Quantcast

PSG : Exclusif : Gérer un lendemain de défaite

Publié le 23 Octobre 2006 à 21h09 par Arno P-E
Voici le dernier extrait du "Guide du Supporter Parisien". Déjà... Ce texte a été édité ici-même il y a quelques mois, et avait rencontré un joli succès. Redécouvrez le cauchemar des fans du PSG, pour votre plus grand plaisir : venez voir comment survivre au boulot, ou au bahut après une défaite (on ne sait jamais, ça peut toujours servir...).
Certains croient que les fans du PSG pourraient parler de leur club 365 jours par an...

Mais il y a malheureusement des jours où vous n'aurez pas vraiment envie de parler de football. Parce qu'un lendemain de défaite, on n'a envie de rien. Mais même si vous ne mettez jamais le sujet « ballon rond » sur le tapis, certains se feront une joie de venir vous chercher les lendemains de matches pour entamer un « débat de spécialistes »... L'attitude à adopter dans ces cas-là varie selon la nature de l'interlocuteur. Il est évident que l'on ne va pas aborder le match de la veille avec un fan adverse de la même manière qu'avec un supporter du Paris SG, ou encore avec quelqu'un qui n'y connaît rien.

Comment discuter avec un supporter adverse un lendemain de défaite du Paris SG

La première chose à faire, si vous ne le savez pas encore, est donc de découvrir dans quelle catégorie ranger votre auditoire. Si c'est un supporter adverse, le but est très simple. Tel le baron de Coubertin, souvenez-vous que l'important est de participer, qu'il faut respecter les fans des autres équipes et apprécier le sport pour sa beauté intérieure, et non pour les résultats. Tentez donc immédiatement de fraterniser avec cette personne, dites-vous qu'il est amateur de football avant tout, comme vous. Aussi, par-delà vos différents, donnez-lui la main... Abondez dans son sens, même si vous n'êtes pas d'accord avec sa vision des choses, et laissez le dire du mal des joueurs de votre équipe. S'il tente de vous frapper, tendez l'autre joue, donnez lui votre portefeuille et la clef de votre voiture, mais avant cela pensez bien à vérifier la pression des pneus afin qu'il n'ait pas d'accident. Ce serait de votre faute et vous pourriez vous en vouloir... Voilà la classe à la Française, un état d'esprit magnifique grâce auquel on a du attendre la fin du XXe siècle avant de remporter une compétition majeure. Le fameux esprit olympique... Grâce auquel les JO ne se déroulent jamais à Paris parce qu'on se fait piquer notre place à chaque fois. N'importe quoi oui !

Vous avez devant vous un adversaire, une personne qui représente une équipe en compétition avec le club de la capitale ! Le laisser vous marcher dessus équivaudrait à laisser les Rouge et Bleu se faire humilier. Votre objectif sera donc de rester le plus déplaisant possible, et de représenter dignement la ville de Paris. Si en plus vous pouvez vexer et pousser au suicide collectif tout ou partie de votre auditoire, ça fera toujours ça de moins à critiquer le PSG. Mais ce genre de prestation est moins naturel qu'il n'y paraît... Ne croyez surtout pas qu'il soit aisé de se montrer désagréable en toutes occasions. Il n'est par exemple pas question d'étrangler un collègue de bureau avec le cordon de votre souris sous prétexte que son équipe a battu la vôtre deux semaines auparavant ! Outre les questions de politesse élémentaire, il s'agit surtout pour vous d'éviter de vous faire virer pour avoir étouffé le gendre du patron. Car qui dit boulot perdu dit pertes de revenus, et terminées les dépenses en places au Parc des Princes ! Restez donc poli et calme durant la discussion, l'effet de vos paroles n'en portera que davantage. Et n'oubliez pas que lors de ces joutes verbales votre honneur personnel n'est plus en jeu. Il s'agit de défendre la réputation du club de la capitale, il s'agit de préserver une icône qui vous dépasse. Tâche ardue que de supporter une équipe de football. Surtout si les Parisiens ont eu la mauvaise idée de perdre leur dernière rencontre...

Là, pas d'inquiétude, votre collègue supporter lensois vous attendra dans votre bureau dès sept heures du matin. Vous aurez d'ailleurs déjà croisé votre voisin auxerrois inexplicablement assis sur votre paillasson dès le lever du soleil, et le conducteur de bus lyonnais passera avec dix minutes d'avance sur son horaire habituel, sa coupe de cheveux en brosse « style Aulas » fraîchement gominée. Tout le monde est toujours immédiatement au courant dès que le Paris Saint-Germain subit un revers. Donc si vous ne saviez pas trop si votre ami supporter nordiste allait engager la conversation à propos de la défaite parisienne au travail, rassurez-vous, lui aussi vous en parlera, comme les autres. Vous le verrez arriver de loin, fier comme un coq. Il se rengorge et n'essaye même pas de retenir le sourire abject qui lui déforme le visage. Vous noterez en effet qu'un lendemain de défaite, les supporters adverses sont tous laids. D'ailleurs il pleut systématiquement, et vous avez cassé votre lacet de chaussure en partant... Quoi qu'il en soit votre collègue est sur de lui, persuadé de n'avoir affaire qu'à une bête blessée, fatiguée et proche du dernier soupir. Mais rassurez-vous ! Ce trop plein de confiance en lui le perdra, même si pour cela vous devez exploiter vos dernières ressources afin de le surprendre et faire triompher vos couleurs, lâchement attaquées.

