Publié le 14 Février 2012 à 21h15 par Loic Uhmann
Dans les colonnes de Sportmag, Luis Fernandez a livré son opinion concernant les manœuvres de Leonardo tout en dévoilant par la même occasion la ligne de conduite qu'il aurait adopté s'il avait été à sa place.
Luis Fernandez a notamment pointé du doigt le recrutement réalisé à coup de millions au détriment de la formation, alors que la région parisienne est l'un des plus grands bassins de recrutement européen : "Pour moi, les exemples à suivre sont ceux du Barça et de United, où il y a entre 40 et 60 % de joueurs issus de la base du club. Attention, eux aussi recrutent et ont de l'argent, il ne faut pas oublier les Eto'o, Ibrahimovic, Henry... Maintenant, Paris prend plus la direction de City et Madrid, en recrutant des noms, et négligeant peut-être la formation. Moi, avec beaucoup d'argent, j'aurais essayé de bâtir. Maintenant, est-ce que l'on a le temps de bâtir aujourd'hui ? Il ne faut pas négliger aussi le problème de recruter des stars. Cela te ramène toujours des problèmes d'ego, et là tu peux t'appeler Ancelotti ou Kombouaré, tu auras toujours ces problèmes à gérer. Et ce n'est jamais bon pour le collectif. Moi, j'aurais bien aimé être manager", a déclaré l'ancien entraîneur du club de la capitale.
Il a ensuite évoqué sa crainte liée à la vitesse avec laquelle le PSG a changé de dimension, avec l'arrivée de plusieurs nouveaux joueurs en un laps de temps très court : "Il faut faire attention à la communication. Leonardo fait du Leonardo. Autant les autres maîtrisent, autant lui semble un peu nerveux dans cette situation. Mais bon... Imagine un peu ! En 40 ans, personne n'avait investi autant d'argent au PSG que les Qataris en six mois ! Il y aura toujours des jaloux ou des gens qui critiquent. Chaque année, on rêvait d'avoir les moyens et, maintenant que nous les avons, les gens ne sont pas contents. Moi, la seule chose qui me gène, c'est que j'ai peur que cela aille trop vite. Quand tu fais les choses petit à petit, tu motives également ton concurrent, cela crée une sorte d'émulation. Quand cela va trop vite, tu assommes l'adversaire et il n'y a plus d'enjeu... Au départ, tout le monde disait que les Qataris allaient injecter de l'argent dans le football français. Là, ce n'est pas trop le cas, et tu vas voir, cela va commencer à faire grincer des dents."
