Voici tout d'abord le onze aligné par Laurent Blanc : Trapp – Aurier, T. Silva (cap.), D. Luiz, Maxwell – Verratti, T. Motta, Matuidi – Augustin, Cavani, Lucas.
Contrairement au match de Lille, l'entraîneur parisien a choisi de se passer de Javier Pastore, à court de forme et de rythme, pour accompagner Lucas et Cavani. En l'absence d'Ibrahimovic et Di Maria et car Lavezzi est également trop juste, le Cévenol a ainsi laissé sa chance au jeune Jean-Kévin Augustin, 18 ans et auteur d'une préparation convaincante (cinq buts en matches amicaux). Petit bémol toutefois : avec trois véritables attaquants devant, Paris s'est retrouvé dépourvu d'un joueur au profil différent, plus meneur dans l'âme, capable de distiller de bons ballons et de faire le lien entre le milieu et l'attaque. Verratti aurait pu jouer ce rôle mais il s'est retrouvé parfois bas, quasiment en numéro 6, laissant Thiago Motta évoluer sensiblement plus haut. Mais comme l'Italo-Brésilien s'est contenté du strict minimum, le trio offensif a donc été livré à lui-même et les nombreuses accélérations de Lucas n'ont pas suffi à masquer le manque de cohésion de l'animation offensive parisienne.
Dans la configuration habituelle, Thiago Motta prenait place devant la défense avec Matuidi et Verratti plus haut. Mais face à au GFC Ajaccio, l'animation était différente. Le plus souvent, c'est bel et bien Marco Verratti qui a évolué axial et son compère Motta décalé sur la droite et plus haut. Peut-être son futur rôle à venir en cas de départ de l'Italo-Brésilien... En images, ci-dessous, la position du numéro 6 parisien (image 1). Paris étant dépourvu de véritable meneur de jeu, il a joué la rampe de lancement et multiplié les ouvertures grâce à un jeu long toujours aussi précis. Et ce, pour lancer chacun des trois attaquants dans la partie comme les images le démontrent (images 2-3-4).
Le jeu long, une caractéristique souvent utilisée depuis le début de la saison pour surprendre les défenses adverses. C'est d'ailleurs à la suite d'un long ballon de Thiago Silva que Matuidi a pu marquer en suivant bien sur le deuxième ballon. Démonstration en images ci-dessous.
Le Brésilien a vécu une fin de saison dernière pénible entre sa blessure et une guérison tardive. Sa préparation a d'ailleurs été poussive. Mais depuis le début du mois d'aout, le numéro 7 du PSG semble plus en jambes, tente davantage balle au pied. Seul souci, son efficacité. S'il a marqué à Lille il y a dix jours (0-1), il s'est montré plus brouillon face au GFC Ajaccio. Dans les trois de devant, il était le plus à même de servir de dernier passeur, Cavani et Augustin étant plus numéro 9 dans l'âme. Mais s'il a réalisé quelques bonnes accélérations, il lui a souvent manqué de lucidité pour finir ses actions. Ci-dessous, une phase en première période. L'attaquant parisien récupère alors un ballon haut et peut décaler idéalement Augustin, venu à toute vitesse. Une action vite gâchée puisque la passe du Brésilien sera trop appuyée...
Encore ci-dessous, un autre exemple avec une accélération qui laisse sur place le latéral corse. En bout de course, il a plusieurs solutions mais son centre est trop en retrait et échappe à Cavani.
Lucas a parfois glissé dans l'axe en première période pour se muer en meneur derrière le duo Augustin-Cavani. Mais il s'est vite décalé sur la gauche, sa qualité principale étant la vitesse. Le vrai meneur, on le connait déjà...
Entré peu après l'heure de jeu en remplacement d'Augustin, Javier Pastore a évolué plus bas que d'habitude. Numéro 10 en fin de saison dernière, il a cette fois-ci été positionné en relayeur gauche. Avec plus ou moins de succès. Pas vraiment au top physiquement, il a tout de même offert de bons ballons. Ci-dessous, ses décalages parfaits vers Lucas et Aurier (images 1-2), ainsi qu'une ouverture magnifique pour Lavezzi alors qu'il ne se situait pas loin de la surface parisienne (3-4).
Mais l'Argentin est sans doute plus utile en soutien de deux attaquants, comme lors des mois d'avril et mai derniers. Pour apporter ce liant qui a manqué dimanche, avec trois attaquants qui n'ont pas assez participé au jeu. Le souci était un peu identique durant l'ère Ancelotti. En décembre 2012, le technicien italien avait modifié son système en un 4-4-2 à plat qu'il ne quittera plus jusqu'à la fin de saison. Mais l'arrivée de Lucas un mois plus tard l'a perturbé et le quatuor Lavezzi-Ménez-Ibrahimovic-Lucas n'était pas complémentaire. Il manquait alors un joueur au profil différent. Pastore a ainsi été incorporé en milieu gauche, reléguant Ménez sur le banc et Lavezzi aux côtés d'Ibrahimovic en pointe. Avec succès, notamment en Ligue des champions. «El Flaco» reste donc nécessaire par son profil. Même s'il ne faut pas oublier Di Maria, qui pourrait reléguer son compatriote sur le banc. Un vrai casse-tête à venir pour Laurent Blanc...