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Chronique PSG : Débat sur Laurent Blanc, philosophie et tactique (1/2)

Publié le 06 Juin 2016 à 17h43 par Léni Thomas
Aujourd'hui nous vous proposons une chronique en forme de débat sur le thème suivant : Laurent Blanc est-t-'il toujours l'homme de la situation au PSG ? Deux avis opposés seront donc développés ici pour avoir un débat constructif sur la question.
Dans cette première partie, le sujet sera la philosophie de jeu et la tactique développée par Laurent Blanc depuis son arrivée.

Le point de vue de Léni


La possession et c'est tout ?

Laurent Blanc l'a toujours clamé haut et fort il veut que son équipe ait le monopole du ballon pour remporter ses matchs. A priori une idée louable et enthousiasmante pour les supporteurs. Mais vouloir contrôler le ballon ne suffit pas, il faut analyser la possession de balle selon plusieurs composantes. Force est de constater que si cette philosophie a marché dans un premier temps en Ligue 1 et même en première partie de Ligue des Champions, elle est devenu prévisible et sans surprise au fil du temps. En effet, les adversaires savent très bien comment joue le PSG de Laurent Blanc et s'adaptent en conséquence. On a pu assister à plusieurs match se déroulant de la manière suivante : Paris a le ballon, Paris fait des passes, mais Paris ne met pas en danger l'adversaire collectivement.

La possession du ballon à tout prix est une belle idée si elle est accompagnée de trois composantes essentielles : le mouvement, le rythme, et le pressing. Le jeu du PSG version Laurent Blanc manque souvent, à mes yeux, de mouvement sans ballon. Sans mouvement, de déplacement pour proposer une solution au porteur de balle, la circulation de balle est prévisible et stagne, souvent dans le camp parisien. Un adversaire de qualité ne sera pas en danger devant une équipe qui exécute une passe à dix stérile dans son camp. Le jeu parisien a également manqué de rythme collectif. En effet, le rythme est globalement lent, la transmission des passes prend trop de temps, les touches de balles sont trop nombreuses. Par conséquent on assiste souvent à une domination stérile où les individualités doivent faire la différence. Enfin, et c'est assez surprenant pour une équipe qui veut avoir la maîtrise du jeu, Le pressing collectif de Paris est loin d'être excellent. Logiquement, si le jeu d'une équipe passe par le contrôle et la possession du ballon, le récupérer le plus rapidement possible favorisera le danger et le jeu offensif. Or, le pressing du PSG n'est pas toujours efficace, loin de là et on peut même se demander s'il n'y a une vrai idée directrice dans le pressing et dans la tactique défensive. De plus, le bloc équipe est souvent positionné relativement bas ce qui paraît surprenant pour une équipe qui souhaite imposer son jeu de passes.

Un seul plan de jeu, un seul schéma

Un autre gros problème de l'idée de jeu proposée par Laurent Blanc, est qu'elle est la seule. En effet, il n'y a aucun plan B dans l'animation parisienne. Si la possession ne fonctionne pas, elle ne fonctionne pas et Blanc ne tentera pas autre chose. S'adapter à l'adversaire ? Des attaques rapides ? des contre-attaques ? L'entraineur francilien en a cure. Le jeu rouge et bleu sera basé sur la possession ou ne sera pas. C'est très bien d'être radical dans son approche du jeu, mais n'est pas Johann Cruyff ou Pep Guardiola qui veut. Le jeu parisien gagnerait à mon sens à se diversifier pour surprendre l'adversaire.

Depuis son arrivée au PSG, Blanc a toujours privilégier un système : le 4-3-3. Un seul système et quasiment aucune alternative. De plus, l'entraineur ne voit ce système que grâce à son fameux milieu à 3 Motta, Verratti, Matuidi. Si les trois joueurs sont au top individuellement, alors ce système fonctionnera mais si l'un d'entre eux est en méforme ou est blessé comme lors de cette saison, alors le milieu de terrain perd forcément de sa superbe et le jeu collectif s'en voit radicalement transformé. Blanc n'a quasiment jamais changé de système même quand ces trois joueurs n'étaient pas réuni sur le terrain sauf face à Manchester City. Une situation assez incompréhensible sachant que Blanc se voulait jusque là inflexible quant à son système . Un 3-5-2 sorti du chapeau, jamais essayé et condamné à l'échec. Pourquoi ne jamais prévoir ou essayer un autre système de jeu tout au long d'une saison si c'est pour en tenter un autre lors d'un match aussi capital ? Le mystère reste entier et les automatismes n'étaient évidemment pas au rendez-vous. Un style de jeu unique et prévisible, un système surexploité puis changé lors d'une rencontre très importante, Laurent Blanc a selon moi affiché de grands manques tactiques et Paris ne progressera pas en continuant dans cette voie...

