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Leclub PSG : Fournier, les méthodes d'un faux timide

Publié le 14 Octobre 2005 à 21h41 par D'Alessandro
Leclub  PSG : Fournier, les méthodes d'un faux timide
Laurent Fournier, l'entraîneur du Paris SG (L1 de football), étiqueté à son arrivée comme une personne humble, timide, à l'exact opposé de son autoritaire et colérique prédécesseur Vahid Halilhodzic, cache en fait un caractère bien plus trempé qu'il n'y paraît.

Au tout début, ses yeux fuyaient parfois ceux de son interlocuteur. Plus maintenant. "Lolo" ne s'est pas métamorphosé du jour au lendemain. Le contexte parisien lui a certainement tanné un peu plus la peau, mais l'ancien joueur emblématique du PSG des années 90, est loin du personnage introverti qu'il laisse transparaître, du moins dans les vestiaires.

Beaucoup, à son arrivée en février, lui prédisaient un intérim de quelques semaines, pas davantage. Pas de poigne, pas assez d'autorité, ni d'expérience, trop proche des joueurs... Sa démarche saccadée, ses légers tics de tête, trahissaient soi-disant une certaine timidité. Mais huit mois plus tard, le constat est bien différent.

"Timide? Absolument pas... Quand il a quelque chose à dire, il n'hésite pas. Il sait vraiment tenir les joueurs", explique un proche du club.

"Il sait recadrer les gens et taper du poing sur la table quand il le faut. Après Saint-Etienne, par exemple (défaite 3-0), il a haussé le ton en poussant une bonne +gueulante+. Il paraît peut-être introverti mais il sait être autoritaire quand il le faut. On l'a bien compris", reconnaît Bernard Mendy.

Mais Laurent Fournier lui-même le reconnaît, il n'aime pas les conflits. Seulement, il doit faire avec, quitte à forcer un peu sa nature. Apaiser un vestiaire réputé difficile, dompter des individualités comme Dhorasoo, Kalou, Mbami ne se fait pas en regardant ses chaussures.

Le coup de la pizza

Car les relations dans le vestiaire ne sont pas toujours tendres. Mbami, pour avoir haussé le ton une fois à l'entraînement, s'est vite fait rappeler à l'ordre, appréciant les douceurs du banc le match suivant. Plus délicate à gérer, la relation Kalou-Dhorasoo, parfois conflictuelle, fait aussi partie de son cahier des charges. Et pour resserrer les liens, Fournier a ses petits trucs. Comme le coup de la pizza.

"Au lieu de déduire ça des primes, il oblige le joueur arrivé en retard à payer des pizzas pour tout le monde après l'entraînement. Du coup, on mange ensemble, joueurs, staff, stewarts, et les liens entre nous se renforcent", explique Bernard Mendy.

L'art de manier la carotte et le bâton. "Au quotidien, il est plutôt cool. Mais il responsabilise beaucoup les joueurs. Il est proche de nous, tout en gardant une certaine distance. Il y a un respect naturel", raconte Edouard Cissé, l'un des cadres parisien.

Un management sciemment à l'opposé de Vahid - qui, lui, infantilisait les joueurs -, et qui pour l'instant porte ses fruits. Le PSG est 2e à quatre points de Lyon, et les conflits naissants ont été étouffés dans l'oeuf.

"Notre statut a changé en quelques mois et c'est en partie grâce à lui. Il a la confiance du groupe", assure Cissé. Un statut qu'il faudra confirmer dimanche au Vélodrome face à l'ennemi héréditaire marseillais.

AFP

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