Dimanche soir, c'était le grand retour en Ligue 1 de Zlatan Ibrahimovic après sa suspension. A Nantes, le Suédois a livré une partie mitigée entre passes inspirées et décrochages trop importants. Surtout, c'est le comportement de ses partenaires autour de lui qui a interpellé...
Paris joue-t-il mieux sans Zlatan ? Voilà une question qui est souvent revenue ces dernières semaines. Notamment après les démonstrations face à Lille (6-1) et Metz (3-1). Deux prestations abouties qui avaient vu les Parisiens afficher beaucoup d'enthousiasme pour mener des actions souvent bien construites. Le mouvement, voilà le mot qui a le plus souvent été utilisé pour décrire toutes ces séquences. Seulement, avec Ibrahimovic, on est plus dans un jeu de possession parfois lénifiant. Les mouvements sont moins importants, que ce soit pour le Suédois mais aussi autour de lui. Souvent aptes à combiner avec lui, ses coéquipiers l'ont même oublié à plusieurs reprises à Nantes dimanche soir. Comme s'ils le laissaient désormais de côté. Décryptage...
Des décrochages dans la zone de Pastore
Paris a navigué entre le 4-3-3 et le 4-4-2 en losange, avec un Pastore axial derrière Cavani et Ibrahimovic. Mais cette configuration s'est peu vue au final. La principale cause ? Les décrochages incessants du Suédois dans la zone préférentielle de Javier Pastore. Démonstration en deux images.
Ci-dessus à gauche, «Ibra» est en vrai position de meneur et a Cavani et Pastore devant lui (fléches noires) pour distribuer les ballons. L'Argentin qui a donc du forcer sa nature pour multiplier les appels dans la profondeur. Même situation à droite. Le Suédois se sert de ces deux appels (fléches blanches) pour pénétrer plein axe (pointillés noirs) et décocher une frappe puissante que repoussera Riou.
Oublis en cascade
Ce qui a surtout interpellé dans ce match, c'est le nombre de mauvais choix des Parisiens. Et notamment envers Ibrahimovic. Dressons ce constat en quatre images.
Première image en haut à gauche. Cavani est bien lancé par Pastore mais a une conduite de balle approximative qui l'amène à se déporter légèrement sur la droite. Ibrahimovic est démarqué au centre et il peut le servir (flèche rouge) mais l'Uruguayen préfère frapper. Ce sera détourné par Riou. Il s'excusera par la suite (photo en haut à droite). En bas à gauche, situation plein axe. Cavani peut servir en profondeur le Suédois (flèche rouge) mais préfère tenter une passe plus difficile vers Pastore (flèche noire). Passe qui sera, en plus, ratée. En bas à droite, le choix de Verratti sera plus compréhensible. L'Italien cherchera Cavani sur son centre (flèche noire) alors qu'il a toujours souvent combiné avec le Suédois par le passé et aurait pu se servir de lui dans l'axe (flèche rouge). Juste après cette action, le numéro 10 du PSG se retournera vers lui en agitant les bras...
Ibrahimovic se vengera toutefois. Avec notamment cette action en fin de première période où il est bien lancé à droite par Pastore. Le choix logique aurait été de redonner le ballon à l'Argentin (ci-dessous à gauche, flèche rouge). Mais il va finalement s'empêtrer dans la surface et finir à terre sous le regard dépité de son partenaire...
Tout n'a pas été négatif cependant
Puisqu'il faut bien être de bonne foi, tout n'a pas été négatif dans cette partie. Zlatan Ibrahimovic a aussi fait parler son sens de la passe. Voyons cela sur quatre images.
En haut à gauche, le Suédois sert parfaitement dans la course Cavani (flèche noire), qui perdra son duel face à Riou. Puis, en haut à droite, l'Uruguayen lui rendra la pareille sur une remise de la tête parfaite (flèche noire) qui amènera une intervention litigieuse sur l'attaquant parisien dans la surface. En bas à gauche, «Zlatan» adressera un centre en retrait bien dosé vers Pastore (flèche noire), preuve qu'il n'est pas totalement rancunier. Finissons par la passe la plus belle, puisqu'elle est décisive, envers Matuidi sur le deuxième but parisien (en bas à droite, flèche noire). Un service parfait qui passera entre les jambes de Vizcarrondo.
Malgré cette propension à beaucoup marcher sur le terrain, à ne pas participer au pressing, Ibrahimovic a toutefois su se rendre utile au collectif sur quelques phases intéressantes. Mais ce qui inquiète, c'est bien le comportement des joueurs parisiens autour de lui. Comme s'ils ne semblaient plus dépendre de lui. Certains ont pris leurs habitudes depuis quelques matches et n'ont pas voulu en changer. Et un joueur comme Pastore a semblé agacé sur le terrain, ne comprenant pas sa sortie en jeu (photo ci-contre). «Ibra» dérange-t-il désormais ? Réponse sans doute en visionnant les derniers matches de la saison...