Dès que vous sortirez la pointe de votre nez endormi de l'ascenseur, tout au bout du long, long couloir menant à la machine à café, n'en pouvant plus et trépignant d'excitation, le supporter adverse vous apostrophera. Lui qui est habituellement si discret prend sa voix la plus forte possible, et décrit de larges moulinets avec les bras, exécutant une sorte de parade guerrière style « la vie des animaux », spéciales gorilles. Votre adversaire du jour essaye d'attirer l'attention pour rendre publique votre future humiliation, et son stagiaire vous regarde narquoisement, attendant de voir comment vous allez réagir... Le match est désormais lancé, l'arbitre vient de donner le coup d'envoi, le public retient son souffle. Ne vous exposez surtout pas aux contres. Le supporter lensois effectue un pressing au milieu du terrain et vous risqueriez de vous faire rembarrer d'entrée. Encaisser un but ou subir un sarcasme anti-Paris SG en tout début de match n'est jamais bon. Surtout quand on ne détient pas le statut de favori, et que la confiance n'est pas là. Laissez donc le balourd se découvrir, laissez-le s'avancer comme sa confiance l'y pousse, attendez la faute en silence et placez alors la contre attaque assassine.

- Ah... Voilà le Parisien (rire gras). Alors, « PSG » ces temps-ci c'est surtout « Pas Surs de Gagner ! »

Ne répondez surtout pas. Cette blague stupide vous donne envie de sortir la batte de base-ball que vous transportez toujours sur vous, pour les grandes occasions... C'est fait pour. Au contraire, restez stoïque et regardez votre interlocuteur comme l'imbécile qu'il vient de démontrer être. Si vous voulez passer pour un intellectuel devant une partie de l'auditoire, par exemple devant la stagiaire de la reprographie et son fameux string rose ou, pour vous mesdames, devant les tablettes de chocolat du play-boy chargé du courrier, vous pouvez toujours soupirer que nul n'est jamais certain de remporter la victoire, et que l'important est ailleurs. On ne vous demande pas de le penser, il s'agit uniquement de surprendre votre rival en ne lui sautant pas directement dessus en hurlant des imprécations à la Bruce Lee. Restez flou, et n'alimentez pas la conversation. Laissez-le se débrouiller tout seul. Après tout c'est lui qui a choisi ce sujet, qu'il l'assume. Constatant votre absence de réaction, il se sentira obligé de relancer une pique, voire d'expliquer la situation à l'ensemble du personnel.

- Oui, parce que le PSG ils ont perdu, alors du coup, bah ils ne sont pas surs de gagner... Le PSG...

Il suffira de garder le silence une seconde fois... Et voilà : fin de la première mi-temps, que vous venez de remporter un à zéro ! En effet, si quasiment tous ceux qui ont une télévision ou une radio entendent parler du Paris Saint-Germain, si beaucoup de personnes sont toujours ravies à la perspective de voir un lointain collègue se faire ridiculiser à propos d'une passion aussi grotesque que le football, le ballon rond n'électrise finalement qu'une partie infime des êtres humains le lundi matin. Voyant que vous ne réagissez pas aux invectives de votre Lensois, et voyant surtout que le dit rustaud commence à s'enfoncer dans une explication technico-tactique, essayant de démontrer pourquoi le Paris Saint-Germain est un club de nuls, tous ceux que le football n'enthousiasme pas vont s'en aller. On leur avait promis une mise à mort, et ils n'ont droit qu'à un monologue soporifique... Ils ne mettront pas longtemps à quitter les lieux, admirant votre flegme, votre calme dans l'adversité, et s'interrogeant à la fois sur la santé mentale de votre agresseur et sur la qualité de ses calembours footballistiques. En bref, aux yeux de la majorité les supporters du Paris SG ne sont pas si mauvais perdants que cela, et au moins ils ne barbent personne avec leur club, contrairement à l'autre Lensois là, qui vient nous saouler à chaque fois...

