Lyon, tout comme Paris, reste sur une bonne dynamique actuellement, si Paris peut se vanter de l'arrivée des Qataris, Lyon semble devoir sa forme actuelle grâce à son changement d'entraîneur, partages-tu cet avis ?
Thibault : Selon moi deux facteurs prédominent : l'entraîneur et l'équilibre financier. Il est impossible de dissocier les deux. L'arrivée de Rémy Garde marque un retour aux sources voulu par le président Aulas. Le départ de Puel était inévitable et les premiers résultats démontrent le malaise qui pouvait régner dans le vestiaire. Rémy Garde privilégie le jeu à la rigueur, le spectacle au résultat, le plaisir à l'effort. La situation économique du club a obligé Jean-Michel Aulas à revenir sur ses ambitions. Le départ de certains cadres a permis l'ascension de jeunes joueurs comme Gonalons, Pied ou encore Grenier, tous internationaux en équipe de France Espoirs, et qui offrent aujourd'hui des garanties sur leur potentiel et leur envie. Le mélange de fougue et d'expérience est gagnant pour l'instant.
Comment expliques-tu également la renaissance de certains joueurs, Gomis ou Bastos par exemple, est-ce également du à l'arrivée de Rémy Garde ?
Thibault : Rémy Garde laisse parler la créativité des joueurs comme on le voit en ce début de championnat. Certains d'entre eux tentent des gestes qu'ils n'ont jamais faits auparavant. Le but de Gomis contre le Dynamo Zagreb est inédit et d'une finesse technique incroyable pour ce joueur que l'on présentait comme travailleur avant d'être créateur. Pour Bastos, l'an passé Puel lui demandait un travail défensif plus important, les efforts étaient multipliés et par conséquent les gestes offensifs parfois brouillons à cause de la fatigue. On remarque également que les joueurs frappent plus au but. La liberté de jeu prôné par Rémy Garde satisfait les supporters mais aussi les joueurs. L'équipe joue avec le sourire et chaque effort n'est pas ressenti comme une punition.
Parlons un peu de Paris, comment juges-tu cette nouvelle équipe ?
Thibault : Imprévisible. Pour l'instant, l'équipe joue par à-coup, les joueurs apprennent à se connaître. Le potentiel est énorme et les individualités font la différence. Pastore et Sirigu sont les plus impressionnants. Gameiro s'adapte plutôt bien à la pression parisienne, même s'il doit apprendre à être patient sur le terrain. Nenê et Ménez sont bons et avec un peu plus de simplicité dans leur jeu, l'équipe serait pratiquement intouchable. Cependant, je n'ai pas été convaincu par Lugano qui semble un peu lourd sur ses déplacements et un peu limite physiquement. L'arrivée des Qataris a fait un bien fou au club mais j'estime qu'il est indispensable que Paris soit doté d'un très bon club qui puisse rivaliser avec les grands clubs européens.
Que t'inspires Leonardo ? Aurais-tu aimé le voir arrivée à Lyon comme l'avait souhaité à une époque votre président ?
Thibault : Leonardo c'est la classe à l'état pur. Il a joué à Paris, connait le fonctionnement des cadors européens. Le choix des Qataris est légitime. A Lyon, on a bien vu ce que Puel avait fait durant trois ans et je pense que l'homme fort du club après le président est Bernard Lacombe. Lyon reste un club fermé, très contrôlé par sa tête pensante et la mauvaise expérience de l'an passé risque de ne pas être reconduite de sitôt. Pour ce qui est de Leonardo entraîneur, pourquoi pas mais Rémy Garde donne entière satisfaction.
Le gagnant du match prendra-t-il un avantage sur le perdant pour la suite de la saison ?
Thibault : Clairement non. Nous sommes à la huitième journée, il en restera donc trente soit quatre-vingt-dix points à donner. Il faut ajouter cela aux matchs de coupe de France, coupe de la Ligue, coupe d'Europe, les blessures, les suspensions et un possible passage à vide : le championnat est long et aucune équipe n'est à l'abri de faits inattendus. Après, se demander si Paris, qui est déjà en tête du championnat, est un favori pour le titre, de par l'investissement financier et le onze majeur proposé par Antoine Kambouaré, la réponse est oui. Lyon va devoir faire tourner régulièrement en championnat car la Ligue des Champions est très usante physiquement et l'enchaînement des matches tous les trois jours, comme c'est le cas en ce moment, peut être préjudiciable au rendement de l'équipe, comme ce fut le cas à Caen.
Canal+ à fait de ce match sa grande affiche, comment vois-tu le déroulement de la rencontre ?
L'avantage de Lyon c'est son jeu retrouvé, la continuité dans les performances et surtout les deux jours de récupération en plus. Le match facile contre Zagreb a permis à Rémy Garde de faire tourner rapidement son onze. Paris joue jeudi, certainement avec son équipe type, puisque les ambitions en Europa Ligue du club de la capitale son assez claires : gagner la compétition. Le PSG a l'effectif pour, à condition que tous les joueurs soient concernés et que leur niveau physique le permette. Néanmoins, Paris reste plus fort sur une confrontation directe. Même si Lyon pourra enregistrer le retour de Lisandro, le quatuor offensif parisien propose un jeu de tout premier ordre. En conclusion, je vois un match assez ouvert, avec deux équipes joueuses. On peut avoir un score élevé.
Et pour finir, un petit pronostic ?
Thibault : Un bon match nul 2 – 2 avec des buts de Bastos et Grenier pour Lyon, Gameiro et Bodmer pour le PSG. Bon match à tous et que le spectacle soit au rendez-vous.
