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Anciens PSG : Madar - "J'ai chopé Simone par le colback"

Publié le 27 Mars 2008 à 18h41 par McSim
Au PSG, entre 1999 et 2001, il y avait deux queues de cheval brunes habiles de la tête et dangereuses sur corner. Eric Rabesandratana et Mickaël Madar. Si le premier était un joueur globalement apprécié par ses pairs, le second était souvent raillé. Forte tête mais bon joueur, Madar au PSG, c'est le souvenir d'un but rageur et décisif en toute fin d'un match de Coupe de la Ligue sur France Télévision... Aujourd'hui agent de joueur à Antibes, il revient avec une grande franchise sur ses années parisiennes contrastées, à l'image de sa carrière.
PSG70 : Mickaël Madar, vous qui êtes né à Paris mais qui êtes passé à travers le filet des recruteurs parisiens pour le Centre de Formation, était-ce un aboutissement de signer au PSG, à bientôt 31 ans ?

Mickaël Madar : « Non, pas spécialement un aboutissement, mais plutôt une satisfaction de revenir à Paris. Mon aboutissement je l'ai connu lorsque j'étais en Espagne et en Equipe de France. Revenir à Paris et jouer au PSG ce n'était pas une revanche. Dans ma jeunesse, j'aurais du signer au Matra Racing, mais ils n'avaient pas voulu de moi. La saison suivante ils ont tout fait pour me faire signer mais j'ai refusé, je leur ai rendu la pareille, je leur ai fait miroiter une signature mais j'avais d'autres propositions. »


PSG70 : Vous débarquez dans un PSG en pleine crise en décembre 1998. Comment était le groupe cette saison-là ? Y avait-il une pression particulière ?

M.M. : « Non, pas du tout. Moi je me suis régalé, surtout avec des mecs comme Gravelaine ou Rodriguez qui étaient arrivés en même temps que moi. On avait un bon groupe. C'est vrai qu'on ne tournait pas toujours bien mais on a su sauver les meubles, on a gagné contre l'OM en fin de saison (rires). Non, quand je suis arrivé à Paris, je n'avais pas trop de pression, je venais d'Angleterre et j'avais déjà la trentaine donc j'avais connu autre chose. C'est vrai que la situation était délicate, les entraîneurs et les présidents se sont succédé, mais on a terminé neuvièmes. Comparé à ce qui arrive aujourd'hui ce n'est rien. A l'époque on n'était pas habitué à voir le PSG ailleurs que dans le peloton de tête, alors qu'aujourd'hui si (rires). »


PSG70 : Quelles étaient vos relations avec Marco Simone ? Etait-il si difficile que cela ?

M.M. : « Non, c'est un mec sympathique, on a toujours eu de bonnes relations mais sur le terrain c'était un joueur égoïste. On n'a eu qu'une histoire ensemble, c'était contre Lyon. On perdait 1-0 au Parc, en fin de rencontre il est aux abords de la surface et au lieu de me la donner car j'étais tout seul, il frappe et il loupe. C'en était trop, je l'ai chopé par le colback, c'était en direct sur Canal (rires). Disons que c'était un joueur qui pensait à son propre intérêt avant de penser à l'équipe alors qu'on joue à un sport collectif. »


PSG70 : La saison suivante se passe beaucoup mieux, vous terminez deuxièmes avec un groupe pourtant remanié.

M.M. : « Oui, on avait reçu le renfort de Laurent Robert et Ali Benarbia, qui étaient tout de même de grosses pointures. On avait un très bon groupe et une belle équipe. On termine deuxièmes mais on ne méritait pas non plus d'être champions. Pour la finale perdue contre Gueugnon, j'étais un peu écœuré car je ne l'ai pas jouée, je me suis blessé la veille. Mais de toute façon je ne l'aurais pas jouée. Déjà à l'époque je n'avais plus la confiance de l'entraîneur. »



« Bergeroo voulait me mettre remplaçant à Auxerre. Alors je lui ai dit qu'il irait tout seul »



PSG70 : Pourquoi ?

