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PSG : Laurent Blanc, bon débarras ?

Publié le 24 Juin 2016 à 12h42 par Ted75
Le PSG a officialisé le départ de Laurent Blanc ce jeudi. Après trois ans passés au club, l'entraîneur parisien a signé la résiliation du contrat et touchera 22 millions d'euros d'indemnités. Malgré son grand palmarès au club, le Cévenol ne sera pas regretté.
Au revoir et merci. Ce jeudi 23 juin 2016 a sonné comme la fin de l'histoire entre Laurent Blanc et le Paris Saint-Germain. Entraîneur du club parisien depuis juin 2013, le Français a donc passé trois ans sur le banc. Avec beaucoup de succès engrangés. Mais aussi beaucoup de déceptions accumulées. Une fin amère et sans regrets pour un homme qui portera longtemps le fardeau des éliminations du club en Ligue des champions...

Débuts sur la pointe des pieds


Retour en arrière. Mai 2013 : Paris décroche son premier titre de champion depuis 19 ans. Carlo Ancelotti, l'entraîneur d'alors, annonce quelques jours plus tard son départ après quelques tensions avec la direction du club. Nasser Al-Khelaïfi doit alors faire face à un gros souci : les postulants au poste d'entraîneur du PSG ne sont pas légion. Après avoir essuyé pas mal de refus de grands noms, le président doit alors se résoudre à engager un choix secondaire en la personne de Laurent Blanc. Un choix discuté et discutable.

A l'époque, le Cévenol ne se préoccupait pas des bruits autour de son arrivée : « Oui, la date d'engagement est tardive pour moi, mais ce n'est pas bien grave de ne pas être le premier dans une liste, le plus important est d'être choisi au final, et c'est le cas. Je suis très heureux d'être ici, très fier d'être l'entraîneur d'un club comme le PSG, je sais ce qui nous attend avec le staff, c'est un challenge excitant mais difficile aussi. Avec le staff, nous allons essayer – je dis bien essayer – de faire en sorte de remplir les objectifs et offrir un beau spectacle ».

Sa première interview sur le site officiel du club :


Un spectacle en effet au rendez-vous


Après des débuts poussifs, le temps de s'adapter au club, Laurent Blanc va pourtant faire taire ses détracteurs dans un premier temps. Vainqueur du Trophée des champions d'entrée face à son ancien club Bordeaux (2-1), l'entraîneur français change de méthode dès le troisième match de championnat. Il avait en effet disposé son équipe dans le 4-4-2 employé par Ancelotti la saison précédente. Mais dès le déplacement à Nantes, il va mettre en place le 4-3-3 qui le rendra célèbre et qu'il ne quittera que rarement (on le verra après). Avec notamment un milieu de terrain indéboulonnable autour du métronome Thiago Motta, pierre angulaire, de l'infatigable Blaise Matuidi et du feu follet Marco Verratti. Et un jeu de possession nouveau au PSG. Même s'il sera parfois agaçant tout au long de ses trois ans.



Ses premiers pas sont donc convaincants puisque l'équipe joue de mieux en mieux et atteint un niveau très intéressant à l'automne 2013. Le point d'orgue reste assurément la victoire face au Benfica Lisbonne en Ligue des champions début octobre (3-0). Blanc évoquera souvent par la suite cette rencontre comme match référence. Paris séduit donc et réussit aussi à se sortir de situations compliquées comme ce match au Vélodrome remporté à 10 contre 11 (1-2). Bref, tout est rose. Pour le moment.

Chelsea, un premier tournant


Son management reste toutefois léger et beaucoup d'observateurs estiment que le groupe est en auto-gestion autour du si encombrant Ibrahimovic. Les « Guignols de l'Info », émission satirique, fera même un sketch assez parlant (voir ci-dessous). Début 2014 marque d'ailleurs la période du coup de mou. Paris joue moins bien mais gagne toujours autant en profitant de la faiblesse de l'adversité sur le plan national. En Ligue des champions, idem en 8e de finale. Face à l'inexpérimenté Leverkusen, les Parisiens se baladent (victoires 4-0 en Allemagne et 2-1 au Parc). Contre Chelsea, c'est l'heure du test grandeur nature. A la peine dans le jeu à cette époque, Paris réalise pourtant une entame de toute beauté. Le succès 3-1 à l'aller, au Parc, est tout près de propulser le club en demi-finale.



