Auteur de trois passes décisives face à Metz, mardi soir, Javier Pastore a été un des grands artisans du nouveau succès du PSG en championnat. En 2015, l'Argentin s'épanouit enfin dans le club de la capitale. Avec comme arme principale son sens aiguisé de la passe. Décryptage en images...
«Il réalise sa meilleure saison avec Paris. C'est le meilleur joueur du championnat. Regardez le nombre de passes décisives qu'il nous a données. C'est l'homme le plus important du PSG». Ces propos élogieux sont signés du capitaine Thiago Silva. Et ils concernent évidemment Javier Pastore, encore étincelant face à Metz. L'Argentin a déjà réalisé sa meilleure saison en championnat en terme de passes, avec 10 passes décisives (son record était à 8 lors de la saison 2012-2013). S'il est beaucoup moins buteur que lors de sa première saison (13 à l'époque, pour 5 réalisations cette saison pour l'instant), le numéro 27 est surtout réputé pour sa vision du jeu, cette capacité à voir avant tout le monde un partenaire démarqué, l'espace idéal et pouvoir faire la passe parfaite pour déstabiliser un bloc. Face à Metz, "
El Flaco" a encore montré toutes les facettes de son jeu.
S'il a démarré à droite dans le trio offensif du 4-3-3 parisien, Pastore s'est immédiatement senti plus à son aise quand il a plongé dans l'axe. A la fois pour servir de relais à Motta et Verratti. Mais aussi pour avoir tout le jeu devant lui et pouvoir offrir de bons ballons à Lavezzi et Cavani. Preuve en est sur le premier but. Motta l'a ainsi trouvé aux 25 mètres sur cette action. Voyant Verratti sur sa droite, il a pu le décaler sur une passe parfaite qui a effacé deux joueurs messins (marqués d'une croix rouge). L'Italien est en position idéale puisqu'en face de lui, Lejeune est occupé à marquer Cavani. Après une petite temporisation, l'Italien peut alors marquer d'une frappe bien placée (25e).
Même schéma sur le deuxième but du PSG. Cavani est à l'origine et à la finition. L'Uruguayen décide de servir l'Argentin plein axe. Après avoir fixé son vis-à-vis, ce dernier adresse un ballon délicieux de l'extérieur du pied à l'attaquant parisien à l'entrée de la surface qui efface le défenseur Palomino (croix rouge). Cette fois-ci, le destinataire a plus de travail à réaliser. Il efface Lejeune sur son contrôle, entre dans la surface et pique subtilement son ballon devant le portier messin (42e).
Sur le troisième, Pastore nous offre une autre facette de sa qualité de passes. On a vu le jeu court, dans les petits espaces. Voici son sens du décalage, qui sont souvent des véritables offrandes pour ses latéraux. Sur cette action, "
El Flaco" est servi pas loin du rond central. L'appel de Van der Wiel l'aide à avoir une solution intéressante (même si la réalisation de Canal + empêche de le voir) et sa passe en profondeur est parfaite pour atteindre le Néerlandais et mettre hors de position deux défenseurs lorrains (croix rouges). Ce dernier peut ensuite s'avancer et marquer en comptant sur une petite boulette du gardien messin.
Par ailleurs, l'Argentin nous a offert quelques belles actions. Spécialiste des petits ponts, il affectionne également les talonnades. Sur l'action ci-dessus, il est dos au but mais parvient tout de même à servir Van der Wiel d'une talonnade inspirée et à l'aveugle qui passe entre les jambes de Lejeune. Il a véritablement des yeux dans le dos. Le défenseur parisien prend de vitesse un adversaire mais se fait finalement reprendre par Palomino. Même topo sur une action remarquable dans le dernier quart d'heure (voir ci-dessous). Là-aussi, l'appel de Van der Wiel est bon et sa talonnade déséquilibre le pauvre Lejeune et profite au latéral droit, qui a ensuite tout le temps d'ajuster un centre.
Mais Javier Pastore n'est pas encore parfait, loin de là. Il lui arrive de la jouer un peu «facile», donnant cette impression de nonchalance. Il se déconcentre également en voulant tenter des choses trop compliquées, comme pour sortir de l'ordinaire. Sur cette action en fin de match (voir encore ci-dessous), il est parfaitement lancé par Matuidi côté droit. Il peut offrir sa quatrième passe décisive du match, celle qui est a priori la plus simple puisque Cavani est idéalement démarqué dans la surface. Mais au lieu de centrer en première intention (flèche rouge), l'Argentin contrôle à nouveau le ballon jusqu'à finir par le perdre. Action symbole qui donne du grain à moudre à ses (rares) détracteurs.
Car en dehors des stats, qui sont de plus en plus reprises par les spécialistes, il faut mesurer le plaisir que donne Pastore sur un terrain. Que soit aux spectateurs mais également à ses partenaires sur la pelouse. Et ce que l'on ne peut pas quantifier, c'est le nombre de passes qui auraient pu être décisives si elles n'avaient pas été gâchées par ses coéquipiers. Et il y en a eu d'innombrables depuis le début de la saison. Plus que jamais, espérons que le numéro 27 du PSG sera rapidement prolongé (son contrat court jusqu'en 2016). Pour le moment, aucune annonce ne semble imminente...
