Lors des six saisons précédentes, le PSG n'a dépassé le stade des 8èmes de la Ligue des Champions qu'à deux reprises : en 2020 (finale du Final 8) et en 2021 (demi-finale). Le club de la capitale a connu des éliminations rocambolesques en 8ème de finale face à Barcelone (remontada en 2017), au Real Madrid (double défaite logique en 2018), Manchester United (remontada à la dernière seconde sur penalty en 2019) et le Real Madrid (dans les circonstances que l'on connait en 2022).
Ce triste bilan est à contraster avec la période 2013-2016, où le PSG était parvenu quatre fois de suite à atteindre les quarts de finale de la compétition.
La période 2013-2016 est bien distincte de la période 2017-2022. Serait-ce lié au leadership que plusieurs ont pu porter à Paris dans la première période citée ? En effet, entre 2013 et 2016, le PSG a pu compter dans ses rangs des joueurs emblématiques tels que Zlatan Ibrahimovic, Thiago Motta, Maxwell, Blaise Matuidi ou encore Edinson Cavani.
Forcément, quand on effectue la comparaison avec l'époque contemporaine, on peine à trouver des joueurs aussi charismatiques.
Marquinhos, aussi longtemps qu'il puisse être au PSG, n'incarne pas vraiment ce leadership, tout comme Marco Verratti ou encore Neymar, Lionel Messi, Juan Bernat... On pourrait penser à Presnel Kimpembe, Danilo Pereira ou Kylian Mbappé, mais ne seraient-ils pas l'arbre qui cache la forêt ? Au fond, quels joueurs ont été capables les cinq dernières saisons de porter l'équipe, de mener la barque dans la tempête ? Difficile à dire.
Les déboires Parisiens à répétition ne peuvent pas trouver leur seule origine dans le mental des joueurs. Ce serait simpliste de s'arrêter à cette idée-là. Le problème semble plus profond. En effet, Paris a eu beau changer régulièrement d'entraineurs (Unay Emery, puis Thomas Tuchel, suivi de Mauricio Pochettino et enfin Christophe Galtier), le résultat a sensiblement été le même : de la fébrilité au moment des échéances importantes, de la déception...
On aurait pu penser que le problème puisse venir de conflits au sein de la direction sportive du club, mais finalement, comme le montre le duo Campos – Galtier, même en étant soudé et en parlant d'une seule et même voix, la fébrilité revient encore et encore.
Lorsque Paris recrute des joueurs, l'idée selon laquelle ils deviennent moyens, voire mauvais, rejaillit souvent. On pense à Kevin Trapp, Giovani Lo Celso, Leandro Paredes, Eric-Maxim Choupo Moting, Pablo Sarabia et bien d'autres encore.
Si l'on s'attarde aux deux derniers joueurs cités en guise d'exempe, le premier est devenu un titulaire indiscutable au Bayern Munich, tandis que le second a inscrit 21 buts avec le Sporting Portugal la saison dernière. Signer à Paris, gagner beaucoup d'argent, devenir mauvais puis changer de club et redevenir bon, la norme ? La encore, cela ne peut pas être l'unique explication aux maux Parisiens.
Depuis de nombreuses années, le PSG fait de la possession de balle une quasi obsession. En 2013, Laurent Blanc met en place cette philosophie de jeu, lui qui considérait qu'on a plus de chances de gagner un match si l'on a plus souvent le ballon.
Quatre ans plus tard, lorsqu'Unay Emery veut changer la donne, il est gentiment retoqué par Thiago Silva, Thiago Motta et compagnie, qui lui demandent de laisser en place le vieux 4-3-3 ronronnant... Au fil des années, le style de jeu du PSG n'a pas vraiment changé.
Thomas Tuchel, à ses débuts en 2018, avait insufflé un vent de fraicheur, qui est petit à petit retombé. Quant à son successeur Mauricio Pochettino, il est considéré par beaucoup comme l'entraineur qui aura proposé le jeu le plus ennuyeux des 10 dernières années.
En voulant faire de la possession de balle un principe de jeu à Paris au fil des années, les joueurs ne seraient-ils pas tombés dans une zone de confort, un rythme de sénateur qui les arrange ?
Le Football évolue sans cesse et de nos jours, le tiki taka du FC Barcelone de Guardiola est tout simplement hors sol, inadapté au Football moderne. Aussi, ce qui est assez édifiant, c'est que depuis des années, dès lors qu'un adversaire met de l'intensité dans son pressing et joue avec verticalité, Paris se fait marcher dessus, les joueurs se liquéfient et sont perdus sur le terrain.
Au jour d'aujourd'hui, les joueurs du Paris Saint-Germain sont-ils aptes physiquement à mener durant 90 minutes un pressing à haute intensité ? Sont-ils préparés à cela ? Sont-ils bousculés à l'entrainement pour gagner en agressivité lors des matches ? Quand on voit les bribes de pressing désorganisés lors des matches, il y a de quoi douter.
Au-delà de ces questionnements, les joueurs sont-ils armés tout simplement pour se révolter dès lors que l'équipe adverse les bouscule ? L'entraineur en place peut-il pousser une gueulante dans le vestiaire en demandant bien plus d'efforts et de combativité sur le terrain, sans qu'il soit repris par sa direction ?
Le PSG reproduit chaque année un schéma qu'il convient de casser, en réfléchissant à la philosophie de jeu à mettre en place sur le terrain, à la rémunération des joueurs recrutés, à leur mentalité avant de penser à les faire signer, à leur capacité à accepter de se dépouiller sur le terrain pour les couleurs Rouge et Bleu, à la place que l'entraineur peut prendre en imposant réellement ce qu'il souhaite mettre en place...
Que proposez-vous pour que le PSG progresse en tant que club et en tant qu'équipe ? Vos commentaires sont les bienvenus.