Mais le retour sera mal géré par Blanc. En l'absence d'Ibrahimovic, le PSG patauge et se liquéfie à Stamford Bridge. Cavani, recentré à la pointe de l'attaque, loupe deux belles occasions et l'entraîneur parisien ne semble pas à mesure de remobiliser son équipe. Alors que son équipe est à un but d'être éliminé, il choisit de faire entrer un cinquième défenseur (Marquinhos). Trois minutes plus tard, Demba Ba inscrit le but de la qualification pour les Blues.

Une élimination longtemps discutée


La responsabilité de Blanc sera discutée à l'issue de cette double-confrontation. Sa gestion de cette manche retour provoquera quelques remous en interne. Et si le PSG finit par remporter le titre de champion et la Coupe de la Ligue, cette élimination laissera un gout amer. La saison suivante doit donc être celui de la montée en puissance. Elle sera d'abord poussive. Renforcé notamment par l'arrivée de David Luiz, le club est surtout miné par les blessures de Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic, deux de ses tauliers. Trop dépendant des deux hommes, Paris vit une première partie compliquée que seul un match référence face au Barça, en poule de Ligue des champions (3-2), viendra éclaircir.



Blanc semble tout autant perdu que ses joueurs, à l'image de cette rencontre à Toulouse, trois jours avant le Barça, où il teste un 4-4-2 en losange qui provoquera quelques discussions de joueurs avec lui sur le bord de la touche en cours de match. A n'y rien comprendre. Une défaite à Guingamp mi-décembre amène même pour la première fois des rumeurs de licenciement. Mais Al-Khelaïfi lui maintient sa confiance. Réputé pour ne pas être assez ferme, l'ancien international français décide alors de muscler son management lors d'un stage début janvier à Marrakech. Un autre tournant.

Chelsea, encore et toujours


Les retards de vacances de Lavezzi et Cavani lui offrent ainsi l'opportunité de mettre en pratique ses nouvelles méthodes et les deux hommes sont sanctionnés. Si l'équipe ne joue pas forcément mieux, elle paraît plus compacte et solidaire. La preuve lorsqu'elle doit faire face à plusieurs forfaits sur blessure avant le 8e de finale aller de C1 face à Chelsea. Avec courage et combativité, Paris obtient un nul au Parc (1-1). Avant de signer l'un des plus beaux exploits de l'histoire du club au retour en obtenant un nouveau nul à 10 contre 11 (2-2). Une qualification arrachée avec le cœur qui remonte en flèche la côte de Laurent Blanc. Les observateurs saluent le calme qu'il a su garder dans ces circonstances et Al-Khelaïfi, lui-même, félicite son entraîneur pour « sa bonne tactique et ses changements ».



La saison se termine même par un quadruplé historique sur le plan national (Trophée des champions, Ligue 1, Coupe de la Ligue, Coupe de France) et l'élimination face au Barça, en quarts, laissera moins de regrets que la saison précédente face à un tel adversaire et avec le nombre de blessés à l'aller. Blanc est ainsi reparti pour une nouvelle saison...

