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PSG : La Chronique d'Arno P-E : C’est quoi, un supporter ?

Publié le 09 Novembre 2005 à 17h48 par Arno P-E
Lorsque Star m'a proposé d'écrire pour PlanètePSG.com, ma première question aura été de lui demander sur quel thème il voulait que je travaille. « Parle de ce que tu veux, mais avec une vision de supporter », m'a-t-il répondu... Allons bon, c'est bien joli tout cela, mais suis-je vraiment le mieux placé pour ce type de chronique ? Disons que je me suis un peu interrogé...
Suis-je vraiment un supporter du Paris SG ? Oui, je le crois. Pourtant je ne suis carté dans aucune association... D'ailleurs je ne fais même pas partie d'un virage ! Et si je suis vraiment un fan du Paris Saint-Germain, quand le suis-je devenu ? Je me retourne sur ma brève « carrière », je remonte le fil de mes expériences, bonnes et mauvaises, et je me demande à quel moment j'ai basculé. Quel événement a fait de moi ce que je pense être devenu : le petit supporter d'un grand club.

L'hiver dernier, au cours d'un match bien particulier, j'ai vécu comme un électrochoc. Pour la première fois, et même si ça n'est pas très modeste, j'ai balayé tous mes doutes. Cette soirée m'avait définitivement conforté dans mes idées... Cette fois, j'étais sur d'être passé de l'autre côté. À Stamford Bridge, alors que Cana venait de faire une tête rageuse pour gagner un ballon anodin, au milieu du terrain, j'ai fait la même chose que le millier de gars qui étaient dans la même tribune que moi : j'ai gueulé comme un dingue. Jamais je n'avais ressenti une telle communion auparavant. Pourquoi là ? Était-ce le fait d'être venus encourager notre club à Londres, d'être déconnectés de nos repères ? Était-ce la tension d'être si peu face au public de Chelsea, ou bien le fait d'effectuer un déplacement pour la Ligue des Champions, la compétition la plus médiatisée ? Je ne sais pas.

Quoi qu'il en soit, cette action pleine de hargne, de la part d'un joueur qui nous quittera six mois plus tard, cette volonté affichée de se battre pour nos couleurs nous a tous galvanisés, en même temps. Tous, nous avons hurlé notre rage et notre soutien pour le Paris SG.

Là, il n'y avait plus de place pour les faux-semblant. Aucun d'entre nous ne se trouvait dans ce stade par hasard. Sans que je ne me l'avoue, le masque était tombé depuis bien longtemps : ce soir-là, j'étais un supporter parisien parmi les supporters parisiens... J'avais droit à ce titre.

Mais il ne faut pas non plus se prendre pour ce que l'on n'est pas : pouvoir se permettre un déplacement à Londres c'est avant tout une chance... Pas un mérite. C'est pas le fait d'avoir du temps et de l'argent qui fait de vous un supporter. Alors j'ai vécu une formidable expérience, mais ce n'est pas elle qui doit me donner le droit de m'attribuer une quelconque vertu.

Il va falloir remonter plus haut pour retrouver mon entrée parmi les fans du club de la Capitale... Des déplacements, j'en avais fait avant, j'en ai fait depuis, mais il ne sert à rien de regarder de ce côté-là. Non, l'événement fondateur doit être ailleurs... Peut-être en 2001 ? La saison 2001/2002 marque mon premier abonnement au Parc des Princes. Là encore, il s'agit d'un événement dont on ne ressort pas indemne. Suivre toute une année en Rouge et Bleu, revenir toutes les deux semaines, voire plus en cas de Coupes, toujours dans le même stade, rejoindre la même tribune, le même siège parfois, vous fait évoluer...

