Publié le 10 Juin 2008 à 16h50 par Ludovic FRANCISCO
Il aura été le seul cadre de l'équipe à réellement justifier son statut cette saison : Jérôme Rothen, avec ses huit passes et quatre buts inscrits en Rouge et Bleu en 2007-2008, pouvait légitimement prétendre à une place dans le groupe tricolore qui participe actuellement à l'Euro. S'il ne l'a pas obtenue, le gaucher a sans aucun doute réalisé sa plus belle saison sous les couleurs parisiennes.
Poursuivre dans la dynamique de la fin de saison dernière, qui l'avait vu inscrire deux buts et adresser trois passes décisives en moins de dix journées. C'est certainement l'objectif que s'assigne Jérôme Rothen à l'heure de débuter l'exercice 2007-2008, en aout dernier. C'est aussi ce que l'on observe dès la première journée, contre Sochaux. Comme cela va être trop souvent le cas cette saison, les actions les plus dangereuses viendront de son côté. Entre services sur un plateau et véritables offrandes (pas toujours concrétisées), l'ancien Monégasque donne l'exemple.
Des passes décisives à tire-larigot
Durant près de deux mois, Rothen va se maintenir à ce que d'aucuns nomment le haut niveau. Jugez plutôt ! Nous sommes début octobre, et Jérôme Rothen a déjà adressé quatre passes décisives (contre Lorient, à Marseille et deux fois à Monaco). Dans une position de milieu offensif gauche (en 4-4-2) ou de milieu relayeur excentré (en 4-3-3), il s'éclate. Ses adversaires connaissent d'ailleurs toutes les peines du monde à contrarier son influence sur le jeu parisien.
Quelques baisses de régime, vite corrigées...
Après un mois d'octobre marqué par deux prestations moyennes (Rennes, Lyon), une suspension (Valenciennes) et deux sélections en équipe de France, le natif de Châtenay-Malabry reprend ses bonnes habitudes. Il est de nouveau passeur à Strasbourg, le 3 novembre. Deux nouvelles sélections en Bleu entravent légèrement sa belle dynamique, ce qui a des répercussions sur les résultats : le PSG s'incline à Nice (1-2), puis contre Caen (0-1). Mais il est de retour à Auxerre, début décembre, avec une nouvelle passe décisive à la clé. Aussi performant sur qu'en dehors des terrains, il est flashé au volant de sa Porsche 977 à la vitesse de... 232 km/h.
Un mois de janvier exceptionnel
Fâché avec le public du Parc des Princes, qui ne lui a pas pardonné quelques déclarations tapageuses dans la presse, le gaucher réussit à reconquérir le cœur des supporters en débutant l'an neuf sur les chapeaux de roue. Contre Lens, il s'illustre avec une énième passe décisive, sur une belle ouverture. Mais le meilleur est à venir : face à Valenciennes, il montre que le passeur hors paire peut aussi se muer en buteur. Une semaine plus tard, il récidive contre Metz, en expédiant un missile dans la lucarne de Marichez et en s'offrant le luxe de servir Luyindula pour l'ouverture du score. On ne le sait pas encore, mais cette huitième passe sera sa dernière de la saison.
Il maintient le cap, malgré la fatigue
Les semaines qui suivent sont moins excitantes. En fait, le gaucher commence tout simplement à accuser la fatigue, conséquence de l'accumulation des matchs. On surprend parfois le joueur à rechercher Armand derrière lui et à se débarrasser du ballon. Mais, même sans forcer, le finaliste de la Ligue des champions 2004 surnage au-dessus d'un collectif, pour sa part, totalement à la dérive... En l'absence de Pauleta à Marseille, c'est lui se charge de tirer le penalty. Téméraire, il s'y prend à deux fois, sans jamais donner l'impression de douter. Contre Lyon, il redonne encore espoir aux siens en ramenant le score à 2-2, sur un nouveau penalty. Au Stade de France face à Lens, Rothen fait encore partie des satisfactions parisiennes. Enfin, contre Strasbourg, à l'occasion d'un match décisif pour le maintien, il envoie de nombreux caviars dont ne savent pas profiter ses partenaires.
Une blessure préjudiciable
Ce sera malheureusement un de ses derniers faits d'arme de la saison, car deux semaines plus tard, il se blesse malencontreusement lors de la réception de Nice. Résultat : il manque trois semaines de compétition. A son retour, il ne parvient pas à retrouver le rythme qui lui a permis d'être si brillant cette saison. D'aucuns estiment que cette coupure lui a fait manquer l'Euro mais également, et c'est bien possible, le titre de meilleur passeur de L1, revenu pour le coup au Rennais Jérôme Leroy (10 passes).
Le meilleur Parisien en 2007-2008
Véritable "tôlier" de la formation parisienne cette saison, Jérôme Rothen aura fait étalage tout au long de ces derniers mois de ces qualités qui le rendent unique : faculté à centrer en sortie de dribble, vision du jeu très au-dessus de la moyenne, capacité à conserver le ballon dans les moments critiques. Plusieurs de ses coéquipiers ont su en profiter – au premier rang desquels Peguy Luyindula – malgré un déchet évident de la part des attaquants en général. Piètre lot de consolation, mais tout de même : le journal "L'Equipe" l'inscrit dans le onze type de L1. La moindre des choses, serait-on tenté de dire...
Les stats de Rothen cette saison :
- 40 matchs joués (40 en tant que titulaire), 3 463 minutes disputées.
- 4 buts, 8 passes décisives.
- 7 cartons jaunes (dont 6 en Ligue 1), 0 carton rouge.
- Moyenne annuelle Planète PSG : 5,78.
