Pour chaque séance, les médias sont priés de déposer une demande la veille, auprès du service de presse du club. Et c'est Vahid Halilhodzic, instigateur de ce système, qui choisit les gens qui peuvent rentrer et ceux qui doivent rester à la porte.
Hier, notre collaborateur Jérôme Touboul, responsable du suivi du PSG à la rubrique football de L'Équipe, s'est vu refuser son accréditation. Il est interdit d'entraînement et d'entretiens individuels avec les joueurs jusqu'à nouvel ordre. Tel est le verdict énoncé par l'attaché de presse du club, qui a ajouté cette redoutable argumentation : « On n'empêche pas les médias de travailler mais on choisit les journalistes avec qui on souhaite le faire. »
D'un côté, ceux qui portent un regard bienveillant sur les performances du PSG et le travail de Vahid Halilhodzic ; de l'autre, ceux qui osent émettre des critiques sur le début de saison du club parisien, seizième de Ligue 1 et dernier de son groupe en Ligue des champions. Dans son désir irrépressible de tout contrôler, aussi bien en interne qu'en externe, l'entraîneur bosniaque a franchi la ligne jaune.
De telles méthodes discriminatoires sont inacceptables. Elles portent gravement atteinte à la liberté de la presse et à l'intérêt du public, lequel est en droit d'attendre une information qui ne soit ni partisane ni verrouillée. Elles renvoient aussi une piètre image du PSG, qui a pourtant traversé d'autres turbulences dans son histoire mais ne s'était jamais abaissé à de pareilles extrémités. En se refermant ainsi sur lui-même et en essayant de faire porter le chapeau des mauvais résultats à la presse, Paris s'est trompé de combat.
