Après le nul du PSG à Marseille dimanche (2-2), l'attention s'est focalisée sur l'attitude des joueurs parisiens. Mais il est également question du poids d'Unai Emery dans ce vestiaire. Et il semble de plus en plus léger.
Ce que l'on a vu dimanche soir n'est surement pas du au hasard. Entre le fait de considérer ce match comme un autre, de savoir que la place de leader est acquise quoiqu'il arrive et de se focaliser sur la Ligue des champions, la production du PSG au Vélodrome n'est finalement pas surprenante. Et le pire, c'est que Paris nous a habitués à ce genre de prestations dans le passé.
De nombreux exemples
Depuis l'arrivée de QSI, le club de la capitale a souvent déjoué, montré son manque de caractère. Lors du premier OM-PSG de l'ère qatarie, les Parisiens avaient été surclassés au Vélodrome (3-0). Idem lors du PSG-Montpellier décisif pour le titre trois mois plus tard (2-2) avec une égalisation tardive qui n'avait pas masqué le pauvre contenu.
Plus récemment, on a eu le Chelsea-PSG de 2014 (quart de finale retour de C1) ou le Manchester City-PSG de 2016 (idem) qui avait mis en lumière le manque de leaders susceptibles de remonter un groupe à la dérive. Sans parler du Barça-PSG de mars dernier (6-1). Dans tous ces exemples, trois entraîneurs se sont succédé. Le souci ne vient alors pas uniquement de l'homme sur le banc.
Paris joue pour exister en Europe
Neymar, Mbappé, ou encore Dani Alves ne sont pas venus pour remporter la Ligue 1, c'est un fait. Cela donne l'impression d'un groupe peu concerné par les joutes nationales. Et ce n'est pas un hasard si c'est le cas depuis 2011. Malgré l'obtention de quatre titres de champion, plusieurs faits ont pu faire croire à un certain snobisme de la L1.
On se souvient des paroles de Leonardo après une défaite à Reims en mars 2013 (1-0) qui avait affirmé que « l'équipe est construite pour l'Europe » (voir ci-dessus), ou encore toutes ces nombreuses prestations jouées avec le frein à main pour ne pas gaspiller trop d'énergie. Il n'est alors pas étonnant de voir ces joueurs ne pas prendre conscience de ce choc à Marseille et de l'attaquer comme s'ils affrontaient une équipe de milieu de tableau.
Des joueurs trop gâtés
A l'image de Mbappé, qui a indiqué qu'il « y a un problème sur comment (l'équipe) a abordé le match », les Parisiens n'ont pas pris la mesure de ce choc face au meilleur ennemi. Et cela devient habituel depuis l'ère QSI, seule l'affiche de la saison dernière au Vélodrome ayant vraiment été pris au sérieux (victoire 5-1). Pour eux, c'est la Ligue des champions et rien d'autre.
Mais, là encore, difficile de les blâmer quand tout en haut, ce message est répété chaque année. « Notre grand rêve, c'est la Ligue des champions » aime à marteler Nasser Al-Khelaïfi (voir ses déclarations ci-dessus datant d'aout...2014). Au point d'oublier le pain quotidien qu'est la Ligue 1. Le président qatari sous-estime sans doute encore le championnat. Et encore davantage ces rencontres importantes pour les supporters.
Emery n'a plus d'emprise sur son groupe
« Le coach met un système en place, on essaye de l'appliquer du mieux qu'on peut. On n'a pas réussi à bien faire ce que le coach nous a demandé et c'est de notre faute à nous » : ces mots de Kylian Mbappé après la rencontre sonnent comme un aveu d'échec personnel et traduisent le fait que les joueurs ne comprennent plus vraiment ce qu'ils doivent faire sur un terrain. C'était flagrant à Marseille, mais également à Anderlecht et à Dijon la semaine dernière.
Il n'y a pas de plan de jeu et les joueurs ne savent plus s'ils doivent attaquer ou reculer et procéder en contres. Avec Emery, on est passés de la possession à un jeu de transition mal maîtrisé. D'un match à un autre, le visage du PSG change et aucune ligne directrice ne se créée. Pis, on sent ce groupe en régression avec aucune cohésion au niveau du bloc. Et l'entraîneur espagnol apparaît de plus en plus résigné sur son banc.
Les plus âgés pas ménagés
Emery s'appuie ainsi sur son trio immuable au milieu (Rabiot-Motta-Verratti). Mais à 35 ans, Thiago Motta semble décliner de plus en plus et son match au Vélodrome n'a pas fait exception à ce constat, avec seulement 67 ballons joués en 69 minutes et 44% de duels gagnés.
L'Italo-Brésilien a été beaucoup utilisé (12 des 14 matches depuis le début de la saison) et l'absence de véritable remplaçant pénalise l'équilibre de l'équipe. Même constat pour Daniel Alves, 34 ans, qui a disputé 10 matches, dont celui de trop à Dijon. Résultat : il a joué en marchant à Anderlecht et s'est retrouvé forfait à Marseille.
Un banc loin d'être utilisé
Sur 14 matches, soit 1260 minutes, les remplaçants n'en ont disputé qu'un tiers. Di Maria en est à 491 minutes de jeu, Draxler à 472 et, pire, Lo Celso à 113 et Lucas à 49 minutes. Habitué à opérer un coaching tardif, Emery a l'air de vouloir s'appuyer exclusivement sur un onze quasiment immuable, avec un turnover uniquement au niveau des latéraux et de la charnière (qui tourne à trois).
Heureusement qu'il a trouvé un nouveau poste à Julian Draxler (relayeur) pour permettre à l'Allemand de gouter à plus de temps de jeu. Car il faut faire la place aux trois hommes de devant qui semblent indéboulonnables. Une force qui semble être finalement un poids pour l'entraîneur, lequel ne peut pas faire sa loi. A lui de prendre ses responsabilités et de faire des choix forts. Sous peine d'entraîner avec lui le PSG dans son échec...
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