Mais le match est loin d'être terminé. Humilié, déconfit, esseulé alors qu'il pensait bénéficier d'un triomphe public, votre adversaire vous en veut comme jamais, vous tenant pour responsable de son sabordage. La seconde mi-temps promet d'être sans merci, et votre antagoniste insiste toujours lourdement, mettant en cause les qualités du club. Vous êtes désormais seuls, sans spectateurs, et quoi qu'il arrive vous avez déjà sauvé la face devant tout le monde. Vous pouvez donc enfin contre attaquer, et utiliser toute la mauvaise foi possible. Il n'y a plus personne pour vous en tenir rigueur, à part votre agresseur qui de toutes manières vous déteste inexplicablement depuis que vous venez de le faire passer pour un idiot. Alors lâchez-vous, et niez tout en bloc. PSG, pas surs de gagner ? Évidemment, quand les adversaires sont tous dopés, c'est logique. Parce que chacun sait que l'équipe d'en face donne dans la piqure depuis longtemps. Sauf qu'en plus hier ils avaient payé l'arbitre, qui a « oublié » de siffler quatorze penalties pour le club de la capitale. Quatorze penalties, vous êtes certain de l'information, vous avez compté. En revanche, le but adverse n'était pas valable, puisque l'attaquant a frappé violemment le défenseur parisien au visage avant de recevoir le ballon hors-jeu. Bref, une honte, et le football n'en sort pas grandit mon pauvre vieux. Voilà vos armes : tacles au genou, simulation, admonestation de l'arbitre, etc. N'hésitez pas à user de toute la panoplie des mauvais gestes dans votre match contre le supporter adverse. Après tout c'est lui qui a commencé avec une faute par derrière, non ?

Dites-vous bien que votre collègue n'a probablement pas vu le match en question, ou au mieux quelques images dans un rapide résumé. Pourquoi ne pas raconter n'importe quoi ? Votre Lensois vous fait remarquer qu'on n'a pas parlé de tout cela dans la presse ? Voilà bien la preuve d'un complot des médias contre le Paris SG ! Et quand bien même l'interlocuteur aurait assisté à la rencontre de la veille, votre monstrueuse mauvaise foi aura finalement encore plus d'impact. Il s'agit en effet de pousser votre collaborateur à bout, de le mener jusqu'à un stade d'hystérie profonde, histoire qu'il ne revienne plus vous parler de votre club lors de sa prochaine contre performance. Aussi dès qu'il avancera un argument, contredisez-le immédiatement, quitte à raconter n'importe quoi. Au pire il vous prendra pour un cinglé, au mieux il se rendra compte que vous vous moquez ouvertement de lui, ce qui multiplie le plaisir par deux. Regardez-le s'engluer, déballer tout son sac, mais ne faites que répondre à ses attaques : ne chargez jamais son équipe en retour, il n'attend que cela, c'est un terrain qu'il maîtrise mieux que vous. Il tente de vous attirer loin de votre surface de réparation, alors pensez défense, catenaccio, et bloquez le milieu de terrain. La conversation s'épuisera naturellement, généralement sur une remarque comme quoi de toutes manières on ne peut pas discuter football avec vous quand le Paris Saint-Germain a perdu. Parfait, abandon de l'adversaire, vous remportez la partie trois à zéro sur tapis vert. Et vous avez exactement ce que vous recherchiez, à savoir un calme assuré pour le prochain lendemain de défaite ! Vous retournez triomphalement aux vestiaires, en pensant à la bonne douche qui vous attend... ce soir, après la journée de travail !



Voilà... L'opération de découverte du "Guide du Supporter Parisien" est désormais terminée.

L'équipe de Planete PSG a mis en oeuvre ce projet dans le but de faire connaître ce livre, afin qu'il soit édité. Si nous y avons cru, en revanche, aucun éditeur ne semble convaincu à ce jour que ce manuscrit intéresse sufisamment de monde...

Désormais il est donc temps de vous laisser la place : a vous de prouver le contraire. A vous de montrer que vous êtes nombreux à vouloir connaître la suite de ce livre !

Comment prendre sa revanche et discuter avec le célèbre voisin auxerrrois, le collègue lensois ou le cariste lyonnais, mais après une victoire ? Comment peut-on draguer au Parc ? Quel flocage faut-il éviter sur un maillot du PSG ? Comment regarder un match des Parisiens au bar d'un camping rempli de marseillais ? Comment insulte-t-on un arbitre avec classe et distinction ? Quelle est la méthode pour débusquer les visiteurs cachés au milieu du Parc ? Qui est le fameux "Con de Derrière" ?... Tant de choses à voir, encore !

Le GSP n'a pas dit son dernier mot ! Montrez qu'il vous intéresse ! Prouvez votre soutien !

Vous connaissez la formule chère aux habitués du Parc :
Faites... du... BRRUUUIIIT !!!


( http://www.planetepsg.com/index.php?page=arnope )
Doudoune sans manche PSG Collection officielle
Doudoune sans manche PSG, bleue avec liseré. Taille Homme du S au XXL. Matière polyester.
-9% - Profitez de l'offre chez Amazon

Lire les 00 commentaires
Commentaires