Lorsqu'on leur confie de lourdes responsabilités, il est fréquent que les jeunes joueurs se ratent par un défaut de confiance en soi. Dans une interview accordée à "France Football", Loris Arnaud explique comment il parvient à éviter cet écueil : "Franchement, j'essaie de ne pas me poser de questions. Depuis tout petit, je suis au PSG et j'ai déjà connu des matchs difficiles avec des jeunes de la région parisienne qui avaient faim, donc j'ai un peu l'habitude. Moi, j'essaie d'évacuer la pression, tout simplement. On se parle entre nous, les jeunes, et comme on se connaît depuis longtemps, ça va." Un club affichant une santé resplendissante, comme l'OL, peut se permettre de lancer des jeunes dans les meilleures conditions. Pour le PSG, ce n'est pas le cas. Le buteur de samedi dernier à Strasbourg ne se pose même pas ce genre de questions :"Franchement, aujourd'hui, je prends ma chance. Si les choses étaient allées petit à petit, cela aurait été bien aussi. Mais qu'on me mette directement dans le bain alors que c'est difficile pour le club, ça ne me dérange pas. Peu importe pour moi du moment que le coach me fasse confiance, et c'est le cas. Il a aussi confiance dans les autres jeunes."
Tout insouciant et courageux soit-il, Loris Arnaud ne peut pas mettre de côté le fait qu'une grande responsabilité repose sur ses épaules chaque fois qu'il est fait appel à lui. Chose qui ne le raidit pas une seule seconde : "On bosse à l'entraînement, on a vu avec les matchs amicaux qu'on pouvait faire de bons matchs ensemble. Avec les derniers matchs, on a bien senti que c'était effectivement de nouvelles responsabilités. Mais, pour nous, il s'agit de tout donner pendant le match, chaque fois qu'on fait appel à nous. Après, on verra. On fait ce qu'on sait faire et, ensuite, c'est le coach qui voit. C'est vrai aussi que ce sont les circonstances qui ont poussé le coach à nous faire jouer, mais bon, c'est comme ça et, de toute façon, il fallait bien que ça arrive un jour !" Mais même le plus téméraire des soldats a ressenti un jour la peur. Quel sentiment Loris Arnaud a-t-il éprouvé lorsqu'il est entré en jeu pour la première fois, le 12 aout dernier, au stade Félix-Bollaert ? "Au début, pour mon premier match, j'ai ressenti un peu d'angoisse, mais pas de peur, je ne crois pas. Quand le match commence, je me concentre, et c'est parti. Il faut dire qu'avec le temps et les matchs, on murit. Je ressens quelque chose, parce que jouer pour le PSG, c'est quelques chose, mais je me concentre sur ce que je sais faire. Et puis, si je devais partir en zig zag, en vrille, ma famille me remettrait aussitôt dans le droit chemin, donc je n'ai pas le melon !"
Quels rapports entretient la jeunesse du PSG à l'égard de celui qui l'a sortie de l'ombre ? "Ce que je sais, c'est qu'on a besoin que le coach nous parle, qu'il nous dise ce qui nous manque, qu'il nous aide. Ca nous fait plaisir quand il nous parle, ça donne envie de bosser et on a envie de le remercier pour la confiance qu'il nous témoigne. Avec les anciens, il parle individuellement ; avec nous, il parle collectivement ; comme ça, le message passe pour tous." Loris Arnaud a exprimé dernièrement, et de façon assez maladroite d'ailleurs, son désir de voir son contrat renouvelé. Pour quelle raison ce dernier, alors qu'il a été signé en début de saison, ne porte que jusqu'à juin prochain ? "J'ai fait une saison moyenne l'année dernière avec le CFA, répond l'intéressé. Le coach ne savait pas trop, alors il m'a donné un an pour montrer mes qualités. Moi, c'est clair que j'ai envie de rester, j'ai grandi dans ce club. J'ai quitté ma famille très tôt à l'âge de douze ans pour le centre de préformation, ça n'a pas été facile pour moi. J'ai gravi tous les échelons ici, alors j'ai envie de rester." La balle est dans son camp.