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PSG : Cavani, un départ si particulier

Publié le 14 Juin 2020 à 16h49 par Ted75
Panoramic
Après 7 ans de bons et loyaux services, Edinson Cavani va donc quitter le PSG. L'Uruguayen aura tout connu pendant son aventure dans la capitale française et laissera incontestablement une trace dans le cœur des supporters parisiens.
« E-dinson Cavani, lala-la-lalalalala » : ce chant repris sur les airs de la chanson « Les démons de minuit » est désormais célèbre du côté du Parc des Princes. Et pour cause. Depuis quelques années, les supporters se sont pris de passion pour cet attaquant uruguayen d'1m84. Son nom ? Edinson Cavani. Arrivé dans l'ombre de Zlatan Ibrahimovic à l'été 2013, il va repartir comme une légende malgré une fin plus chaotique.



D'abord exilé sur un côté


A son arrivée, Laurent Blanc utilise le 4-4-2 d'Ancelotti et Cavani a la garantie d'évoluer au côté d'Ibrahimovic dans l'axe. Sauf qu'après trois matches, l'entraîneur cévenol revoit ses plans et installe son fameux 4-3-3. L'Uruguayen doit alors se résoudre à évoluer sur le côté droit de l'attaque lors de sa première saison, avant de glisser à gauche lors des deux suivantes.

Durant la présence d'Ibra, de 2013 à 2016, « El Matador » doit donc ronger son frein. Et tente de profiter des rares absences du Suédois pour se mettre en évidence en pointe. Sauf qu'il passe à côté, notamment, durant le quart retour de Ligue des champions à Chelsea au printemps 2014 lors duquel il loupe deux grosses occasions (défaite 2-0).



Quelques jours auparavant, qui plus est, il avait accordé une interview malvenue avec le recul pour évoquer cette situation particulière : "Pour un attaquant habitué à conclure les actions, habitué à marquer et qui, aujourd'hui, doit accomplir d'autres tâches, non, ce n'est pas facile, c'est vrai. J'occupe aujourd'hui une fonction plus défensive qu'auparavant, je suis plus défenseur et c'est plus difficile parce que, quand tu arrives, c'est avec d'autres idées".

Du temps à vraiment convaincre


Cet échec européen va le marquer un temps. D'autant à l'époque, il rencontre des soucis personnels entre son divorce et le fait de ne pas pouvoir voir ses enfants, restés au pays. Quand la trêve hivernale arrive, forcément, il prolonge parfois un peu trop ses vacances, ce qui lui a valu des sanctions en janvier 2015 et janvier 2016.

Mais, à chaque fois, un mois plus tard, il se montrait décisif en Ligue des champions, toujours contre Chelsea (1-1 en 2015 et 2-1 en 2016 alors qu'il était remplaçant au départ). Pendant ces trois ans en tant qu'ailier la plupart du temps, il possède de bonnes statistiques (25 buts en 2013/14 et 2015/16, 31 en 2014/15). Signe que la présence d'Ibrahimovic ne le gênait pas forcément. Une rivalité qui a d'ailleurs beaucoup interrogé.



Plus tard, l'Uruguayen est revenu sur leur entente : "Je n'ai jamais pensé à prendre sa place, je savais que ça n'allait pas changer avec cet entraîneur. Je me concentrais sur ce que je devais faire comme ailier. Mais beaucoup de mythes ont été créés autour de cette histoire. Dès que je suis arrivé, on a voulu nous opposer. On a des personnalités différentes, mais cet antagonisme n'existe pas. Zlatan n'a pas changé ma manière de jouer, il ne m'a pas empêché de m'exprimer sur le terrain".

2016, l'heure de l'envol


Le natif de Salto a forcément vu d'un bon œil le départ de Zlatan Ibrahimovic à l'été 2016. Avec l'arrivée d'Unai Emery, il est promis à une place d'avant-centre. Ses débuts sont encore houleux, avec des occasions ratées à la pelle face à Metz (3-0) et, surtout, contre Arsenal en Ligue des champions hormis son but (1-1). Il ne fuira pas ses responsabilités après cette rencontre.



Mais la suite sera d'un autre acabit. Dans la foulée d'un quadruplé à Caen mi-septembre, Cavani se montre enfin d'une redoutable efficacité. Au total, il inscrit 49 buts en 50 matches lors de cette saison 2016/17. Même la fameuse déroute à Barcelone ne peut pas lui être imputée, l'Uruguayen marquant à l'aller et au retour, même s'il manquera deux autres belles occasions au Camp Nou.

Dans un collectif sans vrai star, « El Matador » se sent comme un poisson dans l'eau. Mais il va devoir partager l'affiche avec d'autres stars dès l'été suivant. Le début des soucis.