Rencontrer les mêmes supporters, suivre le même groupe joueurs, soutenir ces parisiens match après match vous change sans même que vous vous en rendiez compte. Au bout d'un an vous faites partie du PSG. Vous avez participé à la plus longue compétition qui soit pour un club, vous avez lutté un an, été, automne, hiver, dans le froid, dans la haine de la défaite, vous avez vu revenir le printemps depuis votre place, dans l'ivresse de la victoire, et vous avez terminé la saison là où elle avait commencé. S'abonner pour la première fois cela a été l'incroyable impression d'avoir fait partie d'un cycle, d'avoir tout vécu. Là aussi, après coup, je m'étais senti Parisien. L'expérience était moins dense qu'à Chelsea, ce n'est qu'en me retournant sur cette année, en pensant aux joueurs que j'avais apprécié toute une saison et qui allaient partir, en me revoyant rejoignant ma place pour la première fois, ce n'est qu'en y réfléchissant que je me suis vu comme un fan, là où à Hampstead, cela m'avait sauté à la gueule... Oui, m'abonner a changé ma vision des choses.

Mais cette fois encore, je ne crois pas que ce soit ça qui vous range dans la catégorie des supporters parisiens. Ce serait injuste pour tous ceux qui habitent trop loin du Parc, ceux qui ont une famille, ou ceux qui sont encore trop jeunes... pour tous ceux qui ne peuvent se payer un abonnement. Il y a des milliers de gars qui sont supporters du Paris Saint-Germain sans avoir jamais eu de siège à leur nom... Et j'ai été comme eux.

Alors il faut continuer le voyage dans le temps, et remonter en arrière. Novembre 1994. Le 09 novembre. Cette date-là est très spéciale pour moi. Pour la première fois je venais au Parc des Princes soutenir le Paris SG... C'était un match PSG - Rennes, alors que les Bretons venaient de remonter en D1. Raì était encore un brésilien décevant à cette époque, mais pour lui aussi tout changea ce soir de novembre. Pendant qu'un adolescent découvrait le Parc depuis le Virage Auteuil, derrière les Lutèce Falco, le capitaine du Brésil flamba comme jamais il ne l'avait fait sous nos couleurs. Pendant que je me détruisais les cordes vocales, reprenant à l'arrachée des chants que je découvrais, Raì survolait la rencontre. Cette nuit là j'eus bien du mal à trouver le sommeil... Cette nuit là, un journaliste de L'Équipe donnait à Raì un 9 sur 10. Je m'étais senti bien au Parc. Je m'étais senti à ma place pendant que je défendais mes couleurs.

Sans doute étais-je déjà un supporter parisien alors ? Est-ce ce match qui a tout changé, alors ?

Je ne sais pas... Je pense à ceux qui n'ont jamais eu la chance de voir une rencontre au Parc. Ils n'ont pas tous choisi de vivre en province ou à l'étranger. Ils n'ont pas tous choisi d'avoir des parents qui ne savent pas ce qu'est un ballon rond ou qui ont peur des hooligans censés traîner à chaque coin de rue autour de la Porte de Saint-Cloud. Je pense à ceux qui aiment le Paris Saint-Germain et prennent sa défense au lycée, ou au boulot, en famille, après chaque défaite. Je pense à ce que j'ai été et au temps où j'étais comme eux. Je crois que j'étais déjà supporter. Parce que j'aimais déjà ce club, sans même m'expliquer pourquoi.

Oui, décidément je crois que supporter le Paris Saint-Germain n'est ni un droit du sol, ni un droit du sang. On peut être Parisien en vivant à l'autre bout de la France, ou du monde. On peut être Parisien alors que ses parents sont fans de la Juve, ou de l'OM.

Être supporter Parisien, c'est finalement juste un droit du cœur.

Je ne sais pas depuis combien de temps mon cœur bat Rouge et Bleu. Et au fond, je crois que ça n'a aucune importance... Je crois qu'à partir du moment où l'on aime le Paris SG, il n'y a plus de questions à se poser, plus de complexes à avoir. On supporte Paris, et c'est bien là l'essentiel.
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