A défaut d'avoir fait hier son entrée dans le capital du PSG au côté d'Alain Cayzac, Francis Graille a tenté durant une bonne partie de la journée de remplir l'une des principales conditions fixées par Canal + : « restaurer un climat avec les supporters ». Il a ainsi rencontré durant près de trois heures et demie une vingtaine de représentants des associations et certains membres indépendants. Laurent Fournier, le nouvel entraîneur, et Alain Roche, le directeur sportif, ont assisté aux débats achevés vers 21 heures.
Fournier souhaitait notamment convaincre les représentants des supporters de mettre entre parenthèses leurs revendications actuelles pour soutenir son équipe lors du match crucial face à Bordeaux. Il n'a pas été entendu puisque la grève des encouragements a été maintenue.
« Pas de procès d'intention »
Pour Francis Graille, la situation devient très complexe. Contraint en début de semaine de se séparer de son entraîneur et ami Vahid Halilhodzic, il a appris ensuite que son rendez-vous prévu hier pour son entrée dans le capital avait bizarrement disparu des agendas de la chaîne cryptée.
Puis sont venues les exigences de Bertrand Méheut, PDG du groupe Canal + sur le redressement sportif et le problème des supporters. « Comment Francis Graille peut-il désormais espérer devenir actionnaire alors que le problème avec les supporters ne sera résolu que par son départ ? » interrogeait hier un salarié du club, résumant l'avis de plusieurs observateurs.
En clair : Canal pousserait Graille à la démission. Dans cette hypothèse, la chaîne cryptée aurait déjà réfléchi à une autre solution, où pourrait peut-être intervenir Jean-Claude Darmon. « Je ne ressens pas les choses comme ça, tempère Alain Cayzac. J'ai plutôt tendance à ne pas faire de procès d'intention. Il n'y a aucune raison de mettre en doute la parole de Bertrand Méheut. »
Monsieur Sécurité sacrifié ?
Néanmoins, conscient de l'urgence d'agir, Francis Graille a pris les choses en main hier et a reçu les supporters. Ceux-ci lui ont notamment fait passer le message suivant : si Jean-Pierre Larrue, le responsable de la sécurité du club, s'en va, les troubles s'arrêteront. Hier soir, le sacrifice du Monsieur Sécurité du club n'était donc plus à exclure. Une version démentie par la direction. Le département supporters a pourtant été placé sous la responsabilité de Jean-Philippe d'Halivillé, le chargé de communication du président, qui remplace... Jean-Pierre-Larrue.
Il faut faire vite pour Graille. Car la convention de médiation entre les associations de supporters et le club ne sera signée que demain. La médiation débutera mardi à l'Hôtel de Ville, à 17 heures. Il vaudrait mieux qu'elle débute au lendemain d'une qualification en Coupe de France...
Le Parisien, samedi 12 fevrier 2005