Après Ibra, Neymar


A l'été 2017, le PSG frappe un grand coup avec les signatures de Neymar et de Mbappé. Le trio offensif a de quoi être alléchant. Sauf que la cohabitation ne sera pas toujours rose malgré une flopée de buts marquée par les trois artificiers. Mi-septembre, le fameux « penaltygate » contre Lyon (Cavani se disputera avec Neymar pour tirer un penalty qu'il ratera ensuite) fait grand bruit et provoquera une altercation houleuse entre les deux hommes.



Cavani sait que sa place de leader d'attaque est convoitée et tient à défendre son bout de gras. Sauf qu'il finira par baisser la garde devant l'importance prise par le Brésilien, qui finira par tirer tous les penalties. "Nous avons une relation professionnelle. Je peux avoir plus d'affinités avec un partenaire qu'avec un autre, par rapport à la culture, à la personnalité, mais l'important, c'est que nous nous respections", dira-t-il à propos de son entente avec « Ney ».

Le Parc tranchera dans cette guerre d'egos et préfèrera la simplicité de Cavani, d'autant qu'il marquera les esprits un soir d'octobre 2017 avec une égalisation sur coup franc au Vélodrome qui refroidira sérieusement les supporters locaux (2-2, voir ci-dessous). Tout le contraire d'un Neymar, expulsé ce soir-là, et qui se fera siffler un soir de quadruplé face à Dijon en janvier 2018 pour ne pas avoir laissé tirer un penalty à l'Uruguayen, qui pouvait établir le record de buts au PSG. Un record finalement établi le 27 janvier 2018 face à Montpellier. Avec une belle célébration pour Cavani face au virage Auteuil (voir photo ci-dessous)





Le déclin à partir de 2018


Avec 89 buts inscrits entre 2016 et 2018, Edinson Cavani justifie sa place d'avant-centre. Mais après la Coupe du monde en Russie, lors de laquelle il se blessera, l'Uruguayen se montre moins vif. Comme si ses 31 ans commençaient à se faire sentir. Plus fragile, il se blesse davantage à partir de ce moment-là, le point d'orgue arrivant en février 2019 lorsqu'il se claque en frappant un penalty contre Bordeaux (1-0).

Une blessure qui mettra fin à son statut d'intouchable. Revenu épisodiquement en fin de saison, il revient plein d'enthousiasme à l'été 2019 mais une nouvelle blessure en aout, face à Toulouse, l'écarte des terrains. Et d'une place dans le onze. Dans l'ombre de Mbappé et d'Icardi, l'Uruguayen se contente d'entrées en jeu par-ci, par-là. S'il finit par reprendre une place de titulaire, notamment face à Dortmund lors du 8e retour de C1, les dirigeants ont tranché son cas : Cavani ne sera pas prolongé et tâchera de finir au mieux son aventure. Par une Ligue des champions ?



Un battant qui laissera une trace


Ce qui est sur, c'est qu'Edinson Cavani n'a jamais laissé indifférent malgré un caractère bien loin des footballeurs d'aujourd'hui. Il s'en est expliqué récemment à Libération : "Je sais que c'est difficile à imaginer pour un joueur de football, mais je suis casanier. Quand j'ai du temps, j'essaie d'aller à la campagne. A Paris, je trouve qu'il y a un rythme effréné, et moi, j'ai besoin de la nature. Si je n'ai pas beaucoup de temps, je vais au parc. Respirer l'air pur".



Avant de poursuivre : "Il ne se passe pas un jour sans que je pense à ma ville, à mes amis et à ma famille là-bas. Ça a été très dur pour moi. Pas l'adaptation, mais m'habituer à cette situation, et honnêtement, je pense que je n'y arriverai jamais. J'ai toujours envie de retourner chez moi, à mes coutumes, aux endroits que j'ai parcourus enfant. Ils sont impossibles à oublier".

Une simplicité qui étonne dans ce monde starifié. Le mot de la fin revient à l'intéressé qui a si bien résumé son cas dans un entretien à Sport&Style : "L'autre jour, j'ai lu une phrase qui disait : "Quand les choses deviennent difficiles, ça me réussit mieux." Je me suis mis à réfléchir à cette phrase. Je trouve qu'elle s'applique à moi. Quand les choses deviennent difficiles et que tu réussis malgré tout, c'est quelque chose qui fait du bien et te flatte. Tu as cette sensation merveilleuse d'avoir retourné la situation".

Edinson Cavani en chiffres


301 matches – 200 buts. Champion de France à 6 reprises (2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020), 5 Coupes de la Ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018), 4 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018), 6 Trophées des champions (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019).
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