Installé définitivement depuis une semaine seulement, Marcos Ceará (27 ans) apprend à connaître la France et plus particulièrement sa capitale. "Nous n'avons pas encore trouvé un domicile qui nous plaise", a déclaré un Marcos dépité au quotidien francilien. Son épouse, Fernanda, ajoute : "On cherche une maison avec un jardin, plutôt en centre-ville, dans des communes comme Saint-Germain ou Poissy". Mais bien heureusement, les Ceará ne sont pas à la rue. En attendant que leur situation se régularise, ils vivent dans un hôtel situé à Orgeval (Yvelines) où le club de la capitale à l'habitude de loger ses joueurs en attente de logement. "Il ne faudrait pas trop tarder, tempère toutefois le Brésilien. On aimerait passer à autre chose."
Selon les observations du journaliste du "Parisien", Marcos Ceará diffère de ces joueurs fantasques et noctambules qui déferlent chaque été dans les clubs d'Europe. Le souvenir de Ronaldinho reste tenace à Paris. Catholique fervent, l'ancien joueur de l'Internacional Porto Alegre reste très attaché à la pratique religieuse. Chaque soir, lui et sa petite famille se réunissent pour prier, tandis que des chants religieux résonnent dans leur chambre d'hôtel. "Au Brésil, nous assistions à des réunions religieuses ou à des messes presque tous les jours, indique-t-il. Ici, je n'ai pas encore eu le temps de trouver une paroisse."
Le logement, la religion. Reste un problème, moins urgent certes, mais qui ne se règlera pas en quarante-huit heures. "On ne parle pas un mot de français, admet en portugais le joueur, rigolard. C'est parfois comique lorsque nous allons au restaurant. Impossible de comprendre la carte. On commande donc toujours la même chose : des pâtes ou des pizzas." Au vestiaire, cette incompréhension somme toute amusante devient un obstacle. "Je ne suis pas encore très à l'aise, confesse le joueur. A part avec Pauleta, je ne peux parler avec personne. C'est un handicap pour jouer et être titulaire. Il faut auparavant que j'apprenne à dire à gauche, à droite, suis-le, colle-le. Bref, à communiquer." La barrière de la langue ne décourage pourtant pas le latéral droit. Pleinement conscient de ses qualités, il affirme que "c'est sur le terrain" qu'il parlera. Son agent défend son poulain : "C'est un très bon technicien". Sa femme : "Il est dévoué à son travail".
Cadet d'une fratrie de huit enfants, Marcos n'a pas eu une enfance facile. Né à Crato, dans l'état du Ceará (d'où son surnom), il a très jeune travaillé la terre au côté des parents. Fait original : c'est en partie par la volonté de ses derniers qu'est née sa vocation pour le football. "A 11 ans, on est partis vivre dans un bidonville de São Paulo, raconte cet admirateur de Cafu. Pour éviter les mauvaises fréquentations, mes parents m'ont inscrit dans une école de foot. Je touchais un peu au ballon mais pas plus que d'autres. Ce n'est que quand j'ai intégré le centre de formation de Santos que j'ai réalisé que je pouvais devenir professionnel et avoir une vie meilleure."
Plusieurs clubs brésiliens vont alors s'intéresser à lui. Le premier est le Santa Cruz de Recife. Trois autres clubs suivront. Avant le Paris Saint-Germain, il a évolué trois ans à l'Internacional Porto Alegre. Son agent témoigne : "Il était lié à ce club jusqu'à 2011. Ils voulaient absolument le garder. L'année dernière, ils avaient même refusé une offre du Betis Séville de 5 millions d'euros. J'ai du faire pression pour qu'ils le laissent partir." "C'est le rêve de chaque Brésilien de venir jouer en Europe, précise le récent vainqueur du Mondial des clubs contre le FC Barcelone", qui ajoute avec beaucoup de franchise : "Pour l'argent tout d'abord. Mais surtout pour le prestige. Et le PSG, même s'il a connu des difficultés, est un grand club."