JÉRÔME ALONZO fut l'un des premiers à ouvrir le feu. C'était juste après la victoire des Parisiens à Lyon (1-0), le 17 avril. Au détour de son analyse, il s'attarda longuement sur la nouvelle influence de Jérôme Rothen, revenu dans l'équipe à la mi-février, quatre mois après s'être blessé à la cheville droite, au Parc des Princes contre Porto (2-0, le 20 octobre 2004). Dans le vestiaire de Gerland, Alonzo confia : « Comme on a encore pu le voir ce soir, Rothen est un joueur extraordinaire. Et s'il avait joué toute la saison, je suis persuadé que nous serions dans les 4 ou 5 premiers. »
Dans la foulée, une pluie d'éloges tomba sur l'ancien Monégasque, signées Sylvain Armand, Bernard Mendy ou Édouard Cissé. Chacun d'entre eux loua son assurance et son rendement, sa capacité à garder le ballon, à temporiser, à trouver ses partenaires dans les espaces comme à centrer et à provoquer. Ce fut moins évident à Marseille (1-1) qu'à Lyon (1-0), etmoins spectaculaire contre Bordeaux (1-1) que contre Nice (3-1, dont son premier but de la saison), mais l'impression d'ensemble confirme les témoignages des joueurs parisiens : le PSG joue aujourd'hui bien mieux avec Rothen que sans lui, ce qui n'était pas flagrant en début de saison, lorsque Paris plongea d'entrée sans que son international ne puisse grand-chose pour l'en sortir.
Percussion et qualité de passe
Il aura donc fallu près d'une saison à Rothen pour peser comme il se doit sur le jeu du PSG. C'est long et il le sait, mais il n'est peut-être pas trop tard espère son entraîneur. « Je ne sais pas s'il y a un PSG avec lui et un autre sans lui, répondait hier Laurent Fournier, mais tout le monde sait ce qu'il apporte à l'équipe depuis qu'il est revenu : sa force de percussion sur le côté, sa qualité de passe. Je préfère évidemment qu'il soit là contre Sochaux car l'équipe est bien plus équilibrée et dangereuse. Et puis, les statistiques sont avec lui, non ? »
Cinq victoires, deux matches nuls et une défaite depuis son retour dans l'équipe, le 19 février contre Bastia (1-0). Ce n'est peut-être qu'un concours de circonstances, mais, suspendu,il n'était pas à Lille (0-1), samedi dernier, lorsque le PSG s'inclina pour la première fois depuis presque deux mois, à l'issue de sa plus mauvaise prestation depuis bien longtemps. Contre une équipe sochalienne apparemment en bout de piste, il aura l'occasion de prouver ce soir que la rechute à Lille devait autant à son absence qu'aux lassitudes de fin de saison.
RÉGIS TESTELIN
L'EQUIPE