White-Rose : Pourriez-vous vous présenter et présenter votre groupe?
Ultras Languedoc : Notre groupe a vu le jour à la fin de la saison 2001-2002. Ses membres sont des supporters et abonnés au MHSC depuis plusieurs années. Il regroupe des
supporters d'horizons différents ayant tous le MHSC, l'amour du maillot et l'identité régionale comme point commun.
Ainsi la création du groupe a connu plusieurs étapes : réunions avec le futur bureau lors de la fin de saison 2001-2002, présentation du projet au club, officialisation de l'association (loi 1901), ouverture d'un compte, publicité
(flyers, internet, bouche à oreille), prise de contact avec les médias (Midi Libre, l'Hérault du Jour, La Gazette, France Bleue Hérault...).
Tout ça pour dire que cela ne s'est pas fait à l'arrache mais que cela a pris du temps, de l'investissement personnel et de la motivation pour aboutir à un projet qui tienne la route. En espérant que celle-ci soit interminable...
La Section Web (groupe de supporters s'étant rencontré sur le net) - qui fit plusieurs déplacements au cours de la saison 2001-2002 notamment à Lens, Nantes, Paris, Marseille (2x), Monaco (2x), Troyes, Bordeaux ou à Lyon - est en quelque sorte le noyau dur des Ultras Languedoc car les membres
fondateurs des UL font partie de la Section Web.
Les Ultras Languedoc comptent également une Section Bassin de Thau (une 10aine de membres) regroupant des personnes de Sète, Frontignan et Mèze entre autres.
Enfin, la section Paris compte une demi douzaine de membres et n'hésite pas non plus à se déplacer.
Notre groupe compte aujourd'hui 70 adhérents et une 50aine de sympathisants.
Parmi les autres membres on retrouve des personnes passées par la BP, quelque(s) ancien(s) du GD, et beaucoup d'anciens indépendants.
W-R : Pouvez-vous nous dire quelles sont les couleurs de votre club et pourquoi?
UL : Le premier club de Montpellier, le SOM (Stade Olympique Montpellier), portait le maillot blanc. Puis, en 74, Nicollin a fondé le MPSC (Montpellier Paillade Sport Club) qui a débuté en rouge et blanc. On peut dire que ces deux couleurs sont les « vrai » de Montpellier et les supporters les ont dans le
cœur.
Ensuite, les couleurs du club ont dérivées vers le bleu et blanc et enfin vers le bleu et l'orange avec le MHSC quand le maire de Montpellier Georges Frêche est entré financièrement dans le club, le bleu et l'orange étant les couleurs de l'Hérault.
W-R : Pourquoi avoir créer un nouveau groupe à tendance ultra à Montpellier?
UL : Tout d'abord, parce que monter un groupe ultra et écrire une page du PUF est une expérience formidable et on voulait la faire. Ensuite, parce que Montpellier était un des rares clubs de D1 a n'avoir qu'un seul groupe ultra et enfin, on voulait re dynamiser le stade et équilibrer l'ambiance. Un
peu de concurrence ne fait pas de mal... Enfin, pour la mentalité ultra, c'est celle des membres fondateurs.
Donc notre groupe à une mentalité ultra et est placé face à la Butte Paillade.
W-R : Quels sont vos objectifs pour cette saison?
UL : Je ne vais pas être original, nos objectifs sont simplement de construire un groupe qui fonctionne bien, dont les animations sont nombreuses et qui possède une grosse majorité d'ultras car si le noyau dur a cette mentalité, ce
n'est pas le cas de tous les autres membres comme dans tous les groupes ultras. C'est pourquoi on veut imprégner notre mentalité à ceux qui ne l'ont pas et c'est de cette façon que les groupes ultras s'agrandissent et deviennent « bons
».
W-R : Faîtes-vous parti des groupes co-signataires de l'Union contre la Répression? Pourquoi?
UL : Oui, nous en faisons partie car c'est normal pour tout être humain de réclamer des droits et que le mouvement ultras français mérite ces droits. La ligue est une institution a détruire les ultras et à les remplacer par des gens qui vont
au stade comme s'ils étaient dans leurs salons et qui achètent beaucoup de produits dérivés des clubs. Tout cela pour le fric bien entendu.
