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Feminines PSG : Exclu : Interview d'Elise Bussaglia

Publié le 27 Mai 2011 à 11h29 par Cyril Peter
La meilleure joueuse du championnat de France est entrée dans l'histoire du football français et de celle du PSG. Elise Bussaglia, 25 ans, est en effet la première Parisienne à avoir reçu le trophée UNFP, créé pour les féminines en 2001. Mais la milieu de terrain des Bleues, lucide, n'entend pas se démobiliser à l'approche de la "finale" contre Montpellier (2e, à égalité de points avec Paris, 3e), pour le compte de la dernière journée de D1, dimanche, au Camp des Loges. Une place en Ligue des Champions est en jeu.
PlanetePSG.com : A la trêve, tu avais déclaré qu'il ne s'agissait pas de ta meilleure saison (http://www.planetepsg.com/news-16727-feminines_exclu_interview_delise_bussaglia.html pour lire l'entretien réalisé par notre rédaction). Avec le PSG, tu as tout de même inscrit en championnat 10 buts en 21 titularisations. Avec les Bleues, tu demeures une pièce incontournable de l'équipe. Quel bilan dresses-tu de ta saison ?

Mon bilan personnel est plutôt bon. Mais dans ma formation, on m'a appris qu'on peut toujours améliorer des choses. Je peux parfois être exigeante, c'est vrai. Je suis en tout cas très fière, très contente, d'avoir reçu le trophée (ndlr : UNFP de meilleure joueuse) pour le travail fourni depuis des années, pour l'équipe et le club qui ont envie de grandir.

PlanetePSG.com : T'attendais-tu à recevoir le trophée UNFP de meilleure joueuse ?

J'avais déjà reçu le trophée FFF de meilleure joueuse de D1 deux semaines auparavant (http://www.fff.fr/champ/femininesD1/actualite/535382.shtml pour voir le classement). Cette fois-ci, c'étaient les capitaines qui votaient. Je m'attendais à figurer parmi les nominées. Quand on est en compétition avec trois Lyonnaises, qui ont l'habitude de remporter le championnat et de jouer la Coupe d'Europe, on peut penser que c'est difficile. Au final, j'ai marqué plus de buts, j'ai été décisive sur quelques matches. C'est ce qui a fait la différence, je pense.

PlanetePSG.com : Qu'est-ce qui a changé justement par rapport à la saison dernière ?

J'ai joué un peu plus haut et on m'a donné plus de responsabilités car je suis celle qui a le plus de sélections dans le groupe (ndlr : 79 sélections, 18 buts). Cela m'a permis de répondre présente et d'être plus souvent dans de bonnes postures pour marquer. Je ne suis pas une dribbleuse. J'ai un jeu de passes. Mes partenaires m'ont mise dans de bonnes conditions. Elles m'ont facilité la tâche. Soit pour inscrire un but, soit pour délivrer une passe décisive. Certes le trophée est individuel, mais il récompense aussi toute l'équipe.

"MONTPELLIER, UN TREMPLIN POUR LE CLUB"

PlanetePSG.com : A 25 ans, cette récompense pourrait constituer un tremplin dans ta carrière...

Non, ce n'est pas un tremplin mais une simple récompense pour le travail accompli. En revanche, le match contre Montpellier pourrait représenter un tremplin pour le club. Cette qualification européenne permettrait de franchir un palier. Pour moi et pour l'équipe.

PlanetePSG.com : Donc, tu n'envisages pas de carrière professionnelle ?

Non, mais une expérience à l'étranger, avec les meilleures joueuses du monde, c'est tentant. Comme je l'ai dit sur Canal+ (ndlr : lors de la remise des trophées UNFP), je suis également enseignante (ndlr : en maternelle). Parfois, on rentre fatiguée et on doit récupérer pour être en forme le lendemain sur le terrain. Et ce n'est pas facile tous les jours car à Paris, on s'entraîne tard (à 19h).

