Kalou assume sa deuxième saison ratée. Mais le collectif était selon lui déficient : "J'étais venu à Paris pour réussir. Mais quand ça ne marche pas, on se sépare et on passe à autre chose. Il ne suffit pas d'avoir onze bons joueurs. Encore faut-il qu'ils jouent ensemble et prennent du plaisir. Je n'ai peut-être pas joué sur ma vraie valeur, mais je ne me suis jamais caché."
Ses propos après le match contre Tel-Aviv, qui avaient fait couler beaucoup d'encre, lui laissent beaucoup d'amertume. Il affirme avoir été délaissé : "Quand j'ai fait mon interview après la mort du supporter, les dirigeants sont venus me serrer la main mais, derrière, ils n'ont pas eu le courage de me suivre. Cela prouve bien le degré de solidarité qui régnait au club. A Paris, quand ça va mal, tout le monde protège sa tête, alors qu'on sait bien qu'une partie du public du Parc est la plus dangereuse de France."
Mais l'Ivoirien ne s'est pas focalisé sur les critiques qui ont suivi : "Je ne suis pas du genre à baisser ma culotte. J'ai assumé et j'assume encore. Dans le foot, c'est toujours la langue de bois qui prévaut. Il faut être politiquement correct pour ne pas froisser les supporters. Ils m'ont manqué de respect, mais je n'ai pas de respect pour ces gens-là. Sur ce point, au moins, on était sur la même longueur d'onde."
Il ne peut au final ne s'en prendre à personne, car "en vouloir à qui que ce soit signifierait que je suis aigri. Je suis seulement déçu. Il aurait fallu une véritable osmose au sein du club. Moi, j'ai besoin d'évoluer dans un environnement serein. Mais chaque jour apportait son lot de crise. A Paris, difficile d'avoir une bonne ambiance, alors on faisait tous semblant."
Kalou avait très vite compris qu'il était devenu indésirable, précisément "dès le mois de janvier, quand Le Guen a fait venir un joueur du même profil que moi (Peguy Luyindula). J'ai compris et, à la reprise, je savais que mon avenir n'était plus à Paris."
Son transfert à Lens n'est pas, selon lui, une forme de régression, mais plutôt "une remise à plat. C'est le choix idéal pour retrouver la joie de jouer. Guy Roux m'a appelé et a su me convaincre. Je n'imaginais pas le retrouver comme entraîneur, mais j'ai l'impression qu'on s'est séparés hier."
L'ancien coach auxerrois lui avait d'ailleurs déconseillé de venir à Paris : "Je fais ce qui me plaît. On a le droit de se tromper."
L'attaquant lensois s'attarde peu sur le match à venir : "Je vais jouer contre mon ancien club, mais j'espère surtout qu'on montrera un meilleur visage qu'à Bordeaux (0-1). J'ai tourné la page."