Pas de nuage en vue...
Les premières semaines de Pierre-Alain Frau au Paris Saint-Germain sont idéales. Bien préparé grâce aux rencontres de pré-saison, le natif de Montbéliard profite du retour tardif des internationaux de la Coupe du Monde allemande. Du coup, jugé plus apte que Pauleta et Kalou, Frau est positionné à la pointe de l'attaque parisienne lors de la finale du Trophée des Champions et au cours des 1ers matchs de championnat. Le retour des titulaires, s'il a pour conséquence de le déplacer sur le flanc droit, ne l'empêche pas d'être titularisé durant sept rencontres de L1 et de participer aux premières joutes en Coupe de l'UEFA. Mais, bien qu'il ait inscrit un but dès la 1re journée de championnat, Frau éprouve certaines difficultés à se fondre dans le collectif parisien, la faute sans doute à son positionnement de milieu droit, poste dans lequel il n'excelle pas.
Le ciel s'obscurcit subitement...
Ensuite, les choses se compliquent sérieusement. Victime d'une blessure, il manque un premier rendez-vous (8e journée, déplacement à Saint-Etienne). Rapidement rétabli, il est aligné la journée suivante contre Sedan, au cours d'un match qui restera dans les mémoires. Il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne, dit un proverbe latin. Et effectivement, le match de Frau le fait passer sans crier gare de la gloire à la plus cruelle des désillusions. Auteur d'un but très tôt dans la partie, il est expulsé peu avant la mi-temps pour une faute grave, bien qu'involontaire, sur le Sedanais Noro. Quelques jours plus tard, la LFP décide de suspendre l'attaquant pour une durée de deux mois.
Condamné à l'exil
Cette décision atteint Frau en plein cœur qui se dit victime d'une injustice. Le PSG, mal parti en championnat, va devoir se passer du joueur qu'il a recruté à l'OL cinq millions d'euros durant une période expiatoire de 11 rencontres. Comble de malchance, alors qu'il s'apprête à revenir dans l'équipe, Frau se blesse, ce qui ajourne de nouveau son retour. Ce n'est finalement que le 12 janvier que Frau foule de nouveau la pelouse, à l'occasion d'un PSG-Valenciennes de sinistre mémoire.
Quelques étincelles mais rien de probant
La période qui suit lui permet de se montrer davantage, même s'il n'est pas toujours titularisé du fait de la concurrence avec Amara Diané comme milieu droit. Lors de la 25e journée à Nancy, Frau, bien qu'entré à l'heure de jeu, effectue probablement son plus beau match, se permettant d'adresser une passe décisive et d'inscrire un but de toute beauté. En Coupe de l'UEFA également, Frau se montre plutôt à son avantage, notamment lors du 8e de finale aller de la Coupe de l'UEFA, contre Benfica, où il marque encore. Les dernières journées de L1 ont été pour lui l'occasion d'enchaîner les matchs, bien qu'une ultime blessure soit de nouveau venu contrarier ses plans.
Peut-on lui en vouloir ?
Quel bilan tirer de la saison de Pierre-Alain Frau ? A son avantage sur certains matchs, lorsque le marquage adverse se révèle un peu lâche, il a alors l'occasion de faire parler sa vitesse et sa conduite de balle. Le reste du temps, le joueur laisse une impression mitigée. Ne sachant pas toujours se placer, il s'est régulièrement révélé inutile, voire fantomatique. Mais il serait profondément injuste de lui jeter la pierre : après tout, ce n'est pas à ce poste que l'ancien Lyonnais a été formé et c'est bien par manque de solutions que Lacombe puis Le Guen l'ont placé sur le côté. Lorsque l'on voit quelles polémiques d'autres joueurs ont pu générer pour moins que cela, on se dit que la modestie de Frau ne pourra que lui être bénéfique dans le futur. Ce que du reste a laissé entendre la direction du club, qui lui maintient sa confiance pour la saison prochaine.
Les stats de Frau
- 36 matchs joués (dont 29 comme titulaire), 2 500 minutes disputées
- 6 buts marqués, 3 passes décisives
- 2 cartons jaunes (tous en Ligue 1), 1 carton rouge
- Moyenne annuelle "Planète PSG" : 4,68
