Dans les prochains jours, la direction du Paris-Saint-Germain officialisera son nouvel organigramme sportif, lequel devrait ressembler à celui-ci : Pierre Blayau, président ; Jean-François Meaudre, directeur général ; Jean-Michel Moutier, responsable du secteur sportif en charge du recrutement ; Jean-Philippe d'Hallivillée, directeur de la communication et responsable de la sécurité ; Alain Roche, « ambassadeur », en charge des relations publiques et de l'image du club.
Si tout se passe comme prévu, il faudra sans doute y ajouter le nom deLaurent Fournier au poste d'entraîneur, même si le club continue d'entretenir le suspense, et, peut-être, celui de Vincent Guérin (trente-neuf ans, ex-PSG) à la tête de l'équipe réserve (Championnat de France amateur), bien que l'intéressé démente avoir été contacté.
Mais la nouveauté du jour est ailleurs. Elle concerne le remplacement d'Alain Roche, nommé directeur sportif en février après le départ de Vahid Halilhodzic, au profit de Jean-Michel Moutier, lequel va redevenir le nouvel homme fort du PSG, en charge du recrutement et de la politique sportive.
De 1991 à 1998, sous la présidence de Michel Denisot, dont il est resté très proche, Jean-Michel Moutier avait déjà occupé les fonctions de directeur sportif au PSG, avec la réussite que l'on sait. Cette fois, pour des raisons administratives et juridiques, il n'en aura pas le titre mais seulement les fonctions, ce qui ne change pas grand chose : le nouveau boss, c'est lui.
Meilleur recruteur en 1998-1999
Cette heureuse nouvelle, Moutier l'a apprise officiellement mardi de la bouche de Pierre Blayau mais elle était dans l'air depuis le premier jour de la présidence de celui-ci, le 2 mai. Les deux hommes se connaissent depuis plus de quinze ans, lorsque Pierre Blayau était PDG de Pont-à-Mousson SA, dont le siège était à Nancy, où Moutier sévissait déjà comme directeur sportif, à l'AS Nancy Lorraine. Ils se sont ensuite retrouvés à Rennes, de 1998 à 2000, lors des deux années de présidence dePierre Blayau. Là encore, Moutier, officiellement conseiller du président, était responsable du recrutement, avec un certain succès puisque notre confrère France Football avait décerné au Stade Rennais la palme de la meilleure politique de recrutement au terme de la saison 1998-1999 : Arribagé, Bardon, Édouard Cissé, Nonda, Revault, Sommeil.
Mais le retour de Moutier à la direction sportive du club ne s'explique pas seulement par son passé commun avec Pierre Blayau et Michel Denisot. Il le doit surtout à ses qualités de recruteur, à son carnet d'adresses et à son vécu, dans un métier où le « vice » et les réseaux pèsent autant que l'oeil ou le flair. Autant de qualités qui n'étaient pas forcément dans la nature d'Alain Roche, appelé à des fonctions plus représentatives qu'il n'a pas souhaité commenter hier, pas plus que Jean-Michel Moutier ou le président Blayau.
« Je ne confirme rien, nous a répondu hier le président parisien. Lorsque l'organigramme du club sera définitif, vous en serez informé, courant mai. »
Après son départ du Stade Rennais en juin 2000, Jean-Michel Moutier avait passé dix-huit mois à La Berrichonne de Châteauroux (Division 2), dans le club de son ami Michel Denisot, avant de revenir au PSG en 2003, au sein de la cellule recrutement du club parisien et comme cadre indépendant, rémunéré à la pige en quelque sorte. Un travail qui n'avait pas été facilité par la personnalité de Vahid Halilhodzic, paraît-il peu à l'écoute de ses collaborateurs recruteurs.
Jean-Michel Moutier partagera son temps entre le Camp des Loges et le siège du PSG, au Parc des Princes, et travaillera aux côtés d'Éric Pécout et de Bruno Baronchelli, les deux anciens Nantais chargés de la détection, de l'observation des matches et des joueurs. Leurs objectifs prioritaires : un défenseur central, un milieu offensif couloir droit et un attaquant.
RÉGIS TESTELIN
L'EQUIPE