Mais les ultras ne sont pas morts, bien au contraire, est revendiquent leurs droits comme l'utilisation de fumigènes. On peut avoir une arme de chasse mais pas de fumigènes dans les stades... Un fumi dans les mains d'une personne
« normale » n'est pas dangereux en soit, il suffit de bien s'en servir comme tout. Bientôt, on ne pourra pas rentrer de briquet si l'on va dans la logique de la Ligue...
Si l'on obtient le droit au fumi sous certaines conditions ou la non-pénalisation, ce sera une grande victoire.
W-R : Lors de votre déplacement à Nice, les supporters niçois ont sorti une banderole "Suceurs de marseillais"... Pourquoi vous colle-t-on cette étiquette depuis tant d'années maintenant? Est-elle justifiée?
UL : Débat interminable...
A Montpellier, on reprend les « aux armes » ainsi que d'autres chants marseillais mais il n'y a pas qu'à Montpellier que cela se produit et on entend les « aux armes » dans tous les stades de France (sauf Paris) mais il est vrai qu'on planche sur un autre chant pour le remplacer à Montpellier...
Et puis surtout Marseille est considéré par beaucoup comme LE club du Sud et les maillots marseillais à Montpellier ne sont pas rares.
Montpellier est une ville d'étudiants et de riches, et dans ces deux catégories, on ne retrouve presque pas de supporters de Montpellier. Montpellier est aussi une très belle ville près de la Méditerranée et donc attire beaucoup de personnes étrangères à la région qui sont susceptibles d'aimer Marseille. Pour le reste, les natifs de la région, il y a bien-sur des
suceurs de Marseillais qui ne sont allés pour la plupart jamais au Vélodrome et qui bandent sur 1993.
Mais les montpelliérains, ne sont malheureusement pas que des suceurs de l'OM et à tous les grands matches à la Mosson, on est dépité de voir beaucoup de monde se lever pour des buts contre Montpellier.
Les gens ici ne sont pas fiers de leur ville, de leur région, de leur identité. Alors, cette étiquette que nous portons tous est justifiée mais pas pour les ultras qui détestent Marseille.
W-R : Vous étiez à côté des supporters parisiens lors du dernier match à domicile contre le PSG,qu'avez-vous pensez de leur prestation?
UL : Les Parisiens ont déjà fait leurs preuves, cela ne sert à rien discuter sur ce sujet.
Mais pour répondre à la question, leur prestation fut bonne, avec leur nombre, ça aide... Les groupes parisiens ne sont pas aidés financièrement pour les déplacements? Mais de toutes façons, la mentalité ultra à Paris est très imprégnée donc à partir de là, leur prestation ne peut pas être mauvaise.
W-R : Quelles sont vos relations avec la Butte Paillade 91?
UL : Nos relations sont bonnes après des explications en début de saison dues à notre création ; mais çà c'est très vite calmé et ce dans l'intérêt commun, mettant en avant les avantages de 2 kops. Nous envisageons par exemple de faire des tifos en commun...
W-R : Quels sont les "ennemis" des supporters montpelliérains?
UL : Par histoire : Nîmes quoique l'ennemi de l'époque du SOM soit Sète mais cela fait longtemps... Si l'on parle des ennemis de Montpellier, on citera aussi Marseille, Cannes, Toulon, Toulouse entre autres.
W-R : Quels sont les "amis" des supporters montpelliérains?
UL : A une époque la Butte Paillade avaient des affinités avec le KDLB d'Angers et le CCS est jumelé avec celui de Strasbourg (il me semble). Maintenant, les Ultras Languedoc n'ont pas encore trop de liens avec les autres groupes (du
fait de notre jeune existence) même si l'on a sympathisé avec des Barbarians après le match contre Le Havre. Donc si des groupes veulent discuter avec nous et avoir des infos sur notre groupe, nous y serons attentifs et nous y répondrons.
W-R : Quel match a le plus marqué les Ultras Languedoc jusqu'à présent?
