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Supporters PSG : Arno P-E : Il faut battre Nancy

Publié le 08 Novembre 2007 à 23h22 par Arno P-E
Supporters  PSG : Arno P-E : Il faut battre Nancy
Au Paris SG le match à venir est toujours le plus important de la saison. Quel que soit notre classement ou notre adversaire, le prochain c'est LE match à gagner. Cette semaine, notre « match couperet » est donc PSG-Nancy... Mais et si c'était réellement une rencontre cruciale ?

S'il n'y a parfois rien de plus barbant qu'un match au Parc, en revanche entre deux rencontres les supporters du PSG ne s'ennuient jamais ! Quoi qu'il arrive, il y a toujours de quoi faire monter la pression avant une rencontre. Même quand le club n'est ni relégable, ni super bien classé, Paris joue avec une obligation vitale de faire un résultat. Ca occupe.

Paris pointe en quatorzième position. Seulement le ventre mou du classement de L1, ces clubs tranquilles, dépourvus d'objectifs et de stress, au PSG, ça n'est qu'un concept. Entre la quinzième et la septième place, là où chez tous les autres on n'a rien à dire, les Parisiens parviennent tout de même à déchaîner les passions : le club pointe en milieu de tableau ? Mais alors, ne serait-il pas à l'aube d'une crise profonde et gravissime ? Un cataclysme qui aboutirait inéluctablement à une piteuse relégation ? Ou bien, au contraire, le groupe va-t-il bondir en avant et enclencher enfin la bonne série ? Celle qui le mènera à terme jusqu'au titre national... voire plus si affinités.

A Paris, le prochain match, c'est le plus important de la saison

Dans ces conditions, et puisque notre destinée hésite encore entre le drame et la gloire, rien de moins, le prochain match est déterminant. Pire, il est même crucial ! Autant l'avouer, même perdu en plein marasme au milieu du classement, à Paris, le prochain match, c'est le plus important de la saison ! Au moins...

Enfin le plus important... en attendant le suivant.

En effet, quel que soit au juste le résultat de cette rencontre ô combien capitale, il nous mènera inéluctablement à une autre rencontre. Qui s'avèrera encore plus importante :

Si on le perd ce prochain match ? Alors on sera en crise, il faudra se sauver à tout prix ! Couteau sous la gorge, effectif en déliquescence psychologique, président à moitié viré... et donc le prochain-prochain match sera proclamé nouveau « plus important de la saison ». Et ainsi de suite.

Si on gagne, alors là, tout change. Paris rêvera de nouveau, enfin... Joueurs euphoriques en interview, presse persuadée que le staff a enfin trouvé la bonne méthode, supporters chauds comme jamais. Tout le monde plonge droit dedans. Mais pour confirmer, et y croire vraiment, il faudra à tout prix enfoncer le clou ! La rencontre d'après sera donc plus déterminante encore que ce fameux match. Match qui jusque là était pourtant le plus important de la saison...

En revanche, en cas de nul, l'équipe stagnerait dans ce ventre mou... Le malaise actuel entre les joueurs non titulaires et l'entraîneur filtrerait en une des journaux, certains supporters grogneraient, le président bouderait, attendant de dresser un bilan que l'on imagine terne... ou peut-être teinté d'espoir pour la saison prochaine, si seulement on réussissait à redresser la barre, un peu ? Du coup, forcément, le résultat d'après serait... les adjectifs manquent... cruciallissime ? LE match encore plus susceptible de nous faire basculer dans un sens ou dans l'autre.

En gros, les Parisiens n'en auront jamais fini, passant d'une situation de crise larvée à un fol espoir de bonne période si on venait à remporter deux matches de rang, puis à une crise ouverte en cas de défaite, et enfin, mais c'est rare ces dernières saisons, à une euphorie totale, où tout le monde nous verrait tutoyer de nouveau les sommets européens, comme lors du règne de Vahid Halilhodzic, an 1.

Ce coup-ci, il faut gagner... mais pourquoi au fait ?

Alors aujourd'hui, petit coup d'œil au calendrier. Quel est donc le match le plus important de la saison de cette semaine ? Hum... Paris Saint-Germain – AS Nancy Lorraine. Réflexion intense, étude du classement, prospective d'avenir, dressage de plusieurs plans de marche, suivant les issues possibles... Situation limpide. Ce coup-ci pas moyen, c'est un match charnière, faut gagner.

Une respiration plus tard, bref instant de lucidité : Match charnière ? Rencontre à gagner à tout prix ? Tiens, j'aurais pas déjà dit ça une quinzaine de fois cette saison moi ? Genre il y a une semaine : on rencontre une équipe de L2, du petit gibier. Du coup il faut gagner pour la confiance et parce que « tout de même, on ne peut pas perdre contre Montpellier, ça va pas non ? ». Ou bien face à Strasbourg : quand on joue un club qui gravite en milieu de tableau, mais qui demeure un peu mieux classé que nous, alors on doit tout faire pour le rattraper... Et encore avant, Lyon. Battre le champion, pour se relancer au Parc. Si ça c'était pas un affrontement d'une haute portée symbolique !

