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Feminines PSG : Exclu : Interview de Bérangère Sapowicz (1/2)

Publié le 06 Janvier 2012 à 20h41 par Cyril Peter
Bérangère Sapowicz, la gardienne internationale parisienne, a accordé une interview à Planète PSG. Eloignée des terrains depuis une blessure à la cheville droite contractée lors de la Coupe du Monde en juillet dernier, la chargée de communication de l'association des féminines a manqué la première partie de saison avec le PSG et les Bleues. Au club depuis bientôt 10 ans, la Normande revient plus forte en 2012, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques, à Londres, du 27 juillet au 12 aout. Première partie de l'interview sur son difficile retour à la compétition, l'intégration réussie des deux Américaines et le parcours du PSG en C1.
Planetepsg.com : Bérangère, comment as-tu vécu la première partie de saison ?

J'étais loin de tout, parce que pas dans le groupe, pas sur le terrain, pas avec les filles le dimanche, sur le banc ou dans le vestiaire. Donc c'est assez bizarre comme impression. Ma période d'indisponibilité était estimée à deux mois. Au final, cela fait plus de six mois que j'ai des problèmes physiques... J'ai repris en novembre mais je n'ai toujours pas joué de matches (NDLR : elle a fait son retour sur le banc en novembre contre Juvisy). Donc c'est vraiment long.

C'est frustrant et compliqué parce que le week-end, je recevais les textos des filles qui me disaient que le résultat n'était pas positif. Je pense à Yzeure (2-2) et à Soyaux (victoire étriquée, 1-2), où elles ont eu du mal à gagner. Je me sentais impuissante.


Planetepsg.com : Tu as aussi manqué la Ligue des Champions...

(soupir) Je me dis surtout que c'était peut-être la seule Ligue des Champions de ma carrière. Je commence un peu à être vieille. Ça fait 10 ans que je suis au club (NDLR : depuis septembre 2002). C'est dur de se dire qu'on a réussi à décrocher la "qualif" en Ligue des Champions et ne pas y participer. Il y avait des matches programmés et finalement, je ne peux pas les jouer...

J'arrive à la fin de ma carrière, donc ce n'est pas sur que dans les prochaines années, je puisse la jouer. Ou l'année prochaine... Je ne suis pas pessimiste du tout pour les filles. Je suis réaliste en ce qui concerne ma carrière. J'espère qu'on va finir par accrocher la deuxième place. On a montré de belles choses les deux dernières saisons. Donc je ne vois pas pourquoi cette saison ça ne marcherait pas alors qu'on a un meilleur groupe, j'ai envie de dire.


Planetepsg.com : Pendant ton absence, la recrue Véronique Pons a marqué des points dans les buts parisiens. On se souvient de sa prestation héroïque en championnat face à Lyon (0-0), son ancien club...

Je connaissais déjà le niveau de Véro. Ça ne me pose aucun souci. Tant mieux pour elle et pour l'équipe si elle a fait de belles prestations. Je le répète : ça ne me pose aucun problème. C'est stimulant pour moi : je dois revenir, sans me blesser et remontrer au coach qu'il doit me faire jouer. Il a deux bonnes gardiennes et j'ai envie qu'il s'arrache les cheveux pour savoir qui il va titulariser dans les buts.


ELLA MASAR, LA PETITE MASSE, ALEXANDRA LONG, LA PRINCESSE


Planetepsg.com : Eliminée en huitièmes de finale par Francfort, la section féminine du PSG a participé pour la première fois de son histoire à la Ligue des Champions. Vous, les joueuses, que retiendrez-vous de cette aventure européenne ?

(hésitation) Même si on a un groupe de qualité, on a encore du travail. On a beaucoup à apprendre sur le match de haut-niveau car on se contente parfois du minimum contre des équipes de milieu ou bas de tableau en championnat, pour gagner 1-0, 2-0. Contre des équipes comme Francfort, on ne peut pas le faire, il faut jouer tout le temps. Et c'est ce qu'on a fait sur le match retour puisqu'au final, on a gagné (NDLR : 3-2 à Charléty). De manière générale, il ne faut pas se contenter d'être une bonne joueuse de D1. Il faut travailler et essayer de rivaliser avec les joueuses des autres championnats.


