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C1 PSG : Paris n'a pas encore les épaules

Publié le 09 Avril 2014 à 15h12 par Ted75
C1  PSG : Paris n'a pas encore les épaules
Annoncé par beaucoup d'observateurs comme un des plus beaux outsiders pour glaner la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a vu la marge qui le sépare des plus grands. Si l'élimination a été due à un but tardif de Ba, elle ne cache pas les carences parisiennes dans cette double-confrontation...

La timidité du PSG à Stamford Bridge

En l'absence d'Ibrahimovic, Laurent Blanc avait donc décidé de conserver son 4-3-3, en titularisant Cavani à la pointe de l'attaque et Lavezzi et Lucas autour de l'Uruguayen. Et l'absence du Suédois a couté cher. Si le meilleur buteur parisien a été fantomatique à l'aller, sa présence rassure autant ses partenaires qu'il ne représente un danger toujours important pour l'adversaire. On l'a vu ce mardi avec un Cavani à côté de ses pompes qui n'a pas su remplacer le numéro 10 du PSG. Adepte de la possession du ballon, Blanc n'a, de plus, pas vu son équipe maîtriser cette partie. La faute à un milieu défaillant et à un manque d'inspiration du trio offensif. La défense a ainsi été pas mal exposée et la charnière Thiago Silva-Alex, soutenue tout de même par Thiago Motta, a été déterminante pour couper les transmissions adverses.

Paris a donc globalement été limité dans la construction du jeu et n'a pas sollicité Cech, hormis dans le temps additionnel. Quand il fallait pousser. Car Paris a attendu d'être dans une situation d'élimination pour se réveiller. Pourquoi ne pas avoir cherché à marquer plus tôt pour obliger Chelsea à prendre plus de risques ? Pourquoi autant gérer ce 1-0 trop imprévisible ? C'est là où les matches trop tranquilles du PSG en championnat l'ont desservi. Combinant souvent dans leur propre moitié de terrain ou au niveau du rond central, les Parisiens ont subi. Au lieu d'être actif, d'imposer leur jeu. Tout le contraire de la bande à Mourinho, qui a affiché plus de personnalité, plus de détermination, plus d'allant. Comme l'a démontré la fin de match des Londoniens. Blanc l'a-t-il joué petit bras ?

Les limites de Blanc

Quand on compare les discours de Carlo Ancelotti et Laurent Blanc, on décèle peut-être la différence de philosophie des deux entraîneurs. Quand l'Italien évoquait à l'époque la "personnalité, l'intensité, l'engagement", le Cévenol privilégie lui "le jeu, la possession". Mais que vaut la qualité de jeu sans un engagement sans faille, une intensité dans les duels ? Paris a failli dans ce domaine du côté de Stamford Bridge en ne faisant pas assez mal dans les duels. Et surtout en déjouant, en balançant beaucoup trop dans le dernier quart d'heure et en ne retrouvant pas ce jeu de passes qui a fait son succès cette saison. Thiago Motta l'a d'ailleurs noté après la partie. Et l'élimination est venue au bout du bout. Là où le Paris d'Ancelotti avait su rivaliser avec le Barça, certes sans Messi, l'an dernier et s'était montré plutôt menaçant du côté du Camp Nou, il a été méconnaissable, timide, timoré du côté de Stamford Bridge.

Car l'ambiance électrique du stade londonien, le terrain plus petit, l'engagement des défenseurs de Chelsea ont gêné le club de la capitale française. Et Laurent Blanc n'a jamais su transcender ses troupes, les obliger à se surpasser. Les joueurs ont eu beau se réunir en cercle en début de seconde période, cela n'a pas suffi. Le contraste avec l'équipe de Mourinho est saisissant...

Et maintenant ?

Cette fin de saison sent le gout amer. Car les joueurs les plus expérimentés comme les moins sont obnubilés par cette Ligue des champions. Il ne reste plus que la Ligue 1 et la finale de la Coupe de la Ligue comme lots de consolation. Surtout, pour beaucoup, la priorité reste... la Coupe du monde, qui s'ouvre dans deux mois. Les joueurs vont forcément s'économiser et gérer davantage leurs efforts. Ce qui pourrait laisser à penser que cette fin de saison parisienne s'annonce sans saveur. Dès le week-end prochain, Paris peut pourtant être sacré. A une condition : que Monaco perde à Rennes et que le PSG l'emporte à Lyon. Une semaine plus tard, il s'agira de battre cette même équipe lyonnaise en finale de Coupe de la Ligue. Ensuite ? Peut-être battre les différents records sur une saison en Ligue 1...

Bien peu pour pimenter ces mois d'avril et mai. Un deuxième titre consécutif reste évidemment une première dans l'histoire du club parisien. Mais il aura forcément moins de saveur que celui de l'an dernier. D'abord parce-que l'attente n'a pas été aussi longue. Et aussi car l'adversité était moindre. Contrairement à la saison dernière, beaucoup d'équipes ont semblé résigner avant même de rencontrer les Franciliens. Ce qui a rendu certains matches assez ternes et surtout faciles à gagner...

Meilleure saison de l'histoire du PSG ?

Pour positiver, si l'on prend du recul et que l'on regarde le bilan à venir du club parisien, il reste dans les cordes des ambitions du club. Avec trois trophées au bout peut-être : le Trophée des champions, la Ligue 1 et la Coupe de la Ligue. Et un bilan statistique assez époustouflant (114 buts marqués au jour de ce 9 avril, 36 victoires, 8 nuls, 4 défaites toutes compétitions confondues). Suffisant pour faire oublier la déconvenue européenne ?

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