PSG : Sakho, symbole de la mentalité française ?

Lassé de la concurrence
"Si un défenseur arrive, je ferai tout pour partir parce que je dois penser à mon avenir. Mon objectif, cette saison, c'est de jouer, d'être titulaire en club. Je serai donc ouvert aux propositions de clubs prêts à me donner du temps de jeu et à me permettre de poursuivre ma progression". Cette déclaration de Mamadou Sakho a eu l'effet d'une bombe ce mercredi matin. Joueur symbole du club parisien depuis quelques années, le numéro 3 du PSG veut donc s'en aller, lassé de toute cette concurrence.

Une concurrence pourtant légitime si le club veut être en adéquation avec ses objectifs. Une saison où l'on concourt pour le championnat, la Ligue des Champions et les Coupes nationales se fait non pas avec onze joueurs, ni même quatorze mais dix-huit voire vingt éléments. Leonardo répétait il y a un mois son envie de garder Sakho : "Il n'a que 22 ans... Ces derniers mois, il a vécu une expérience nouvelle. Pour la première fois de sa carrière, il a senti qu'on le testait, comme s'il passait un examen. Mais c'est tous les jours comme ça dans un grand club. Il peut retrouver une place de titulaire. C'est le terrain qui donnera la réponse".

Pourtant pas irréprochable sur le terrain
Capitaine au début de cet exercice 2011-2012, la saison de Sakho a pourtant été plutôt médiocre. Du début jusqu'à la fin, le jeune défenseur n'a jamais semblé respirer la sérénité. Le brassard paraissait trop lourd à porter et ses performances ont navigué entre le moyen et le mauvais, comme ce dernier match disputé à Lille où il est l'un de ceux qui ont fait basculer la fin de saison. Le souci, il est là. Dans son interview accordée à L'Equipe, jamais il n'ose remettre en question sa saison.

"Quand tu es joueur et que tu entends qu'on cherche toujours des joueurs à ton poste, tu le prends automatiquement comme si tu devenais indésirable et qu'on te poussait vers la sortie. C'était mon sentiment en tout cas. Carlo Ancelotti m'a dit qu'il fallait accepter la concurrence mais, comme je l'ai dit, si vous achetez un grand nom, expérimenté, et que vous payez 30 ou 40 millions d'euros pour l'avoir, c'est pour qu'il joue. Je ne suis pas dupe. Là, on ne parle plus de concurrence". Et pourtant. Sakho aurait pu se battre, montrer son caractère, se dépasser dans l'adversité et prouver qu'il avait sa place au club, ainsi qu'en sélection. C'est d'ailleurs sa non-participation au dernier Euro avec les Bleus qui l'a sans doute fait douter. Mais c'est bien là qu'on voit la force de caractère d'un joueur. Pas lorsque tout va bien et que l'on est adulé par le Parc...

Quel exemple pour les jeunes ?
En pleine tempête médiatique sur la personnalité douteuse de la jeune génération des joueurs français, ces déclarations ne servent pas d'exemple. Comment Sakho peut-il espérer donner l'exemple aux autres jeunes du centre de formation en baissant les bras si rapidement ? C'est le propre des grands clubs de créer une émulation. Grands clubs dont ne fait même pas encore partie le PSG. Mais qui veut le devenir. Et ce n'est pas avec cette mentalité là que le club pourra avancer

"Aujourd'hui, je pense pouvoir porter un autre maillot en Ligue 1, pour démontrer qu'à Paris ils ont tort de ne pas me faire confiance. En tout cas, j'irai dans un club qui compte sur moi, qui me fera progresser pour retrouver la sélection. C'est mon objectif. (...) Je suis fier de ce que j'ai fait à Paris. Si je suis amené à partir, ce sera la tête haute". Une dernière déclaration symbolique de l'enfermement dans lequel vivent les jeunes joueurs d'aujourd'hui. En Ligue 1, bien difficile de dire qui pourra supporter son salaire et un éventuel transfert. Quant à l'étranger, il s'apprête à vivre les mêmes difficultés que dans la Capitale...