L'international français revient sur ses trois saisons passées au club : "Le constat est simple : c'est un gâchis. Sur les trois ans, on n'a pas réussi une seule fois à se qualifier pour une Coupe d'Europe par le biais du Championnat. Ça s'est conclu par un classement à chaque fois de moins en moins bon. Cette année a sans doute été la pire. Entre un mauvais début de Championnat, les erreurs d'arbitrage, le licenciement d'un joueur (Dhorasoo), la mort d'un supporter (après le match PSG - Hapoël Tel-Aviv, 2-4, le 23 novembre dernier), le changement d'entraîneur et, jusqu'à fin avril, la peur de descendre en L 2, on a tout connu. On a touché le fond à tous les niveaux."
Selon lui, l'avenir du club s'annonce forcément meilleur : "Paris a mangé son pain noir et le club ne commettra pas les mêmes erreurs. Il y a beaucoup de gens qui aiment le PSG et, tous ensemble, on y arrivera."
Parmi les "erreurs" mentionnées, Rothen pense peut-être au recrutement de certains joueurs, qui n'étaient semble-t-il pas faits pour jouer au PSG, un club particulier, comme le confie l'ancien Monégasque : "Il y a une pression extérieure, médiatique, plus lourde que dans n'importe quel autre club, à part peut-être l'OM. On le sait et ce n'est pas non plus à cause de ça qu'on a de mauvais résultats. Mais c'est dur de s'y faire. Car, quand on n'arrive pas à faire la part des choses entre le climat extérieur et ce qui se passe dans le vestiaire, si on ne met pas une barrière entre les deux, on est mort. Et je crois qu'on n'y est jamais parvenus, à part peut-être les huit mois avec “Lolo” Fournier ou les quatre avec Paul Le Guen. Ce sont des entraîneurs qui misent plus sur la sérénité, le calme dans le vestiaire, et qui laissent cette pression un peu de côté. Le reste du temps, il y a eu trop d'importance accordée à ce monde extérieur."
Le gaucher restera-t-il au PSG ? Il pose une condition mais se montre confiant : "Soit je prolonge, soit je m'en vais. Il me reste un an de contrat. Les dirigeants savent très bien ce que je pense. On a été assez francs pour se dire les choses. Mais j'ai une bonne intuition."
Rothen espère bien s'investir dans le club de son cœur : "Moi aussi, j'ai connu les pires moments de ma carrière en novembre et décembre. Aujourd'hui, je me sens épanoui. Je sens aussi que le club retrouve une stabilité, que quelque chose se passe, à l'image de la rénovation du centre d'entraînement qui va avoir lieu. Oui, j'ai envie de m'investir."
D'ailleurs, il se considère comme un privilégié : "C'est une chance de jouer ici. Je le ressens quand je parle avec d'autres joueurs. Certains rêvent de porter ces couleurs." Grâce à l'environnement parisien ? "Paris by night, on sait ce que c'est. Il ne faut pas dire que personne n'en profite. Mais l'objectif n°1, c'est d'être performant sur le terrain. Et puis, il y a quelques semaines encore, vous croyez qu'on avait envie de sortir dans Paris ? Non ! On reste chez soi. Parce qu'on est ridicules sur le terrain. C'est pour ça qu'un joueur qui vient avec un statut, une expérience, il ne va pas tomber dans l'engrenage."
Samedi, le PSG recevra Troyes, pour le dernier match de la saison à domicile. L'occasion pour les joueurs de remercier le public, mais certainement pas de "fêter" le maintien : "Mais quelle honte ce serait, d'aller faire la fête après cette saison ! Le maintien est un vrai soulagement, c'est clair, et j'espère simplement qu'on fêtera ce soulagement avec une belle victoire. Pour remercier un public qui a une grande part de responsabilité dans notre maintien."