Publié le 14 Avril 2016 à 18h00 par Star
Régulièrement sur PlanetePSG.com, Jérôme Alonzo débriefera l'actualité chaude du Paris Saint Germain. Avec la sincérité qu'on lui connait, l'ancien gardien parisien est revenu sur l'élimination de son club de cœur face à Manchester City...
EN PRÉAMBULE
"Dans ma vie, je n'ai joué aucun match de Ligue des Champions. C'est compliqué pour moi d'analyser une défaite de mon club de cœur dans une compétition que je n'ai pas jouée. Mais je vais essayer de le faire avec beaucoup de respect parce que je trouve que beaucoup de gens parlent sans avoir vécu les choses. Moi, je reconnais que je n'ai jamais connu un tel événement mais j'ai une télévision et j'ai joué vingt ans au football. Je n'ai pas le palmarès de tous ces joueurs ni leurs comptes en banque mais si on s'y met tous, je pense que l'on peut sortir des éléments intéressants et faire avancer les choses."
LE MATCH
"Après le tirage, j'avais dit que ce serait du 50-50. Avant le retour, c'était du 70-30 pour Manchester. Pour le PSG, c'est clair que la composition n'a pas aidé à avoir un début de match emballant. Avec ses joueurs techniques au milieu et sans faire un grand match, les joueurs de Manchester ont pu gérer, bloquer les transmissions vers Zlatan et Di Maria. Sachant que le PSG devait marquer, avec cette stratégie d'empêcher le PSG d'aller de l'avant, le plus dur était fait. Après, City a marqué en fin de match, à l'usure. C'est du classique."
LA COMPOSITION DE LAURENT BLANC
"Evidemment que j'ai été surpris mais je ne veux pas participer à l'hystérie collective qui massacre Laurent Blanc aujourd'hui. Je tiens à préciser que je ne suis pas ami avec lui et que je n'ai pas l'intention de travailler au PSG la semaine prochaine (rires). Ce que je pense, c'est que sur ce coup là, Laurent a joué et il a perdu. C'est condamnable sportivement mais pas humainement. Un entraîneur est jugé sur les coups qu'il tente dans un match compliqué. Cette fois, il a raté. Ce qui est dommage, c'est qu'après Chelsea, c'est un génie mais après Manchester, il devient un âne. Moi, je ne veux pas rentrer là dedans. Si j'avais une chose à lui dire, ce serait « bordel, mais qu'est-ce qu'il t'a pris de faire ça maintenant ? Tente-le contre Guingamp mais pas sur ce match ! » Personnellement, j'aurais fait du classique dans la composition."
SERGE AURIER
"Il a fait une connerie mais bon, je n'ai rien en particulier contre ce gamin. Je ne parle même pas de l'homme et de cette histoire, c'est du passé. Par contre, est-ce que Serge était en état de jouer à l'aller ? Est-ce que c'est lui rendre service de l'aligner ? Ce choix m'a dérangé, surtout quand tu as Marquinhos qui est énorme. Psychologiquement et physiquement, c'est clair qu'on peut vraiment se poser des questions sur la titularisation d'Aurier."
ZLATAN IBRAHIMOVIC
"Il a brillé un match sur deux, c'est déjà bien pour lui en Champions League. Je suis de plus en plus circonspect sur le bonhomme, notamment depuis ses déclarations où il assassine le club. Il ne se rend compte de rien, il a un égo tellement surdimensionné. Il dit que le PSG n'avait pas d'histoire avant, moi je dis que l'histoire l'a remis à sa place. C'est à dire nulle part en Ligue des Champions. Mais tu ne peux pas être déçu par son match, il a toujours fait ça dans cette compétition. Dans un championnat où son club domine de la tête et des épaules, il va évidemment être énorme. C'est un très grand joueur, il est largement au dessus dans notre championnat qui est le quatrième ou cinquième d'Europe en valeur absolue. C'est normal qu'il se promène en Ligue 1. Mais quand on reprend toutes mes interviews depuis trois ans, à la question de savoir si le PSG allait gagner la Coupe d'Europe, j'ai toujours dit oui, mais pas avec Zlatan. Pour en revenir à l'histoire du club, le PSG est allé en demi-finale en 1995 avec Fernandez, ce qui n'est pas son cas."
LES CONSÉQUENCES
"Déjà, je pense que la prolongation de Zlatan ne se pose plus. Tout le monde a pu voir qu'avec Zlatan, le PSG ne gagnerait pas la C1. Je pense sincèrement que le tournant, c'est maintenant. Il va falloir trouver le joueur qui va faire passer le club dans une autre sphère. On a bien vu cette saison que dès qu'il y a un ou deux absents importants, ce n'est plus pareil. S'il manque le petit Verratti et un Thiago Silva par exemple, ça devient très compliqué. Je pense qu'il va falloir une restructuration du milieu avec un joueur très fort du style d'un De Bruyne. Défensivement, je pense qu'il y a ce qu'il faut. Devant, donner les clés à Cavani, ce sera limite. Il faut trouver la perle rare mais pour ça, il faut casser le tirelire."
LE CHANGEMENT DE GÉNÉRATION
"Ce changement, il est déjà là, c'est ça qui est bien. Quand on regarde, on a de très bons jeunes avec les Trapp, Marquinhos, que je préfère cent fois à David Luiz, Lucas, Verratti, Rabiot. Un Di Maria ou un Matuidi, qui ont moins de trente ans, seront également très importants dans cette nouvelle ossature. La base du renouveau, tu l'as déjà, ce sont des garçons qui peuvent te faire une nouvelle épopée dans les prochaines années. Maintenant, il faut les deux énormes joueurs en plus pour te faire avancer."
L'AVENIR DE LAURENT BLANC
"C'est difficile de pronostiquer ça. Déjà, il ne faut pas oublier qu'il y a également Jean-Louis Gasset. On n'en parle pas assez mais il compte énormément. Après, sur son avenir, je pense qu'il va rester au PSG, il a gagné la paix du vestiaire et il a fait de bons matchs, même s'il s'est trompé contre City. Mais bon, dans mon idée, le PSG n'aurait jamais du se séparer d'Ancelotti."
LA FIN DE SAISON
"Je n'ai pas la réponse. Soit on verra une révolte, soit ils vont complètement lâcher l'affaire. C'est maintenant que tous les jeunes leaders dont on a parlé doivent s'affirmer. Pour eux, tout commence aujourd'hui."
Propos recueillis par Bérenger Tournier
