A peine 18 ans et déjà l'étoffe d'un grand. Adrien Rabiot fait partie de ces jeunes joueurs qui ont confiance en eux, frisant même parfois l'arrogance dans les déclarations. Mais ne nous y trompons pas, le milieu parisien a tout simplement conscience de ses qualités et veut les démontrer au plus haut niveau. Un vrai talent qui ne demande qu'à éclore de manière régulière. Et ce début de saison est venu le confirmer avec plusieurs prestations de qualité dans l'entrejeu. Ce n'était pourtant pas gagné...
Passé par Manchester City
Après un bref passage dans le Sud (Pau FC, Pôle espoirs de Castelmaurou), il signe au Paris Saint-Germain à l'âge de 15 ans. Sacré champion de France des moins de 17 ans en 2011 (victoire 3-2 face à l'OM) et vainqueur de l'Al-Kass Cup 2012 (succès 5-4 aux tirs au but après un 0-0 face à la Juventus), il attire l'œil de Carlo Ancelotti, qui le fait participer à son premier entraînement avec le groupe pro le 7 mars 2012. Il attendra l'été suivant pour devenir le premier joueur du centre de formation à signer un contrat professionnel sous l'ère Qatari : "C'est quelque chose de grand. On dit que le centre de formation ne va plus servir à rien. Ma signature prouve que c'est faux", avait-il alors déclaré. Le début d'une belle aventure...
Premiers pas en Ligue des champions
Il va ainsi passer six mois convaincants sur les bords de la Garonne, inscrivant même un but somptueux à Brest, sur une frappe limpide du gauche. Régulièrement titulaire (13 matches sur 15, 1 but, 3 passes décisives), le milieu s'impose dans l'équipe mais le TFC, qui veut le conserver, devra se résigner à le perdre. Son expérience à Toulouse l'a toutefois beaucoup apporté : "Mon prêt de six mois à Toulouse m'a fait progresser. Plus rapidement que la normale peut-être. J'ai joué 11 ou 12 matchs en tant que titulaire, cela apporte beaucoup. C'est extraordinaire à 18 ans d'évoluer à Paris au milieu de ces grands joueurs. C'est aussi pour cela que j'apprends aussi vite. Et puis, j'ai confiance en mes qualités". Laurent Blanc, fraîchement nommé à la tête du PSG, également...
L'affirmation au plus haut niveau
Vice-champion d'Europe des moins de 19 ans (la France s'est inclinée face à la Serbie en finale), Rabiot semble prêt à se battre pour se faire une place dans le groupe de "stars" que compose le PSG. Sans doute heureux d'avoir été appelé en Espoirs pour la première fois en aout dernier, le natif de Saint-Maurice (Val-de-Marne) attaque la saison avec sérieux, conforté par la confiance de Laurent Blanc : "Lors de notre entretien avant le début de la saison, Laurent Blanc m'a dit qu'il avait besoin de tout le monde et qu'il comptait sur moi. Je ne savais pas trop si j'allais beaucoup jouer mais il m'a fait confiance et je pense que je le lui rends bien. Honnêtement, je ne m'attendais pas à cela. Je savais de quoi j'étais capable mais encore fallait-il avoir le temps de jeu pour le montrer. Je joue de plus en plus, c'est bien. Et au fur et à mesure des matchs, je me sens plus fort. Cette sélection en Espoirs est une belle récompense. Porter le maillot bleu est toujours quelque chose d'exceptionnel"
Un entourage très présent
Pour en arriver là, Adrien Rabiot a pu compter sur un entourage toujours à ses côtés. Notamment sa mère, qui gère ses intérêts : "Depuis tout petit, elle m'a suivi partout, en Angleterre, dans le sud de la France. Elle a une place importante. Les agents, ce n'est pas trop son truc et pour l'instant, elle estime que ce n'est pas nécessaire. A chaque fois qu'il y en a un qui appelle, elle lui fait la même réponse. C'est elle qui était en face de Leonardo pour négocier mon contrat pro". Mais sa force de caractère, Rabiot la tire surement de la relation qu'il a avec son père, paralysé. Une maladie qui l'a forgé mentalement : "C'est compliqué, parce que mon papa est hospitalisé à Auxerre et je suis à Paris. La saison dernière, quand j'avais quelques trous dans le calendrier, on allait le voir avec ma famille. Mais c'est difficile. Tant qu'on ne vit pas cette maladie, on ne se rend pas compte. C'est un sentiment très frustrant. Depuis son accident en 2007, je me bats sur le terrain pour lui aussi".