Du pessimisme à l'espoir. Le 15 décembre dernier, au moment du tirage au sort de ces 8èmes de Ligue des champions, tous les observateurs semblaient persuadés de l'issue de cette confrontation entre le PSG et Chelsea. C'est sur : Paris se fera éliminer. A l'époque, les Blues caracolaient en tête du championnat anglais, tandis que les Parisiens venaient de perdre deux matches d'affilée (Barcelone, Guingamp) et agaçaient par leur comportement sur le terrain. Empruntés, émoussés, ils ne parvenaient plus à reproduire collectivement le jeu séduisant qu'ils pratiquaient la saison passée.
Quasiment trois mois plus tard, l'optimisme est revenu. D'abord parce-que Paris a retrouvé ces dernières semaines quelques certitudes dans son jeu, se rapprochant du visage attrayant de l'automne 2013. Mais aussi car Chelsea n'est plus aussi flamboyant qu'il y a quelques mois. Seulement, les hommes de Mourinho parviennent malgré tout à enchaîner les bons résultats, à gagner un trophée (Coupe de la Ligue anglaise), et à être en ballotage favorable avant ce match retour. D'une efficacité diabolique, Chelsea a de quoi faire peur Paris. Tour d'horizon des principales forces du club londonien.
"The Special One" a ainsi connu, dans sa carrière, cinq cas de figure similaires à celui qui l'oppose au PSG avant ce match retour (nul à l'extérieur à l'aller) en matches éliminatoires de Ligue des champions. Dans quatre d'entre eux, son équipe a d'ailleurs réalisé un nul 1-1 lors de la première manche. Pour une qualification systématique en bout de course. En 2006-2007, Chelsea affronte Porto et réalise un nul 1-1 au stade du Dragon. Mené à Stamford Bridge au retour, les Blues renversent toutefois la situation en deuxième période et se qualifient (2-1). Scénario plus convaincant lors de la saison 2010-2011 avec le Real Madrid face à un autre club français, Lyon. L'OL arrache le nul à Gerland à l'aller (1-1) mais, trop timide et inexpérimenté, prendra le bouillon au retour à Bernabeu (3-0). Idem la saison suivante pour le CSKA Moscou, auteur d'un nul à la dernière minute à domicile (1-1). Le retour à Madrid sera sans suspense (4-1). La saison dernière, avec Chelsea, Galatasaray décoche le même résultat à l'aller (1-1) mais n'existera pas au retour (2-0). Seul contre-exemple : l'Atlético. En demi-finale, après avoir éliminé... le PSG, Chelsea réussit à résister aux Colchoneros à Madrid (0-0). Mais au retour, les hommes de Simeone l'emportent 3-1 à Stamford Bridge, alors qu'ils avaient concédé l'ouverture du score aux Blues. Un exemple à suivre...
Derrière, les Blues paraissent armés pour endiguer les offensives du PSG, obligé de marquer à Stamford Bridge mercredi. Devant, ils ont également pas mal d'atouts pour bousculer Paris. Au milieu, Cesc Fabregas est un formidable pourvoyeur de ballons, capable d'être aussi efficace dans le jeu court que long. Son entente avec Diego Costa est d'ailleurs une des clés de la réussite offensive des Londoniens. L'ancien attaquant de l'Alético offre d'ailleurs un profil différent par rapport à Eto'o, Ba ou Torres, utilisés la saison dernière. Puissant, il pèse sur les défenses et sait les provoquer, tant balle au pied que dans des duels souvent musclés. On l'a vu au match aller. Autre joueur dangereux, Eden Hazard risque de faire des différences balle au pied, que ce soit à gauche ou à droite. Percutant, l'ancien Lillois est toutefois moins en réussite en Ligue des champions (4 buts inscrits en quatre saisons de C1 jusque-là). Mais Chelsea n'est pas que dépendant de son joyau belge. Blessé assez tôt au retour l'an dernier face à Paris, sa sortie n'a nullement perturbé les Blues. Au contraire. Puisque son remplaçant Schürrle (parti depuis) a marqué et été un des meilleurs Londoniens ce soir-là...
Tous ces constats, on les faisait également avant le match aller. Et au final, Chelsea a été étouffé, dominé par le PSG durant une grande partie de la rencontre. Diego Costa a été bien pris, Eden Hazard n'a pas existé, Cesc Fabregas, certes malade, n'a pas eu d'influence sur le jeu et la défense n'a pas toujours respiré la sérénité, même si elle n'a au final encaissé qu'un but. Seul souci, l'équipe de José Mourinho semble bien plus à l'aise à domicile.