Le début de saison
Quel bilan tire le président parisien de cette première partie de saison ? "Il est mitigé. Un peu décevant sur le nombre de points. Mais il y a eu des séquences ou des matches qui sont vraiment porteurs d'espoir, à l'image de celui à Lens (0-0, 3e journée), probablement l'un des meilleurs du Paris-SG depuis longtemps. Et puis, on a réalisé des prestations plus décevantes, en particulier au Parc des Princes où on n'a toujours pas réussi à l'emporter."
S'il cite Lens-PSG en référence, Alain Cayzac estime que le nul concédé contre Marseille est également positif : "C'est probablement le match le plus abouti au Parc. On a su faire preuve de caractère en remontant au score et surtout en jouant sans peur. C'était un petit peu le problème. Les joueurs jouaient un peu contractés alors qu'on a un public tout à fait exceptionnel. Cette fois, on n'a pas joué petit bras, mais avec confiance et détermination. On est sur la bonne voie, mais nous sommes tous impatients, nous, le public, de remporter notre premier succès de la saison."
La réduction de l'effectif
Au diapason des déclarations de Paul Le Guen, l'ancien publicitaire juge que l'opération "dégraissage" a été menée à bien au terme du mercato d'été, même si le PSG aurait pu se délester encore de davantage de joueurs : "Elle a été menée à bien, oui, en partie, après le départ d'une quinzaine de joueurs. Une partie a été vendue, l'autre a été prêtée. L'effectif, l'année dernière, était de trente et un joueurs, aujourd'hui, il n'est plus que de vingt-trois (NDLR : en fait, vingt-quatre joueurs pro).
Les derniers jours du mercato
Sur le dossier Gouffran, Alain Cayzac se fait une fois de plus légaliste en refusant d'utiliser des moyens de pression pour arracher l'international espoirs au Stade Malherbe de Caen : "D'abord, il ne faut pas le harceler lui et le club. Je m'incline et je respecte la décision de Caen qui a été de garder le joueur. Maintenant, Gouffran a toujours envie de venir à Paris. On peut imaginer qu'un jour ou l'autre, ça va se faire."
Diplomate comme à son habitude, l'homme de communication affirme que le recrutement de Marcos Ceará n'est en rien du aux prestations en dent de scie de Bernard Mendy ces dernières saisons : "C'était dangereux de garder un seul latéral droit de métier. Ensuite, je trouve que Bernard est performant cette année. Il a fait de bonnes choses face à Marseille et au Mans. Il a peut-être fait une ou deux erreurs, mais qui n'en fait pas ? Ce n'était pas du tout une obligation. Il fallait surtout doublonner. Et puis, j'ai proposé une prolongation de contrat à Bernard Mendy, qui, pour des raisons qui lui appartiennent, n'a pas souhaité signer. Cela signifie que l'année prochaine, il sera libre. Il fallait préparer l'avenir et ne pas se retrouver l'année prochaine sans arrière droit."
Le rôle donné aux doyens de l'effectif
Concernant les anciens cadres du club, désormais placés sur le banc, Alain Cayzac tient à ce que l'intérêt général l'emporte sur l'ambition personnelle : "Je ne pense pas que le cas de Pauleta posera un problème. A un moment donné, il a réfléchi, il a hésité à partir. S'il avait eu une offre intéressante, il aurait pu le faire... Attention, je ne dis pas que c'était souhaitable, c'est simplement lui qui se posait des questions. Maintenant, il est dans l'effectif." D'ultra élogieux il y a quelques mois, le discours du président concernant le n°9 parisien se fait désormais plus nuancé : "Il est parfois critiqué, mais il est quand même meilleur buteur depuis quelques années. Je suis persuadé qu'il va nous rendre service et planter quelques buts."
A en croire Alain Cayzac, les cas de Yepes et de Gallardo, similaires à ceux de l'attaquant portugais, ne sont pas de nature à détériorer l'ambiance qui règne au sein du groupe : "Je ne pense pas que cela crée des tensions. Déjà, c'est au talent de l'entraîneur de gérer un groupe qui compte vingt-trois joueurs. Je pense que le nôtre a suffisamment d'expertise pour régler ce genre de problèmes. Et puis, les joueurs que vous me citez ont un bon esprit, sont de vrais grands professionnels et comprennent que dans la vie d'un grand footballeur, on peut être confronté la concurrence. Je pense et j'espère qu'ils l'accepteront toute l'année, d'autant qu'il n'est pas dit qu'ils ne bénéficieront pas de temps de jeu."
La nouvelle donne
Pauleta, Yepes et Gallardo mis à l'écart, ou presque. La direction du club semble plus que jamais croire en sa jeune garde, représentée par des joueurs de 20 à 25 ans (Arnaud, Bourillon, Chantôme, Clément, Diané, Digard), pour ramener le club aux sommets. "Ce n'est pas faux, admet le président Cayzac. On a une génération de jeunes joueurs d'une vingtaine d'années qui est extrêmement performante et qui est le fruit de la politique de formation du Paris-SG. Il y a une vraie volonté de les faire progresser. En un an et demi, on en a fait signer sept. Il y a aussi l'envie de faire signer de jeunes joueurs qui peuvent devenir des stars à Paris, profil équipe de France Espoirs. Ça a été Clément, Digard, Bourillon... Et puis, il y a les cadres qui sont là pour les entourer. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai tout fait pour garder Sylvain Armand et Jérôme Rothen."
L'ambition pour l'avenir
Quelles ambitions peut avoir le club après son départ manqué ? "Déjà, à grimper au classement par rapport à la saison dernière (15e). C'est la moindre des choses. Etre le plus près possible des places européennes, si possible accrocher une place européenne. Tout est encore possible. Il faut faire attention à ne pas être trop arrogant quand on sort d'une place de quinzième, qui, à un ou deux points près, était une place de dixième. On ne peut pas annoncer qu'on va être deuxième ou troisième. On souhaite progresser très nettement et être dans le haut du tableau."
Et à long terme ? "L'objectif, c'est d'être champion dans les quatre ans. Alors pourquoi quatre ans ? Parce que trois c'est un peu juste. On est dans une période de reconstruction. Il faut prendre des risques, donner leur chance à des joueurs plus jeunes. Mon ambition, c'est qu'on soit européen dans les deux prochaines années et ensuite être champion. Après, si on peut gagner du temps, tant mieux ! Mais je pense que ce délai n'est pas ridicule. Je n'ai pas cité ce chiffre par hasard."