse et à partir de ce moment-là, peut-être qu'il y a eu des tensions entre eux qui ont fait qu'indirectement cela nous a pénalisé. Maintenant il ne faut pas oublier non plus qu'on est quand même joueurs de football, on doit savoir faire la part des choses. Et la responsabilité, elle est au club et au groupe qui évoluait à cette période-là et dont je faisais partie. Sinon il faut aussi remettre les choses dans l'ordre. Pourquoi on a terminé 11eme ? Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais à 4-5 journées de la fin, malheureusement on ne pouvait plus rien jouer en championnat et on l'avait justement occulté, car comme je vous l'ai dit on n'avait plus rien à espérer et on avait tout mis pour gagner cette Coupe de France que malheureusement on avait perdue (ndlr : défaite contre Auxerre 1-0).

Planetepsg.com : Au cours de cette saison, en décembre 2002, après un match contre Bordeaux ou vous simulez et obtenez un pénalty, vous écopez de trois rencontres de suspensions. Vous êtes alors utilisé comme un bouc-émissaire idéal puisque de nos jours, les simulations sont toujours présentes, mais rarement sanctionnées... Est-ce que ça vous a marqué psychologiquement ?
Non, psychologiquement cela ne m'a pas marqué, malheureusement cela m'a suivi pour la suite de ma carrière. Quand on a une image de truqueur, les arbitres ne savent plus si c'est réel ou pas lorsqu'on subit une faute. Donc à l'arrivée moi je ne savais même plus s‘il fallait que je tombe ou que je reste par terre, donc évidemment ça m'a pénalisé dans mon jeu. Comme je l'ai dit, un mec comme Pippo Inzaghi, personne ne l'a critiqué. Il a été l'un des plus grands joueurs au monde et on savait très bien qu'il simulait. Donc comme vous l'avez dit dans votre question, il y a la réponse, de nos jours cela fait toujours partie du football. Malheureusement, cela fait partie de ce sport. Moi ce que je trouve regrettable aujourd'hui, c'est qu'on a fait un procès de Fabrice Fiorèse, car il évoluait au Paris Saint-Germain. Je pense que s'il évoluait dans un autre club, il n'y aurait pas eu autant d'impact médiatique et puis surtout, je trouve que ce qui est regrettable et c'est ce que je dis toujours à mes enfants, c'est ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous. Et de donner des leçons quand on sait qui est le président de la commission d'éthique... Moi ce que j'avais dit une fois à la presse, mais évidemment ça n'avait pas été écrit, c'est qu'il ne faut pas oublier que ce fameux Dominique Rocheteau n'est pas exempt de tout reproche dans sa carrière par rapport à ses simulations.

Interview réalisée par Loïc Uhmann en exclusivité pour PlanetePSG.com.

Retrouvez la deuxième partie de cet entretien ce jeudi.

Nous remercions sincèrement Fabrice Fiorèse pour sa disponibilité et sa franchise.
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