C1 PSG : Tuchel de retour chez lui

Itinéraire atypique

Sans cesse comparé dans ses prises d'initiatives et dans son caractère au charismatique Jurgen Klopp, Thomas Tuchel a comme son aïeul, d'abord fait ses preuves à la tête du club de Mayence. Idolâtré en Rhénanie-Palatinat, la région qui accueille la ville de Mayence et ses nombreuses vignes, Tuchel a continué de faire grandir son capital sympathie dans l'ensemble de l'Allemagne ces dernières années. 

Sa réussite s'est établie partout où il est passé. Son exigence est elle toujours restée dans les mémoires des dirigeants et joueurs qui l'ont côtoyé. Après une carrière de joueur professionnel très courte et honorable, une blessure récurrente au genou le pousse à quitter définitivement les pelouses chaussé de crampons. C'est presque naturellement et en dépit de cette blessure, qu'il devient entraîneur. Depuis toujours, le natif de Krumbach en Bavière aura été un stakhanoviste du travail et du savoir. Diplômé d'économie, il veut à l'image du contrôle qu'il a sur son équipe, tout savoir et avoir toutes les cartes en main pour être le plus qualifié possible à n'importe quel moment.

Son implication se résume également ainsi. Il n'arrête jamais. Ce qui le poussa sans aucun doute à ne pas aller au bout de son contrat avec le club de Mayence, nécessitant une année sabbatique, loin (ou pas) du football.  


Moins d'un an plus tard, la consécration. Il rejoignait officiellement l'un des plus grands clubs allemands en remplaçant Jurgen Klopp, parti en héros en direction de Liverpool et de la Mersey. Si ses débuts sur le banc du “Béfaobé” (selon la prononciation germanique exacte) furent féériques, le conte de fées a rapidement pris fin. Soucieux de lancer une nouvelle dynastie après l'époque dorée sous Klopp, les dirigeants du club de la Ruhr n'auront jamais réussi à se faire une place auprès de leur technicien. 

Souvent barré par le Bayern Munich en championnat et en coupe, malheureux lors des matches couperets en coupes d'Europe, le bilan sportif laissé est tout de même exceptionnel. 

Les mêmes idées au PSG

Depuis le début de son mandat porte d'Auteuil, les qualités du technicien allemand sont louées et respectées. Même s'il est fréquemment critiqué par la presse, Tuchel aura l'occasion ces prochaines semaines de faire taire ses détracteurs. En s'appuyant sur ses idées et ses convictions, il va tenter d'emmener les joueurs du club vers un nouveau palier. En proie à des difficultés depuis plusieurs saisons à passer les phases éliminatoires d'UCL, les joueurs devront faire preuve de confiance pour assurer dès le huitième, le même train qu'est le leur lors des phases de poules ces dernières années.

La pression ne doit pas et plus s'exercer sur eux. Mais ils ne sont pas les seuls dans le monde sportif. En NBA, des équipes comme les Bucks et les Lakers connaîtront le même problème dans quelques semaines. En dépit d'être les meilleures équipes de la saison régulière, favorites de chaque match, elles devront être imbattables également lors des playoffs. Seuls les trophées comptent. Dans chaque sport. De nouveaux challenges attendent le PSG, et la pression est sur les épaules parisiennes qui ne devront pas, une fois de plus, décevoir leurs fans sur la scène continentale. 

Quel retour pour Tuchel ?

La plus grande fierté de Tuchel à la tête des “Gelbe” pourrait être le titre en coupe d'Allemagne remporté face au Bayern en 2017, mais la formation au plus haut niveau de jeunes joueurs comme Julian Weigl ou Raphaël Guerriero marquerait aussi bien la mentalité de Tuchel. 

Dans un climat austère et du à son ultra-exigence parfois maladive, mais tellement compréhensible, l'entraîneur allemand s'est mis à dos des cadres du vestiaire à Dortmund. Les relations instables avec Hummels ou Sahin ont surement poussé ces joueurs, très appréciés du public local, vers la sortie. De plus, ses nombreuses querelles avec ses dirigeants à propos de transferts, de gestion globale et autres discussions qui font partie de la vie d'un club de football, ont définitivement entériné le divorce entre Tuchel et le BVB. 

Une question ne trouvera réponse seulement mardi lors du huitième de finale aller. Quel accueil observeront les 80 000 spectateurs du Signal Iduna Park à leur ancien manager ? Une chose est sure, Thomas Tuchel ne sera pas déstabilisé. Car il ne l'est jamais. Même s'il esquisse un léger sourire en cas d'accueil chaleureux.