Publié le 06 Septembre 2004 à 12h29 par Le Parisien
José Pierre-Fanfan, le capitaine du PSG, n'a pas vraiment apprécié le comportement de son désormais ex-coéquipier Fabrice Fiorèse. Marqué par le départ de Fabrice à Marseille, José Pierre-Fanfan livre un discours fort, à la hauteur du trouble engendré par cet épisode.
Avez-vous digéré le départ de Fiorèse ?
José Pierre-Fanfan. Le contrecoup est difficile à vivre.
En football, comme dans la vie, il y aura toujours des gens qui vous serrent la main et qui par derrière pensent autre chose, des gens qui vous disent oui et qui pensent non. Mais tout se paie. Si Fio estime qu'il était dans son bon droit, il n'a rien à craindre. En revanche, si c'est lui qui a triché, tôt ou tard il le paiera, quoi qu'il arrive. Il faut savoir assumer tout ce qu'on fait.
Vous êtes-vous senti blessé par sa décision ?
Pedro (Pauleta) et moi étions en train de faire le nécessaire auprès de l'entraîneur pour que Fiorèse réintègre le groupe. Nous savions qu'une blessure était née et qu'elle allait peut-être mettre du temps à cicatriser, voire jamais se cicatriser réellement. Mais chacun pouvait faire un pas. En revanche, nous ne nous attendions pas à ce qu'il parte. Pedro et moi lui avions déjà demandé plusieurs fois s'il y avait quelque chose en dessous. Il nous avait toujours certifié que non. Maintenant, je vois qu'en réalité il était en contact depuis x temps avec l'entraîneur de là-bas (NDLR : José Anigo à l'OM). En fait, il n'est jamais allé au clash pour le groupe. Sa cause a toujours été personnelle, tout simplement.
Le groupe a-t-il été touché ?
Il n'y avait aucun intérêt à mêler le groupe dans cette histoire car cela ne lui a pas rendu service. Cela l'a plutôt fragilisé puisque le discours de Fiorèse était : « On n'est pas bien, le coach, ça ne va pas... » Alors qu'en fait tout était destiné à se trouver une porte de sortie. Des joueurs sont tombés dans le panneau. Ils disaient : « Oui, c'est vrai, pourquoi ci ou ça ? » Ça n'a pas rendu les choses faciles. Aujourd'hui, tant mieux, tout est sorti. Ceux qui veulent prendre le train en marche le feront. Ceux qui veulent traîner les pattes traîneront les pattes mais ils s'excluront tout seuls.
Quelles peuvent être les conséquences de cette affaire ?
Tout le monde s'est senti lésé. Même les plus pro-Fiorèse. On ne va peut-être pas parler de déclic car le groupe est déjà assez soudé. Mais la situation est claire. Ceux qui se déclaraient solidaires du discours de Fio sont toujours là, mais lui est parti. Donc, en clair, ils ne sont plus solidaires de rien du tout.
Certains ne peuvent-il pas être perturbés ?
Non. Quels doutes pouvait-il semer chez ceux qui étaient là la saison dernière ? Il n'y a que chez les nouveaux. Et encore, Vahid Halilhodzic, on ne l'a pas tiré d'un chapeau. Tout le monde connaît sa façon de travailler. Mais c'est sur que de voir Fabrice Fiorèse, vice-capitaine, qui vient de prolonger, tenir un tel discours, peut être déstabilisant. Mais aujourd'hui, de toute façon, nous sommes là et nous allons tout faire pour réaliser la plus belle des saisons possibles.
Propos recueillis par David Opoczynski
Le Parisien , lundi 06 septembre 2004
