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Leclub PSG : Portrait de Marcelo Gallardo (2/3)

Publié le 31 Décembre 2006 à 11h45 par D'Alessandro
Leclub  PSG : Portrait de Marcelo Gallardo (2/3)
Deuxième volet de notre portrait de Marcelo Gallardo, milieu de terrain argentin qui, rappelons-le, signera demain un contrat de deux ans et demi avec le PSG. Nous évoquerons ici son premier passage en Europe, plus précisément en France et à Monaco. Si vous n'avez pas encore lu la première partie relative aux débuts de Gallardo à River Plate, vous pouvez toujours le faire (http://www.planetepsg.com/news-6002-leclub_portrait_de_marcelo_gallardo_13.html).

Monaco : du rêve à la clé Deschamps

Son début de carrière en Europe sera tout simplement idyllique. Avec Claude Puel aux commandes, l'équipe de Monaco apparaît comme l'une des meilleures d'Europe en cette saison 1999-2000 et peut être considérée comme l'une des deux ou trois meilleures de L1 de ces dix dernières années. Aux côtés des Trezeguet, Simone, Giuly, Lamouchi, Marquez ou autres Sagnol et Barthez, Gallardo rayonne. Monaco écrase la L1 après un début de saison pourtant moyen : meilleure attaque et deuxième meilleure défense, meilleur passeur (Simone) et deuxième meilleur buteur (Trezeguet). Gallardo est pour sa part élu meilleur joueur du championnat. Ses statistiques : 8 buts et 6 passes décisives (dans le jeu, quatorze en comptant les coup de pied arrêtés) en 28 matches. Aux Etoiles France Football, il réussit à avoir une moyenne exceptionnelle de 4.04. Du jamais vu. Et dire qu'il a eu un 0 lors de la rencontre Marseille - Monaco, ayant été expulsé et a, comme le veut la tradition du journal, récolté une note de zéro pour son carton rouge. Sans cet accroc, il avait une moyenne de 4.18 (notes allant de 0 à 6, le 6 étant très rare) ! Autant dire que Gallardo a fait une superbe impression dès son arrivée en L1. Positionné au poste de milieu offensif gauche, il donne le tempo de son équipe, menant avec brio le quatuor offensif de feu de l'ASM : Gallardo, Giuly, Simone et Trezeguet.

Pourtant cette magnifique saison est aussi quelque part le début de la fin de l'histoire d'amour entre Gallardo et Monaco. En effet, le 7 avril 2000, à la mi-temps de Marseille - Monaco, il est agressé dans le tunnel menant aux vestiaires du Vélodrme par l'adjoint de Bernard Casoni, Christophe Galtier. Tuméfié, Gallardo porte plainte contre Galtier et l'OM. L'affaire va traîner en longueur et l'Argentin retirera finalement cette plainte, lassé d'attendre une réaction de la Ligue et surtout déçu du manque de soutien de son club.

Lors de sa deuxième saison à Monaco, le club a perdu Barthez, Sagnol, Lamouchi et Trezeguet. Gallardo n'a pas le moral et ne joue que 26 rencontres (6 buts inscrits), assez toutefois pour être le meilleur passeur du championnat. Monaco ne sauve pas sa saison en perdant la Coupe de la Ligue face à Lyon et Claude Puel est démis de ses fonctions. Gallardo pense alors à partir. Il est contacté par Parme mais l'Argentin préfère finalement rester sur le Rocher à un an de la Coupe du Monde 2002 au Japon et en Corée du Sud.

Didier Deschamps est alors nommé à la tête de l'équipe monégasque. Dès le début, Marcelo Gallardo ne rentre pas particulièrement dans ses plans préférant par exemple faire confiance à Jugovic et surtout considérant que Gallardo n'est jamais aussi efficace que placé dans l'axe, donc difficile à placer dans le 4-4-2 à deux milieux offensifs sur les côtés que veut mettre en place Deschamps. L'ancien capitaine des Bleus va même jusqu'à le placer régulièrement sur le banc à partir de décembre 2001, chose que le numéro 10 monégasque refuse un jour de Guingamp-Monaco. Il entre alors en conflit larvé avec son entraîneur sans cependant en faire trop de bruit - pas dans le style du bonhomme - et avec comme objectif le prochain Mondial, auquel il participera. Durant cette saison, il ne participe qu'à 21 matches de championnat (3 buts marqués).