M.M. : « Je cherche encore la réponse, je ne l'ai jamais eue. En début de saison, je jouais devant avec Christian qui venait d'arriver, j'étais en pleine forme, je marquais but sur but, j'étais d'ailleurs meilleur buteur du championnat avec huit buts. Christian, lui, ne marquait pas, il ne mettait pas un pied devant l'autre. Et puis je me suis blessé, je me suis fait une contracture et j'ai été écarté des terrains pour deux matches. Pendant mon absence, Bergeroo a fait jouer Laurent Leroy avec Christian. Dès lors, il s'est mis à marquer, dont un triplé contre Metz, puis par la suite un quadruplé contre Strasbourg. Il flambait si bien que lorsque je suis revenu, Bergeroo n'a pas voulu me remettre dans l'équipe. Lorsque j'ai été jugé apte à reprendre la compétition après plusieurs entraînements, je suis allé le voir et il m'a dit qu'il voulait que je commence remplaçant à Auxerre. Alors je lui ai dit qu'il irait tout seul. Je ne vois pas pourquoi je serais sorti de l'équipe alors que Benarbia et Okocha, qui avaient été blessés avant moi, avaient tout de suite retrouvé leur place. Christian flambait, il fallait bien justifier son transfert et le faire jouer avec Laurent Leroy, qui le faisait marquer. A la suite de ça, il m'a grillé, et j'ai été remplaçant pour le reste de la saison. Je n'ai presque jamais rejoué. »


PSG70 : Finalement, dès janvier de l'année suivante, Luis Fernandez fait appel à vous ...

M.M : (Il coupe) « Non il n'a pas fait appel à moi, on va mettre les choses bien au clair. A l'époque Luis et moi étions amis. Lorsque je suis parti du PSG il m'appelait souvent pour me dire qu'il allait signer à Lyon, à l'Olympiakos ou ailleurs et qu'il m'emmènerait avec lui. Mais à chaque fois ce n'était pas lui qui était nommé. Le soir de la défaite du PSG à Sedan (5-1), je l'appelle et je lui dis : « Bergeroo va se faire virer et c'est toi qui vas le remplacer ». Je n'en savais rien, je n'étais plus au club, mais je le sentais. Le fait est que dans la nuit il signe et devient le nouvel entraîneur du PSG. Je laisse faire les choses puis je le rappelle pour savoir ce qu'il compte faire. Il me dit : « Oui mais tu sais, comme tout le monde sait qu'on est amis je ne peux pas te recruter tout de suite, on va attendre un peu que l'équipe tourne », alors j'ai attendu, une semaine, quinze jours, un mois, puis je l'ai rappelé pour lui demander où on en était et lui dire que s'il ne voulait pas de moi, je comprendrais. Bref, il m'a ressorti la même histoire bidon sur l'impossibilité de me recruter par rapport à notre amitié... A l'époque, j'étais en contacts avec Strasbourg. On était tombé d'accord, je devais signer le mercredi suivant. Je vivais sur Paris, nous étions mardi de la semaine d'avant, j'avais une semaine pour m'entraîner car j'étais à cours de forme. J'ai alors demandé à Luis si je pouvais venir m'entraîner avec eux au Camp des Loges, il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème. J'y suis allé, ils étaient tellement nuls (rires) et j'avais tellement faim que j'ai planté buts sur buts à l'entraînement, j'étais en pleine forme. A la fin de la semaine, ils devaient partir en stage au Pays Basque. Je vais pour partir et il me dit : « Tu pars avec nous en stage ». Alors je lui réponds : « Non Luis, je pars nulle part, je vais à Strasbourg mercredi, si je n'ai pas de garanties avec le PSG et que je me blesse je risque de ne plus trouver de club ». Alors il me dit dans la foulée qu'il me ferait signer une fois là-bas, que j'ai sa parole. J'ai signé six mois pour une misère, il m'a encore dit que par rapport à notre amitié il ne pouvait pas trop me payer mais qu'il m'augmenterait la saison suivante en me prolongeant. Dès mon premier match en Coupe de France on gagne 2-0 et je marque deux buts (NDLR : contre Thouars en 32ème de finale), mais il ne me fait plus jouer, il préfère titulariser Christian qui ne marquait plus depuis pas mal de temps. Je lui avais demandé de faire plus tourner mais il me disait qu'il voulait vendre Christian donc il fallait le montrer. Moi j'étais d'accord pour ne pas trop jouer, j'avais 32 ans, et puis on avait convenu que j'intégrerai le staff et que je travaillerai avec après mon contrat. Mais ça ne s'est pas fait. A la fin de la saison il ne m'a pas prolongé, on s'est fâché sur un malentendu pour une histoire bidon de tournée en Asie. Mais je pense globalement avoir rendu service au club, j'ai tout de même marqué dix-sept buts en un an et demi au PSG. D'ailleurs, je le sauve en fin de saison en égalisant à 2-2 contre Lille et en décrochant la qualification pour l'Intertoto. En tout cas, si je suis parti du PSG, c'est à cause de lui. »



« Le public (de Créteil), c'est-à-dire 400 personnes, se met à me siffler. Je leur ai fait un bras d'honneur, j'ai jeté mon maillot et je suis parti. »



PSG70 : La saison suivante à Créteil vous arrêtez votre carrière après un carton rouge reçu, pourquoi ?

