Anciens PSG : Exclu : Interview de Bernard Lama (Partie I)

PlanetePSG.com : Que faites-vous aujourd'hui, dix ans après avoir mis fin à votre carrière professionnelle ?
Alors, déjà, je suis rentré en Guyane. Je vis là-bas depuis maintenant six ans. Je m'occupe de Diambars, mon association, de mon club, le USL Montjoly (ndlr : Ligue de Guyane), de mes petites « affaires privées » et puis on a aussi un projet de base avancé pour préparer 2014 et 2016 au Brésil avec la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques.

PlanetePSG.com : Votre jubilé au Parc approche. N'êtes vous pas trop impatient à l'idée de fouler à nouveau cette pelouse auprès de tous vos amis ? Parlez-nous un peu de l'organisation de cet événement. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Une deuxième partie en Guyane semblait également à l'étude ?
Alors, pourquoi autant de temps ? Je ne sais pas exactement. Les conditions n'étaient peut-être pas forcément réunies au départ. Ensuite, effectivement, j'ai toujours voulu le faire en deux temps avec une partie en Guyane, donc il fallait que j'attende afin qu'on ait un stade qui nous permette de recevoir les champions du monde et c'est le cas depuis 2009. Cette année-là, on avait le jubilé de Vincent Candela et moi j'avais averti tout le monde au niveau de France 98 qu'en 2011, je ferai quelque chose sachant qu'en 2010 il y avait la Coupe du Monde. Et puis cela fait donc dix ans et c'est bien, c'est un bon chiffre aussi parce que c'est l'âge de ma fille, c'est aussi un cadeau pour elle, pour mon fils, et voilà. Il n'y a pas vraiment de réponse très particulière. Et maintenant, c'est aussi de plus en plus difficile d'organiser un tel événement, car il y a beaucoup de manifestations. Il y a le championnat d'Europe, la Coupe du Monde, la Coupe des Confédérations, la Coupe d'Afrique des Nations, donc ce n'est pas forcément évident.

PlanetePSG.com : Parlez-nous un peu de votre association, Diambars, créée avec des copains sportifs tel que Patrick Vieira.
Diambars, c'est la volonté qu'on a eue tous, nous les membres fondateurs, de rendre au football ce qu'il nous avait apporté à travers un programme qui se veut autant pédagogique que sportif et je crois qu'en dix ans, on a fait un long et bon chemin. Je pense que, globalement, on est sur la bonne voix, sachant qu'on a développé, premièrement au Sénégal, puis ensuite en Afrique du Sud. On a aussi l'intention de s'implanter ici en Guyane. Donc voilà, on a fait des constats à un moment donné, concernant la formation des joueurs africains, qu'elle soit footballistique ou scolaire et aussi un constat sur le manque d'équipement, de formation, notamment sur le continent africain et on a voulu apporter une solution pour des jeunes et je pense qu'on est dans le vrai.

PlanetePSG.com : Nous allons rapidement revenir sur la sélection tricolore. Quel restera votre meilleur souvenir ?
Ah, il y en a plein ! Mais bon, je crois que la Coupe du Monde c'est le summum ! Et puis, j'ai envie de dire, toute ma carrière en Bleu. Quand j'étais gamin, je rêvais de devenir international et de remporter la Coupe du Monde et je l'ai réalisé donc pour moi c'est une globalité. Le summum, c'est le Graal donc cela a été la Coupe du Monde, c'est clair. Mais en même temps il y a eu tout ce qui s'est passé avant pour préparer tout cela.

PlanetePSG.com : Quel est votre sentiment sur la génération actuelle menée par votre ancien coéquipier en sélection, Laurent Blanc, mais aussi sur l'affaire des quotas qui fait beaucoup de bruits (entretien réalisé le 12 mai dernier) ?
Déjà, je pense qu'en France, on a beaucoup de très bons joueurs qui ont les moyens de s'affirmer au très haut niveau. Et je pense que pendant des années, de 2004 à 2010, pendant six ans, l'équipe n'a jamais vraiment développé de jeu excepté peut-être en 2006 à la Coupe du Monde. Mais après, cela a dégénéré au niveau du jeu, on ne se retrouvait pas dans tout cela. Je pense que Laurent a amené un peu plus de sérénité et une autre vision du football qui ressemble plus à la mentalité française. Et les résultats, pour le moment, suivent. Je pense qu'on est sur une bonne voie de rétablissement. Après il y a cette histoire à la DTN qui vient jeter effectivement un trouble sur tout cela. Je pense qu'il faut calmer le jeu. A un moment donné, les gens qui ont participé à cette réunion-là vont se rendre compte que certains mots ne méritent pas d'être employés.

PlanetePSG.com : Vous avez été brièvement sélectionneur en 2006 du Kenya. Malgré votre départ précipité, est-ce une expérience que vous souhaiteriez réitérer à l'avenir, que ce soit avec une sélection ou avec un club ?
Oui et non. Disons que je me sens capable de faire cela, je pense que j'ai les éléments qu'il faut, mais ce n'est pas vraiment une priorité pour moi. Je suis déjà engagé dans de nombreuses choses. C'est quelque chose que j'étudierai, mais ce n'est pas forcément une priorité pour moi. Le Kenya c'était une opportunité d'intégrer le monde anglophone, de voir un petit peu comment cela se passait dans ce monde là et le pays en lui-même m'intéressait. J'ai tenté un challenge. Globalement, cela n'a pas marché, car je n'avais pas forcément ce qu'il fallait en face de moi pour bien travailler. Mais c'est un très bon vécu, une très bonne expérience et pour plein de raisons.

Interview réalisée par Loïc Uhmann en exclusivité pour PlanetePSG.com.

Retrouvez la deuxième partie de cet entretien ce vendredi.

Nous remercions sincèrement Bernard Lama pour sa disponibilité et sa franchise.