UL : On ne peut pas dire qu'un match nous ai encore marqué bien qu'on se souviendra toujours de notre premier match. Sinon, le déplacement à Strasbourg était très bien (malgré le score). Il faut rappeler que l'on a bâché que 7 fois...
W-R : Avez-vous une devise?
UL : Oui, « Montpellier per sempre » (Montpellier pour toujours). Elle est en italien pour rappeler l'origine du mouvement ultra.
W-R : Que représente votre emblème?
UL : Notre emblème est celui, à quelques retouches prêt, d'une marque de bière. On l'a choisi lors d'une réunion « pré fondation » du groupe qui se tenait dans un bar et on a remarqué ce logo. On l'a trouvé bien car il faisait penser
à une chevalier cathare (identité régionale) et en même temps, il rappelle, pour les amateurs qui auront reconnu, une caractéristique du mouvement ultra qui est l'alcool.
W-R : Que souhaitez-vous le plus d'ici la fin de saison? Le développement de votre groupe ou une bonne saison de votre club?
UL : Question difficile... Les deux bien sur.
Si on peut choisir entre la D1 ou la D2 l'année prochaine, on choisira la D1. Mais le développement du groupe serait une récompense à tous nos investissements personnels.
Alors si Montpellier doit rester en D1 de toutes manières, je pencherai vers le développement du groupe.
W-R : Quelles sont vos relations avec le club?
UL : Pour l'instant elles sont bonnes. Nous communiquons souvent avec le responsable de la sécurité et nous arrivons à imposer nos idées. Pour autant nous ne « suçons » pas le club et sommes complètement indépendants et autonomes
(matos, fric...).
W-R : Quelles sont vos relations avec les joueurs?
UL : Disons qu'ils ne nous connaissent pas encore très bien (physiquement) mais sont conscients du potentiel qu'on apporte à la Mosson et à l'extérieur, même s'ils oublient trop souvent de nous saluer (tous supporters confondus) à la
fin du match, ce qui est vraiment dommage. Maintenant les joueurs ne nous intéressent pas trop (ceux ne sont pas des surhommes), nous privilégions surtout l'équipe et le club tout entier qui représentent une fierté et identité propre à la ville.
W-R : Avez-vous des modèles en tant qu'Ultra?
UL : Bien sur les ultras italiens, qui sont à l'origine du mouvement (dans la fins des années 60) pour les cotés animation, bâchage, fumis ; mais aussi les britanniques même s'ils n'ont pas le tempérament latin) pour la puissance de leurs voix. Je pense qu'un bon mélange des 2 est la recette d'un bon groupe Ultra.
W-R : Quel est votre point de vue sur le PUF (Paysage Ultra Français)?
UL : Le PUF s'inspire de plusieurs mentalités, en gros, le mouvement italien et le mouvement anglais au Nord de la France même si on ne peut pas qualifier le mouvement anglais d'ultra.
Mais le mouvement français a sa propre mentalité et identité et dans ce sens, il n'a rien a envier de l'Italie même si le mouvement en Italie est incomparable, des clubs de série C peuvent avoir des groupes plus importants que ceux de D1 en France.
En France, le mouvement date des années 80 donc ça ne fait à peine que 20 ans qu'il existe et on a la chance qu'il ait pris si bien en comparaison avec l'Espagne où il est quasiment inexistant mais il pourrait être bien plus puissant sans la médiatisation du phénomène « mastre » (phénomène qui
n'existe pas en Italie), la législation répressive, la mise en ghetto des ultras par les médias...
C'est donc très dommage que notre mentalité ne soit pas passée dans toutes les têtes et que la non information soit toujours si présente car peut de gens savent ce que signifie la mentalité ultra et donc nous donnent l'étiquette de « Méchants ».
Malgré cela, le mouvement français peut être considéré comme le 3e d'Europe après l'Italie et l'Allemagne. Et je pense que le PUF n'est pas si mauvais que l'on pourrait le croire et qu'il a de très nombreuses et belles années devant
lui.
PlanètePSG remercie les Ultras Languedoc de leur collaboration.