Le point de vue de Julien de Toni


Un style de jeu qui a fait ses preuves

Depuis l'arrivée de Laurent Blanc à la tête de l'équipe, le Paris Saint-Germain pratique un jeu basé sur la possession de balle, ce qui a fait la véritable force de ce groupe. Un 4-3-3 qui a pris la place du 4-3-2-1 en sapin de noël laborieux de Carlos Ancelotti et qui a crée une véritable identité à cette équipe parisienne.
Un jeu possession qui a parfois c'est vrai donné lieu à une conservation de balle sans résultat, mais ce constat est valable sur un nombre de match relativement faible et souvent du plus à un adversaire avec un visage ultra défensif venu pour prendre le moins de but possible et se contentant de rester posté à 11 dernières en attendant une à une les offensives. Cette saison le PSG a quand même marqué plus de 100 buts en championnat, on ne peut pas dire qu'il se soit beaucoup de fois cassé les dents sur un système non adapté à son jeu.

Pour ce qui est du rythme collectif, l'équipe a été amputée de Marco Verratti une grande partie de la saison et c'est cette absence qui a mon sens est responsable du manque de rythme affiché par les joueurs parisiens, c'est le joueur clé au milieu qui organise le jeu et par qui passent 95% des offensives. Le milieu à trois du PSG n'est pas dépendant de Motta, Matuidi, Verratti mais de Verratti, le PSG a un visage avec et sans lui. Alors oui le jeu parisien est tributaire de son milieu italien, est-ce normale ou non c'est un autre débat, en tout cas chaque grand club a un joueur dont l'absence est préjudiciable pour l'équipe.
Concernant le pressing, le PSG a sombré en fin de saison en ligue des champions surtout, pour beaucoup de raisons, mais jusque là l'équipe de Laurent Blanc a terminé sa saison en Ligue 1 avec 19 buts encaissé et sa phase de poule en coupe d'Europe avec 1 seul but au compteur. J'ai vu tout au long de la saison une équipe extrêmement bien en place, avec sa défense à quatre intraitable notamment contre les champions d'Europe en titre.

Le schéma tactique

Regardant l'évolution du schéma tactique, j'ai noté cette saison avec l'arrivée d'Angel Di Maria une progression évidente dans la projection en contre attaque avec beaucoup plus de rapidité qui ont amenée des buts en deux passes à partir du milieu de terrain. Alors ce n'est pas un changement radical mais pour changer de tactique il faut une raison de le faire, et cette saison à aucun moment le PSG n'a eu à modifier son style de jeu pour s'adapter à une autre équipe et la seule fois où justement Laurent Blanc a tenté de changer sa façon de faire, avec son 3-5-2 que personne n'a oublié, l'équipe est apparue désorientée, incapable de produire son jeu et de se trouver en deux touches de balles.
Pour moi le PSG fait partie des 5 meilleures équipes d'Europe et a remporté encore quatre titres cette saison et une palette de records à la clé et tout ça avec son 4-3-3, je pense que c'est aux adversaires de s'adapter au PSG et pas l'inverse, surtout pour une équipe de Manchester City infiniment inférieur.

La gestion du match aller-retour contre City a été calamiteuse par Laurent Blanc à tous les niveaux et c'est le gros point noir de son dossier cette saison. Je suis cependant de ceux qui pensent qu'on apprend de ses erreurs et que condamner un entraineur qui vient de remporter tous les titres nationaux possible n'est pas la solution.

N'hésitez pas à réagir dans les commentaires et à nous donner votre analyse. La deuxième partie traitera d'aspects différents.
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