Publié le 29 Décembre 2006 à 23h32 par D'Alessandro
En cette période de fêtes de fin d'année, nous, supporters parisiens, allons avoir la chance de recevoir un cadeau de dernière minute histoire de bien commencer la nouvelle année... une poupée. La traditionnelle visite médicale passée, « el Muñeco » (poupée en espagnol, surnom de Marcelo Daniel Gallardo), va en effet s'engager officiellement pour deux et demi avec le club ce lundi. L'occasion pour nous de vous (re)dresser son portrait dans un premier temps et de rétablir quelques vérités dans un second temps.
Tous les suiveurs du championnat de France connaissent Gallardo depuis son passage (réussi) à Monaco, seul club dans lequel il a évolué excepté son club formateur, River Plate. Petit rappel sur son parcours, en commençant bien évidemment par son premier passage à River Plate.
Les débuts à River Plate
Commençons par une anecdote : un jour de novembre 1989, sur les conseils d'un ami, le jeune Gallardo se retrouve à l'école de futbol de River Plate pour une journée de détection. Il court, se démarque, mais ne reçoit pas de ballon. Alors, le gamin au maillot vert s'adresse au responsable : "Changez moi d'équipe, ils ne jouent pas avec moi !" A l'issue du match, « el muñeco » signait sa première licence avec les Millonarios
Formé dans cette prestigieuse école de football de River Plate, il y fait ses débuts professionnels à 17 ans, lancé par Daniel Passarella face à Newell's le 18 avril 1993. Malgré son jeune âge et un système tactique misant avant tout sur la rigueur et la solidité défensive, Gallardo prend tout de même part à sept rencontres lors de l'année 1993. Il faut dire que l'équipe tourne bien et que la concurrence est importante : Berti, Villalba, Toresani, joueurs peut-être moins talentueux mais confirmés et plus travailleurs dans un milieu ne comprenant pas de véritable meneur de jeu. Il y a aussi et surtout la confirmation du talent du jeune Ariel Ortega, également sorti du centre de formation des Millonarios, et à qui est confié le rôle de créateur de l'équipe, juste derrière l'attaquant (Silvani). En cette année 93, River remporte le tournoi d'Ouverture (Apertura), premier titre remporté par Gallardo même s'il n'a pris part qu'à trois matches lors de ce tournoi.
1994 marque l'année d'envol de la poupée, surnom donné pour sa petite taille (1m65) et son visage poupon. Qualités techniques, précision de passes, vision du jeu et changement de rythme, l'Argentine commence peu à peu à apprécier les caractéristiques de Gallardo. A 18 ans, il parvient à s'imposer et à être le nouveau stratège de River Plate. Placé dans l'axe, derrière Ariel Ortega et Enzo Francescoli (et quelques fois Hernan Crespo dont ce sont également les débuts), il peut laisser exprimer tout son talent. Il est élu meilleur jeune joueur lors de l'Apertura 94, tournoi gagné une nouvelle fois par River Plate. Sélectionné dans les différentes sélections nationales de jeunes avec lesquelles il dispute 27 matches et marque 8 buts, il est appelé pour la première fois chez les A lors de Chili-Argentine (0-3), le 16 novembre 1994.
Il confirme tout le bien que l'on pense de lui en 1995 même si River ne gagne rien cette année-là. 1996 est beaucoup plus prolifique en terme de résultats. River Plate gagne le tournoi de Clôture et surtout la Copa Libertadores. Cette saison est également celle des premiers pépins physiques pour Gallardo. Le club Millonario a également un effectif très riche, ayant pur but d'être performant aussi bien sur le plan national qu'international : Julio Cruz, Salas, Ortega, Francescoli, Crespo (parti à la mi-saison), Escudero ou Monserrat peuvent ainsi prétendre à une place dans le onze de départ devant ou au milieu suivant la tactique mise en place. Tout cela fait que Gallardo prend part à moins de matches lors de cette année 96, 18 sur les 38 de championnat, même si au bout de compte viennent s'ajouter au palmarès une Copa Libertadores et un nouveau tournoi d'ouverture.