PlanetePSG.com : En début de saison, on avait l'impression que Paris pouvait rivaliser avec Lyon. Au final, les féminines du PSG doivent avoir – comme les joueurs d'Antoine Kombouaré – beaucoup de regrets après une élimination prématurée dans le Challenge et peut-être une non-qualification en Ligue des Champions...

Le match à domicile contre Lyon (ndlr : défaite 1-2, en janvier), on ne devait pas le perdre. On avait pourtant bien joué. Mais il n'y a pas de regrets à avoir. A chaque fois, on a donné le maximum. Je parlerai plutôt de grosse déception, d'un sentiment de frustration et de honte même, suite à l'élimination dans le Challenge dès les 16es de finale alors qu'on avait un titre à défendre. On a été sorties par une D2 (ndlr : Vendenheim). Mais elles n'ont pas volé la victoire. On est passé à travers...

"CA NE FAIT PAS PLAISIR AUX LYONNAISES DE GAGNER 10-0"

PlanetePSG.com : Lyon, qui est le seul club professionnel dans l'Hexagone, vient de remporter pour la cinquième fois consécutive le championnat. Comment cette domination est-elle perçue en D1 et en équipe de France ?

On ne va pas se voiler la face. On n'a pas les mêmes moyens. Lyon dispose d'un gros effectif, ce qui permet au coach de faire tourner. Il a des internationales sur le banc. Cela veut tout dire. En plus, elles s'entraînent deux fois par jour, à 10h et l'après-midi. Le soir, elles peuvent se reposer. Elles sont au-dessus aujourd'hui. La qualité de jeu et la condition physique des joueuses font leur force. Mais quand je vois la qualité du PSG, je me dis que c'est possible. Le jour où on aura les capacités, le PSG pourra rivaliser. Le problème, c'est qu'on a que le samedi pour se reposer. La semaine, on travaille. Evidemment, on en parle souvent avec elles. Elles voudraient que d'autres clubs émergent pour qu'il y ait une vraie rivalité. Ca ne leur fait pas plaisir de gagner tous les week-ends 10-0. Elles ne s'ennuient pas, elles sont contentes de gagner. Mais une telle domination, ce n'est pas bien pour la progression de l'équipe et du championnat.

PlanetePSG.com : Tu as évolué à Montpellier de 2007 à 2009, avant de jouer au PSG. Peux-tu présenter ton ancienne équipe, qui vous a battu (3-1) lors de la première journée (http://www.planetepsg.com/news-15734-feminines_mhsc_3_1_psg.html pour plus de précisions) ?

Leur jeu repose sur une grosse solidité derrière et au milieu, et une attaque efficace. Elles défendent en bloc et donnent de longs ballons devant. Elles cherchent à trouver rapidement leurs attaquantes qui sont puissantes. Marie-Laure (Delie), Hoda (Lattaf) et Vivianne (Asseyi) peuvent apporter le danger et faire la différence, grâce à leurs qualités de vitesse et de technique. On l'a vu à l'aller, elles ont eu besoin de trois-quatre occasions pour marquer trois buts. Elles sont très réalistes. Il va donc falloir se baser sur nos qualités, en portant le danger dans leur camp et trouver la faille. Le match va se jouer au mental, à l'arraché. J'espère qu'il y aura beaucoup de monde pour nous supporter. C'est important.

PlanetePSG.com : En fin de saison, les organismes sont fatigués. Comment prépare-t-on un match aussi crucial ?

On s'entraîne la semaine alors que nous avons toutes un travail à côté. On ne peut pas faire la sieste. On essaie de faire le mieux possible, on continue à travailler, à faire les exercices que veut faire le coach. Mais elles aussi sont fatiguées...

La rédaction remercie sincèrement Elise Bussaglia pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Interview réalisée par Cyril Peter en exclusivité pour PlanetePSG.
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