M.M. : « J'avais 33 ans à l'époque, j'y suis allé pour le vice-présent Alain Pedretti que j'ai connu à Cannes, à l'époque de Luis justement. Il m'avait tendu une perche alors que j'étais en difficulté à Sochaux, c'était un juste retour des choses de lui rendre service. Bon finalement ça n'a pas été une bonne affaire, je suis parti sur un coup de tête après un carton rouge à Créteil contre je ne sais plus qui. Le public, c'est-à-dire 400 personnes, se met à me siffler. Je leur ai fait un bras d'honneur, j'ai jeté mon maillot et je suis parti. Ce n'est pas ce que je voulais comme fin de carrière mais bon, je n'étais pas là pour me faire chier avec un public qui me siffle. Je n'en avais rien à foutre moi de Créteil. Et puis la L2 ce n'est pas assez pro. C'est entre le monde pro et l'amateurisme mais ça penche quand même plus dans l'amateurisme. J'aurais pu rejouer ensuite, j'étais bien physiquement, j'aurais pu trouver un club mais en Ligue 2 je me faisais assassiner tous les week-ends par les défenseurs qui voulaient à tout prix casser Madar. J'en avais ras-le-bol, j'ai préféré arrêter. Et puis j'ai eu des soucis avec le nouveau président. J'avais un accord sur une indemnité avec Alain Pedretti que le nouveau président refusait de me payer. J'ai d'ailleurs finalement eu gain de cause. »


PSG70 : Quel a été votre parcours depuis ?

M.M. : « J'ai monté des stages de foot pour enfants à Antibes mais j'ai arrêté cette année. J'ai aussi passé mes diplômes d'entraîneur de deuxième degré. Depuis peu, j'essaye de travailler en tant qu'agent de joueurs, mais la reconversion est un peu difficile. J'ai joué dans pas mal de clubs, je connais pas mal de monde, y compris au PSG, j'ai proposé plusieurs fois mes services dans la cellule de recrutement ou ailleurs, mais je n'ai jamais eu de propositions. Dans ce milieu on t'oublie vite. »



« Pauleta je n'aime pas, mais rien qu'à la vue de son palmarès tu fermes ta gueule »



PSG70 : Gardez-vous un œil sur les résultats du PSG ?

M.M. : « Bien sur. En Ligue 1 j'aime bien Lyon pour leur jeu mais par exemple, lors du dernier PSG-OL j'étais pour Paris. J'ai toujours été supporter de Paris. La situation est difficile mais je pense qu'il faut se serrer les coudes, il faut que tous les cadres se mettent à la hauteur des autres joueurs, il faut se relever ensemble les manches et avoir une prise de conscience collective. Les gars comme Rothen ou Landreau ne joueront pas en L2 de toute façon, ils n'ont donc rien à perdre. Il faut que des joueurs impliqués sèment la révolte. Je ne suis pas un partisan de Pauleta. D'ailleurs, si j'étais entraîneur je ne le ferais pas jouer non plus, je trouve qu'il n'apporte pas assez à l'équipe. C'est sur qu'il marque beaucoup de buts. Rien qu'à la vue de son palmarès, tu fermes ta gueule, mais je n'ai jamais vraiment aimé son style de jeu, c'est un peu comme Trezeguet. Ce sont des joueurs qui ne participent pas assez au jeu, qui restent à roder dans la surface et qui sont assez égoïstes. Je préfère des mecs comme Benzema qui profitent des espaces. Mais le PSG va s'en sortir, j'ai vu le calendrier et ils peuvent le faire, ils ont le destin entre leurs mains. De toute façon ils doivent se sauver. Ce serait un enfer d'aller en L2.»

Propos recueillis et retranscrits par Maxime Pousset pour PSG70.com et PlanetePSG.com. Merci à Mickaël Madar pour sa disponibilité.
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