L'année 1997 est considérée comme l'année de River Plate et sera aussi entre autres celle de Gallardo. River gagne les tournois de Clôture et d'Ouverture ainsi que la SuperCopa. Gallardo, lui, est élu Meilleur joueur du championnat. Avec les départs vers l'Europe d'Ortega et de Cruz et celui vers la retraite de plus en plus proche pour Francescoli, Marcelo (re)prend un poids considérable dans l'équipe, quelque peu perdu l'année précédente. Il devient le véritable pilote de cette machine à gagner qui allie efficacité et belle qualité de jeu, marque de fabrique de River. Se muant quelques fois en buteur (4 buts en 15 matches lors de l'Apertura), il est surtout le pourvoyeur de ballons de Salas, nouveau chef de file de l'attaque du célèbre club argentin.
Blessé lors du début de l'année 1998, il ne participe qu'à 4 matches (1 but) du tournoi de Clôture. Son objectif est simple : ne pas précipiter son retour pour ne pas compromettre ses chances de participation au Mondial 98 en France, lui qui avait remis à flot l'Argentine lors de la phase terminale des qualifications. Seule une blessure pouvait l'empêcher d'y participer, ses performances avec la Seleccion et River Plate lui assurant sa place dans le groupe. Rétabli, il sera de la fête.
Lors de la Coupe du Monde, son cas fait grand débat chez les médias. Pourquoi Passarella, homme qui a fait débuté le petit meneur de jeu à River Plate et en sélection ne fait-il que si peu confiance à « Gachardo » ? L'excuse de la blessure lors du stage préparatoire ne tient pas puisque le numéro 20 argentin, durant cette Coupe du Monde, a fait étalage de sa classe lors du match face à la Croatie. Celle retenue par le Kaiser, surnom du sélectionneur argentin, est que Gallardo est l'homme idoine lorsque son équipe tient le ballon... mais il veut que son équipe joue le contre. Gallardo ne participe pas au match causant l'élimination de l'Argentine, face aux Pays-Bas. Malgré la polémique naissante dans tous les journaux argentins quant à ce choix de Passarella, il n'y a pas l'ombre d'un mot de travers chez Gallardo pour son mentor.
Star en Argentine, Gallardo commence à se faire un nom en Europe avec ses titres aussi bien collectifs qu'individuels à River Plate et ses performances sous le maillot albiceleste. Lors du marché des transferts d'été 1998, il attire ainsi les convoitises d'Arsenal, de Newcastle et du... PSG. Mais il reste finalement dans son club formateur. Il ne dispute alors que 14 matches (0 but) lors de l'Apertura 98 et du Clausura 99, étant handicapé par plusieurs blessures. Cela engendre une baisse de sa cote auprès des grands clubs italiens et espagnols. C'est Monaco qui en profite pour récupérer le prodige, pour une somme située entre 40 et 50 millions de francs.
De ses débuts en 1993 à son départ pour Monaco en juin 1999, Marcelo Gallardo dispute 109 matches de championnat pour 17 buts marqués. Lors des compétitions internationales (Copa Libertadores, SuperCopa, Sudamericana), il dispute 50 matches pour 9 buts inscrits. Au total, lors de ces 6 ans, il dispute 159 matches avec 26 buts marqués. Il remporte 5 tournois du championnat d'Argentine : Apertura 93, Apertura 94, Apertura 96, Clausura 97, Apertura 97. Il gagne également la Copa Libertadores 1996 (l'équivalent de la Ligue des Champions européenne) et la SuperCopa 97. Enfin, il a été élu meilleur espoir du championnat argentin en 1994 et meilleur joueur de ce même championnat en 1995 et 1997. Malheureusement, quelques blessures sont venues ternir sa fin de parcours avec River, surtout à partir de 1998. Tout comme chaque joueur sud-américain, il voit son rêve de rejoindre l'Europe se réaliser en signant à l'AS Monaco en juin 1999.
Suite demain, avec les années Monaco de « el Muñeco ».
