Pauleta se déclare mécontent de ses prestations, malgré le titre de meilleur buteur : "Cette récompense n'effacera pas la saison du PSG. Sincèrement, c'est sans doute ma plus mauvaise depuis que je suis en France."
Avec quinze buts, il est le moins bon titré de l'histoire du championnat. Il voit d'ailleurs l'avenir d'un oeil pessimiste : "Qui dit qu'on atteindra les quinze buts la saison prochaine ? Si les équipes continuent de jouer de la sorte, de façon aussi défensive, ce ne sera pas quinze, mais dix buts."
Le PSG, toujours dépendant de son avant-centre lusitanien, a longtemps pâti de son inefficacité. Ce qu'il admet : "Je suis resté de longues semaines sans marquer, j'étais moins performant" Mais à quoi il se défend : "Je n'ai jamais voulu être la star de l'équipe , mais je suis conscient d'être un joueur important et je l'assume. D'autres préfèrent l'être dans les journaux, moi c'est sur le terrain. Et je crois que c'est pour cela que le public m'apprécie."
Il tente d'avancer une explication à sa baisse de régime : "Tous les joueurs qui ont disputé la Coupe du monde ont éprouvé des difficultés. Avec mes trente-quatre ans, je n'y ai pas échappé. Je n'ai pas eu de préparation, je suis revenu quatre jours avant la reprise, contre Lorient, et physiquement la saison a été très dure. Pour la première fois, l'an prochain, je vais pouvoir commencer la préparation avec l'équipe et je verrais la différence." Il ne cache pas que son âge commencera à peser : "Quand auparavant je faisais vingt appels de balle, j'en fais peut-être quinze aujourd'hui."
L'ancien Bordelais s'attaque vivement aux déclarations et critiques qui l'ont visé à une époque délicate : "Autant, étant un joueur important, j'accepte que l'on dise de moi que je ne suis pas bon, autant je n'admets pas que l'on fouine en dehors du terrain et que l'on raconte des mensonges. C'est ce qui est arrivé à une période où je me taisais. On en a profité."
Joueur le mieux rémunéré du club, Pauleta ne supporte plus qu'on évoque l'argent qu'il gagne (4,6 M€ par an) : "Et alors ? Chacun prend ses responsabilités. Je gagnais peu à mes débuts, je gagne bien maintenant. Je joue, je marque. Je suis un joueur important non par ce que je gagne mais par mon rôle sur le terrain." Le Portugais a d'ailleurs une formule pour balayer toute allusion : "Qu'est-ce qu'un joueur cher ? C'est un joueur qui ne joue pas et que l'on paye, quel que soit son salaire, pour qu'il soit en vacances. Ce n'est pas celui qui joue tous les matches et marque. Et moi j'ai marqué 24 buts cette saison."
Il n'envisage à aucun moment de quitter le club, et ne fera aucun cadeau sur ce sujet : "Si le club ne veut plus de moi, qu'il me paye ce qu'il me doit pour ma dernière année. J'ai toujours eu cette approche, une relation contractuelle entre un employeur et un employé qui doit être respecté." Il rappelle d'ailleurs son attachement au PSG : "Je ne voulais pas partir. Si j'avais voulu signer un contrat plus intéressant, si j'avais voulu être champion de France, je serais allé à Lyon."
Critiqué pour ne pas avoir pris position après le drame de Tel-Aviv, Pedro Pauleta préfère rester discret, se référant aux déclarations de Kalou : "Bona a fait ce qui lui semblait juste, l'a bien fait, et aujourd'hui on le critique pour ce qu'il a dit. J'estime qu'un joueur ne peut pas donner son opinion sur un tel sujet car les mots peuvent avoir des conséquences."
L'Aigle des Açores conclut finalement : "Que ce soit sur ou en dehors du terrain, j'estime avoir donné le maximum. Il m'était impossible de donner plus. Jamais je ne me suis caché. Ma personnalité est ainsi, je ne crie pas pour dire ce que j'ai à dire."