2016, année noire pour lui


Tout paraît idyllique lors de la première partie de saison 2015-2016. Paris bat un record de points à la trêve en championnat, l'équipe livre des parties séduisantes, régale le Parc et réalise des prestations intéressantes en Ligue des champions, malgré une courte défaite imméritée à Madrid, face au Real (1-0). Si l'équipe redémarre timidement en 2016, elle semble prête à aller loin en C1. Seulement, la polémique Aurier fragilise quelque peu son statut. Traité de « fiotte », l'Ivoirien clame tout haut ce que certains pensent tout bas. Blanc déclarera d'ailleurs en toute transparence qu'il a été blessé (voir ci-dessous). L'écueil Chelsea sera pourtant encore surmonté en 8e de finale. L'entraîneur fait alors confiance à Lucas plutôt qu'à Cavani dans un 4-3-3 toujours aussi séduisant avec un Rabiot parfait pour remplacer Verratti dans l'entrejeu.



Mais plusieurs de ses choix interpelleront avant le quart de finale face à Manchester City. Le fait de relancer Cavani, déjà, mais surtout Aurier. Après quasiment deux mois d'absence, l'Ivoirien est titularisé lors d'un quart aller de Ligue des champions ! Logiquement à court de forme, il est fautif sur le but égalisateur des Citizens qui met Paris en mauvaise situation (2-2). Le retour sera encore plus ubuesque. Alors qu'il a toujours tenu coute que coute à ne jamais changer son système, Blanc décide alors de tester un 3-5-2 complètement hasardeux. L'équipe repasse vite en 4-3-3 à la pause, ce qui fera dire à Ibrahimovic que Paris jouait mieux à partir de ce moment-là. Sauf que le mal était fait. De Bruyne offre le succès à City et renvoie Laurent Blanc et le PSG à leurs nombreux doutes...



Un nouveau quadruplé au gout amer


Si Paris réussit à nouveau à remporter tous les trophées nationaux, cette élimination sera le point noir aux yeux de la presse et des supporters parisiens. Et Laurent Blanc est désigné premier coupable de cet échec. Si certains joueurs ont déçu, l'entraîneur est responsable de la mauvaise gestion d'un groupe souvent apparu comme au-dessus de tout. Et donc de son propre entraîneur. Le rapprochement entre le Président Al-Khelaïfi et certains cadres n'a certes pas aidé à renforcer les pouvoirs de Blanc. Loin de là. Mais les limites tactiques et le manque de travail du Français ont pénalisé Paris dans les grands rendez-vous.

Sa gestion des joueurs




Avec ses cadres, Blanc a eu parfois des rapports mitigés. Même si globalement bons. Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic en tête. Le premier nommé a beaucoup remercié son entraîneur de l'avoir maintenu dans l'équipe alors qu'il revenait de blessure et qu'il n'était pas performant. Le Brésilien a fini par redevenir le défenseur impassable et imperturbable. Quant au Suédois, il a fini par apprécier Blanc par la liberté qu'il lui laissait sur le terrain et l'intelligence dont il faisait preuve à son égard. Edinson Cavani ne peut pas en dire autant. Si protégé par son entraîneur les deux premières saisons, l'Uruguayen a régulièrement vu son statut écorné. Au point de ne pas avoir toujours apprécié ses sorties en cours de seconde période (voir ci-dessous).




Sa gestion du cas Marquinhos est également discutable. Même si l'arrivée de David Luiz l'a, il est vrai, empêché d'installer le jeune Brésilien. Idem pour Marco Verratti, souvent sorti lui aussi au profit de son protégé Yohan Cabaye à une période où l'Italien était étincelant. Notamment lors d'un Barcelone-PSG en décembre 2014. Un vrai paradoxe pour un entraîneur qui a souvent protégé ses cadres à outrance. Maxwell et Thiago Motta peuvent en témoigner, eux qui ont sérieusement baissé de régime en 2016.



Blanc n'était tout simplement pas fait pour le PSG. Le costume était trop grand. Comme une déformation du slogan du club, le Cévenol a sans doute « rêvé (trop) grand ». Souvent sur la défensive face à la presse, l'homme n'a jamais pu être apprécié du grand public. Malgré un palmarès monstrueux à la tête du club parisien (trois championnats de Ligue 1, trois Coupes de la Ligue, deux Coupes de France, trois Trophées des champions), pas grand monde ne le regrettera...
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