Ben Arfa ou l'histoire d'une carrière sinueuse. Lyon, Marseille, Newcastle, Hull, Nice : le joueur de 29 ans a déjà évolué dans cinq clubs avant de poser ses valises dans la capitale française. Le talentueux milieu de terrain va devoir s'adapter à un club qui possède une autre dimension que ce qu'il a déjà connu.
Le jeune Ben Arfa a été formé à l'INF Clairefontaine. Il a d'ailleurs participé à un documentaire produit par Canal + et où on retrouve un personnage forcément encore un peu naïf mais touchant. Sa bagarre avec Abou Diaby reste l'un des moments marquants de cette saga (voir vidéo ci-dessous). Repéré par l'Olympique Lyonnais, le natif de Clamart finit sa formation dans le Rhône. Et débute en Ligue 1 le 6 aout 2004 en étant lancé par Paul Le Guen. Ses premiers pas sont forcément timides (deux titularisations seulement la première saison, aucun but) mais on décèle déjà le potentiel de cette jeune pépite. La saison suivante, Gérard Houllier le fait débuter en Trophée des champions, à Auxerre, et il ne met qu'une minute pour inscrire son premier but de la saison (deuxième en tout dans sa carrière pro).
Mais son entraîneur ne lui fait pas vraiment confiance sous son règne (2005-2007) et il ne dispute pas beaucoup de matches comme titulaire (seulement 11 titularisations pour un but, en deux saisons de Ligue 1). Heureusement pour lui, Alain Perrin atterrit à Lyon et en fait un élément-clé de son dispositif avec Benzema. Ben Arfa s'éclate alors, comme lors d'un match au Parc des Princes où il inscrit un doublé (2-3, voir ci-dessous). Il est même appelé en équipe de France en octobre 2007 et dispute six rencontres en sélection durant cette saison. 6 buts, 5 passes décisives, un trophée de meilleur espoir : sa saison est idyllique. Il décide alors de quitter l'OL pour l'OM pour 11 millions d'euros.
A l'OM, l'histoire va un peu s'assombrir. Il va ainsi vivre deux saisons compliquées, d'abord sous l'ère Gerets puis avec Didier Deschamps. Avec l'entraîneur belge, il va être en conflit permanent. Il marque pourtant dès sa première apparition (à Rennes, 4-4). Mais le point d'orgue des tensions entre lui et le club phocéen intervient fin octobre 2008 lors d'un OM-PSG. Boudeur pour ne pas avoir été titularisé, il refuse de s'échauffer et devra présenter des excuses devant la presse le lendemain. Une situation grotesque au milieu de tensions avec certains de ses partenaires (D. Cissé, M'Bami, Ziani).
Trop irrégulier, le joueur est capable de sursauts d'orgueil mais n'est jamais fiable sur la durée. Un constat valable également sous Deschamps. A l'hiver 2010, il est autorisé à quitter le club mais ne trouve pas de club acheteur. Il finit mieux la saison avec notamment encore un but au Parc des Princes face au PSG (0-3, voir ci-dessous), et en Ligue Europa à Lisbonne, face au Benfica (1-1). Mais au retour, il se fait expulser quelques secondes après être entré en jeu. Et l'OM perd (1-2). Il n'a à se mettre sous la dent que quelques entrées en jeu et finit, enfin, par quitter le club phocéen à l'été 2010.
S'entraînant seul en région parisienne, Ben Arfa veut rattraper le temps perdu. Et choisit comme destination Newcastle. Il est prêté un an avec option d'achat et brille d'entrée. Seulement, un tacle agressif de De Jong le laisse sur le carreau pendant plusieurs mois début octobre. Il retrouve des couleurs la saison suivante et marque quelques beaux buts avec son club, qui a levé l'option d'achat. Avec notamment de jolis raids solitaires face à Blackburn début janvier 2012 et contre Bolton en avril de la même année (voir après).
Les stats du joueur sont bonnes, sans être extraordinaires. Il est appelé à l'Euro 2012 à l'issue d'une saison honorable (5 buts, 6 passes décisives en championnat anglais) mais se signale par une altercation avec Laurent Blanc après la défaite contre la Suède (2-0). Il mettra un moment avant de revêtir la tunique bleue. Se contentant du minimum, avec le talent qu'il a, il stagne avec Newcastle (4 buts+2 passes décisives en 2012-2013, 3+3 en 2013-2014). Il est alors prêté à Hull à l'été 2014 mais il ne s'entend pas avec son entraîneur Steve Bruce. Son prêt est résilié début 2015, ainsi que son contrat avec Newcastle. Sans club, il parvient à s'engager à l'OGC Nice. Mais il attend six mois pour enfin jouer. Et renaître de ses cendres.
Sa saison 2015-2016 est sans contestation la plus aboutie de sa carrière. Un coup d'œil sur ses statistiques suffit à le confirmer : 17 buts et 6 passes décisives en Ligue 1. Et il a de nouveau marqué au Parc des Princes sans empêcher toutefois la défaite de son équipe (voir plus bas). Appelé en sélection par Deschamps en novembre 2015, il ne dispute que deux matches autour d'une période sombre pour la France puisqu'il entre en jeu face à l'Allemagne (victoire 2-0), le soir des attentats du 13 novembre, puis est titulaire en Angleterre, pour le match d'après (défaite 2-0). Pas l'idéal pour se mettre en valeur. Réserviste pour l'Euro, il n'est finalement pas retenu dans la liste finale.
Débarquant au PSG, alors qu'il était tout près de signer à Séville, Hatem Ben Arfa va évoluer dans un club à dimension supérieure de ce qu'il a connu auparavant. Surtout, ses problèmes de comportement observés à Lyon, Marseille, Newcastle ou Hull devront être effacés. Sous peine d'être rapidement éjecté du PSG. S'il a accompli la saison de sa vie avec Nice, il est encore facile d'émettre des réserves quant à sa réussite dans le club de la capitale. Doué balle au pied, il a réussi à être plus régulier dans ses performances sur la Côte d'Azur. Et peut encore progresser sous l'égide d'Unai Emery. Reste à savoir s'il va garder l'envie de le faire et qu'il restera professionnel quand l'entraîneur espagnol devra le mettre sur le banc. Beaucoup d'interrogations pour un seul homme. A lui de démontrer qu'il est devenu pour de bon un joueur sur lequel Paris et la France peuvent compter.