Eh oui, maintenant que j'y pense, des matches charnière hyper décisifs qu'il faut remporter à tout prix, lors des quinze matches de compétition joués cette saison, j'en ai déjà trouvé... quinze. Quand même... Il serait peut-être temps de changer de mentalité.

Alors ce samedi, on accueille Nancy. On peut essayer de relativiser. Arrêter de trop en faire, de s'enflammer systématiquement, en bien ou en mal. Parce que oui, le PSG c'est la démesure, c'est notre passion. Bien sur que notre relation à ce club n'a souvent pas grand-chose de rationnel alors oui, ce match, il faut le gagner. Comme les autres.

Mais et si on essayait pour autant de ne pas tomber dans le cliché du dictateur sud américain : la victoire ou la mort ? Si on s'interdisait nos délires à partir du classement, à rêver d'une succession de résultats improbables qui nous ramèneraient en tête d'ici fin décembre ? Pourrait-on se dire que oui, ce match, il faut le gagner. Juste celui-là. Sans chercher plus loin. Le remporter, lui, et pour de bonnes raisons. Des raisons pas très agréables d'ailleurs.

Juste parce que si le Paris SG veut cesser d'empiler les « saisons de transition » comme d'autres enfilent les titres de champion, il faudra bien commencer par gagner un match. Parce que si on veut mériter, de nouveau, cette place dans le G14 que l'on n'occupe désormais que parce que personne ne s'intéresse plus à la L1 en Europe, et heureusement d'ailleurs, alors il va bien falloir finir par pointer de nouveau le bout de notre nez en Ligue des Champions. Parce que si on veut arrêter de passer pour des Stéfanois à chaque fois que l'on affirme que le PSG est un grand club, si on veut porter tête haute autre chose que des maillots vieux de trente ans vu que depuis 1996... Parce que si on souhaite sortir du Parc des Princes heureux, pour une fois... pour toutes ces raisons là, alors il faudra prendre trois points, de temps à autres. Pourquoi pas demain ?

Progresser en battant meilleur que soi

Si on veut progresser, et cesser de sombrer lentement dans un anonymat qui nous amènera tôt ou tard au statut d'équipe ayant été passionnante, de gentil club au public folklorique mais aux résultats désormais quelconques, alors il faut retrouver le gout de la victoire. Même contre meilleur que nous. Et ça fait mal d'écrire des trucs pareils. On en est pourtant réduits à ce constat.

Le Paris SG mérite tristement sa place actuelle. Tout comme Nancy d'ailleurs. Parce que jusqu'ici, ils ont été meilleurs que nous. Marquant davantage de buts –près de 85% de plus, la statistique laisse rêveur- et en encaissant deux fois moins. Oui, il ne sert plus à rien d'évoquer le budget, un supposé « potentiel » ou des noms ronflants sur le papier. On peut sortir tout tas de récriminations. Les « avec nos joueurs on pourrait », les « vu notre argent il faudrait », les « on est Paris alors on devrait »... Tout cela est bien joli. Seulement au bout du compte, aujourd'hui, Nancy est meilleur que nous.

Mais et samedi soir ? Qui a dit que rien ne pouvait changer ? Samedi soir c'est le Parc et j'ai envie d'y croire. Le symbole serait fort : une victoire à domicile, enfin. Peut-être une petite remontée au classement ? On n'en a plus vu durablement la première moitié depuis si longtemps. Commençons par essayer d'y retourner, tranquilles.

Commençons par nous permettre une victoire face à une équipe en forme, une équipe venue nous contrer comme toutes les autres, une équipe qui n'a plus peur de nous, parce que nos joueurs ne font plus peur qu'à leurs propres supporters. Battre une équipe qui prend le Parc comme un sympathique lieu de villégiature, et voit cette rencontre comme une expérience si sympathique à vivre... une chance. Que dis-je... un rêve de joueur. Si seulement leur rêve pouvait virer au cauchemar !

Et si derrière, on pouvait ne pas s'enflammer, pour une fois. Juste savourer, sans se prendre la tête, sans se voir trop beaux ni croire que tout devra automatiquement s'enchaîner, parce qu'on est Paris, et voilà...

Oui, si seulement on pouvait voir le Paris SG battre Nancy. Pas parce que c'est le match le plus important de la saison, et donc un match comme les autres. Non. Une petite victoire, pour gouter de nouveau la simple fierté d'être un supporter parisien. Et en être heureux.

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