PSG : Que se passe-t-il avec Verratti ?

Ah « petit hibou ». Le chouchou du Parc des Princes est bien loin de sa meilleure forme, c'est le moins que l'on puisse dire. Depuis son opération afin de soigner sa pubalgie en mai 2016, on peut même dire que Marco Verratti n'est plus le même. Il nous avait habitué à des raids magnifiques balle au pied, à des passes millimétrées, à des conservations de balle étonnantes grâce à son petit gabarit. Mais aujourd'hui, cela semble bien loin. Il n'y a qu'à voir le résumé de son match face au FC Barcelone en avril 2015 au Camp Nou (2-0), un de ses matches références, pour s'apercevoir de la pâle copie du Verratti d'aujourd'hui.

Face à Bordeaux, il s'est caché

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Verratti a donné l'impression de se cacher contre les Girondins. Orphelin de Thiago Motta, l'Italien a eu moins d'influence que d'habitude malgré ses 102 ballons touchés. Il n'a adressé que 15 passes vers Rabiot, idem en direction de Marquinhos (chiffres Opta), alors qu'habituellement, il tourne à 28 passes de moyenne vers son compère préféré Motta (sur les six matches disputés depuis le début de la saison, hors trophée des champions).



Idem en ce qui concerne sa relation avec les autres joueurs puisqu'il n'a donné que 6 ballons vers Meunier et 10 vers Mbappé, deux joueurs qui évoluent sur le côté droit, le sien. Il a ainsi connu un déchet important dans le camp adverse (85,7% de passes réussies) et a perdu pas mal de duels (28,6% de duels remportés). Pataud, il a semblé souffrir en phase défensive et ne s'est absolument pas montré offensivement.

Des pertes de balle à foison

Doué techniquement, le numéro 6 du PSG a pourtant perdu pas mal de ballons dans ce match (8). Illustration, ci-dessous, avec une action symbolique sur le premier but bordelais. Suite à un corner mal dégagé, Verratti se retrouve ainsi au duel avec Pellenard (image 1). Il cherche à lui subtiliser le ballon (image 2) mais le latéral s'en sort en le contournant (image 3) et en faisant une nette différence (image 4) pour lancer le but girondin.



Autre moment dans le match, en seconde période, lors des images ci-dessous. Verratti essaie de protéger son ballon devant la pression de Kamano (image 1). Mais l'attaquant est mordant au duel et bouscule l'Italien (image 2). Trop tendre, le milieu parisien perd le contrôle du ballon (image 3). Le contre bordelais est alors lancé (image 4).

Un début de saison peu convaincant

Sa suspension de trois matches, suite à son expulsion face à Toulouse le 20 aout dernier (6-2), lui a-t-elle coupé les jambes ? Car l'enchaînement des trois matches en une semaine peut être invoqué pour expliquer cette baisse de régime. A Montpellier, sept jours auparavant, il avait dégagé une meilleure impression avec de meilleurs statistiques globales sur une pelouse pourtant médiocre.



Face au Bayern, il a évolué dans un registre plus bas, comme visible ci-dessus par rapport à son positionnement dans l'équipe (à gauche, le numéro 6) et à sa zone d'activité dans son propre camp (à droite). En Ligue des champions, il est d'ailleurs un poil plus présent dans les duels et au niveau de l'implication. Sur ce match du Bayern, il avait réussi 2 tacles, 2 dégagements défensifs, 4 interceptions et récupéré 5 ballons. Contre le Celtic, il était allé jusqu'à 5 tacles tentés. En championnat, il est loin de ces chiffres...

Un jeu plus bridé

Que ce soit en présence ou non de Thiago Motta, Marco Verratti n'est plus ce joueur qui va casser des lignes. Par manque de condition physique, il ne peut plus le faire. Il se contente alors de passes simples ou d'ouvertures parfois millimétrées, un de ses points forts. Mais il ne pèse plus autant qu'avant. On se demande même si c'est une consigne d'Emery avec le duo Mbappé-Neymar qui aime beaucoup glisser dans les intervalles pour construire le jeu parisien.



Quoiqu'il en soit, Paris n'ira pas loin cette saison sans un grand Verratti vu le manque de concurrence au milieu de terrain. L'Italien, actuellement encore blessé aux adducteurs, doit absolument récupérer pour rayonner de nouveau. Perturbé cet été par les rumeurs de départ au FC Barcelone, l'un des favoris du Parc doit à nouveau revêtir ses habits de prince.

Ses stats en moyenne (7 matches, hors trophée des champions), avec Opta :
102,3 passes (92% réussies, mais 87,6% dans le camp adverse).
118 ballons, 47,1% de duels gagnés, 1,8 faute commise, 2,3 fautes subies.
0.8 dégagement, 1.3 interception, 2 tacles, 5 ballons récupérés.
28 passes vers Motta, 29 reçues de lui.

Résumé de son match face à Bordeaux :