M. Petit, actuel directeur « football » de Nike Europe après avoir été directeur de Nike France de 1999 à avril 2005, est poursuivi pour « faux et usage de faux » et « complicité de travail dissimulé » dans l'instruction conduite par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset.
Entendu jeudi matin par les enquêteurs de la Division nationale des investigations financière, il a été déféré et mis en examen dans la soirée au pôle financier du palais de justice de Paris mercredi. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Il s'agit du troisième cadre dirigeant de Nike France mis en cause dans ce dossier. Olivier Jaubert, ex-responsable du marketing de l'équipementier sportif et actuel directeur de PSG Merchandising et Jean-Baptiste Mayer, directeur financier et opérations, ont déjà été mis en examen pour les mêmes chefs les 13 et 19 octobre.
Système illégal de rémunération
Les deux magistrats financiers, qui enquêtent depuis janvier 2005 sur les transferts douteux du PSG, ont obtenu fin septembre l'autorisation du parquet d'enquêter sur un système d'entente présumée entre Nike et le PSG destinée à payer moins de cotisations sociales. Leur saisine a été élargie le 28 septembre à des qualifications de « faux et usage de faux, travail dissimulé, et complicité de ces délits ».
Cet élargissement fait suite aux conclusions d'un audit interne de Vivendi Universal, propriétaire du club via sa filiale Canal+ et partie civile dans le dossier, qui mettait au jour un système illégal de rémunération complémentaire des joueurs instauré par le PSG avec son parraineur Nike.
Le club aurait demandé à Nike de verser des compléments de salaires à certains joueurs, ce qui permet au PSG de payer moins de charges sociales et aux joueurs moins d'impôts. Nike, pour rentrer dans ses fonds, aurait de son côté facturé des amendes au club pour non-respect des obligations du contrat à l'image.
La justice soupçonne que ces pénalités ne correspondent pas à de véritables entorses au contrat et dissimulent en fait les remboursements par le PSG des compléments de salaires versés par Nike.
Avec l'AFP