Planetepsg.com : Que manque-t-il au PSG pour rivaliser avec les grands d'Europe?

Je pense que c'est un état d'esprit, tout simplement. Parce qu'on a de la qualité. Parmi les joueuses, on a pas mal d'internationales, des A et même des jeunes. On n'a pas toujours cet état d'esprit. On l'a contre les grosses équipes mais on n'est pas régulières.

En fait, on a envie de gagner. Mais pas avec la rage. Juste avec notre simplicité, notre tactique, notre technique et ça s'arrête là. On manque parfois d'agressivité. Pas pour faire mal. Mais il faut se dire : on est les filles du PSG, on va vous montrer qu'on veut jouer le haut de tableau. Des fois, on se contente juste de jouer au ballon. C'est ce que le coach nous reproche mais je pense qu'on arrive à faire le bilan, on a la capacité de se remettre en question.


Planetepsg.com : Les arrivées tardives des deux Américaines, Allie Long et Ella Masar, n'ont-elles pas déstabilisé le groupe ?

Non. Au contraire, ç'a été une petite bouffée d'oxygène car on a eu pas mal de blessées en début de saison. Elles nous ont apporté de l'impact physique. Ella Masar, notre attaquante, c'est une petite masse. Même si elle a un jeu de princesse, Alexandra Long ne fait pas semblant quand elle va au duel. Elle a une belle gestuelle mais même à l'entraînement, ça ne rigole pas. Les filles ne bronchent pas. Elles se prennent les coups, se relèvent, se taisent et travaillent.

Accueillir des étrangères dans un groupe, c'est une petite nouveauté, un petit jouet (sic). Tout le monde est curieux de découvrir comment ça fonctionne aux Etats-Unis, leur approche du football, leurs personnalités. Elles se sont super bien intégrées. Elles apprennent vite la langue. Le premier ou deuxième jour où je les ai eues dans ma voiture, elles ne me parlaient pas plus que ça. Mais elles avaient des écouteurs et elles prenaient déjà des cours de français sur leur portable. Ella garde des enfants français. En échange, elle apprend aux petits à parler anglais. Rien que ça par exemple, ça prouve qu'elles sont géniales. Elles sont ouvertes à tout. J'ai vraiment été surprise.


Planetepsg.com : Les départs programmés de Long (mars) et Masar (juin), deux joueuses importantes de l'effectif, risquent de perturber le PSG dans le dernier sprint en D1. Et puis c'est sur des joueuses de ce calibre qu'il faut s'appuyer sur le long terme...

Allie va peut-être prolonger. D'un côté, elle souhaitait retourner là-bas parce que le foot féminin aux Etats-Unis, c'est the best. D'un autre côté, je pense qu'elle est un peu triste de quitter le PSG. J'espère que ça se traduira par une prolongation de contrat... Mais elle n'a rien signé ! J'espère qu'elles vont rester car ce sont deux superbes filles. Mais je n'en sais rien sur l'avancée de leur contrat. En tout cas, si on n'a pas la Ligue des Champions l'année prochaine, elles n'auront pas un grand intérêt à revenir.


Planetepsg.com : Parmi les quatre candidats aux deux places européennes, le PSG est le moins bien positionné (4e, à six points du leader Juvisy). Paris peut-il jouer le titre ?

Ça va être dur mais pourquoi pas. Sachant que les victoires sont à 4 points, ça peut aller très vite. Même si on gagne tous nos matches, il faut compter sur les contre-performances des autres équipes. C'est ce qu'on espère. Lyon a été accroché cette année, avec trois matches nuls. La saison est loin d'être terminée pour le titre. L'objectif premier, c'est la qualification en Ligue des Champions.


http://www.planetepsg.com/newsv6-19587-feminines_exclu_interview_de_berangere_sapowicz_22.html pour lire la deuxième partie de l'interview, dans laquelle Sapowicz évoque son avenir international, Edel, Jallet, et l'actualité agitée du PSG.

Interview réalisée par Cyril Peter en exclusivité pour Planète PSG.
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