L'été 2002 est un véritable calvaire pour Marcelo Gallardo. L'Argentine vient de vivre un mondial décevant avec une élimination dès le premier tour et tout ceci est vécu comme un drame national dans son pays. Barré par Veron et Aimar il n'a même pas foulé les pelouses asiatiques. Il débute la saison 2002-2003 avec le Monaco de Didier Deschamps mais il se blesse tôt dans la saison. L'équipe tourne bien sans lui et petit à petit, il ne rentre plus dans les plans de Deschamps, qui lui préfère indiscutablement Rothen et Giuly sur les côtés. Reste – suivant la mise en place tactique - une place à prendre dans l'axe, derrière Nonda, puisque Simone s'est également brouillé avec l'ex-capitaine de l'équipe de France et que Prso est souvent blessé. L'ASM finit deuxième de Ligue 1 et remporte la Coupe de la Ligue face à Sochaux (4-1). Le numéro 10 monégasque a participé à 27 matches et inscrit 1 but. En fin de saison il s'est vu proposer par Jean-Louis Campora, président de l'ASM, une prolongation de contrat assortie d'une large augmentation de salaire. Mais ce contrat n'est pas homologué par la Ligue en raison des gros problèmes financiers du club. A un an de la fin de son contrat, il comprend qu'il va devoir faire ses valises et faire partager son talent dans un autre club. Surtout que s'il veut rester, ce ne sera pas avec Didier Deschamps. Il est proche de rejoindre l'Olympique de Marseille mais Deschamps fait tout pour que celui qu'il considère malgré tout comme un joueur de tout premier plan ne rejoigne pas un club concurrent. La direction monégasque va alors suggérer à Gallardo de trouver une autre solution, allant même jusqu'à lui offrir une prime de 1 million d'euros pour qu'il n'aille pas à Marseille mais retourne en Argentine. C'est ainsi que le milieu rejoint son ancien club, River Plate. Avant de partir, il ne manque pas d'accuser ses dirigeants sur son transfert raté : "L'atmosphère n'était plus tenable. J'ai compris à un moment donné que la situation était devenue impossible. Il y avait des spéculations de toutes parts et, au fond, y a-t-il vraiment eu volonté de discuter avec Marseille ? Je compte revenir en France..."

Au total, Marcelo Gallardo aura animé la L1 durant quatre saisons. Son talent n'est jamais passé inaperçu de même que ses provocations balle aux pieds ou parfois verbales (selon la légende). Sa première saison aura été la meilleure, aussi bien sur le plan collectif qu'individuel. Il y gagnera un titre de champion de France ainsi qu'une élection de meilleur joueur de L1. Elle sera aussi marquée par les deux « traquenards olympiques » : à Lyon sur le terrain où il se fera littéralement sécher dès qu'il touchera un ballon, ce qui vaudra l'expulsion de Sonny Anderson, et à Marseille, où il se fait prendre à parti par des dirigeants marseillais. Il ne se remettra jamais réellement de ces deux épisodes. L'affaiblissement de l'équipe suite au marché des transferts de l'été 2000 n'arrangera rien... Gallardo fera tout de même une assez bonne deuxième saison française, certes moins bonne que la précédente, où il terminera meilleur passeur du championnat. L'arrivée de Deschamps à la tête du club de la Principauté sonnera le début de la fin pour Gallardo. Quasiment jamais en forme optimale en raison de petits soucis physiques récurrents et/ou à cause de ses voyages répétés en Amérique du Sud pour jouer avec sa sélection, il va avoir plusieurs accrochages avec Deschamps (sans pour autant les répandre sur la place publique). Il fera deux dernières saisons moyennes, seulement sauvées par quelques coups d'éclat comme sa prestation au Parc des Princes un soir de janvier 2002 où il fait étalage de toute sa classe jusqu'au bouquet final et cette frappe enroulée magnifique trouvant la lucarne gauche de Letizi. Une Coupe de la Ligue viendra égayer sa fin de parcours monégasque.

Il aura joué lors de ces quatres années dans notre championnat 102 matches pour 18 buts inscrits. Au total, il aura porté à 126 reprises le maillot rouge et blanc pendant lesquels il aura marqué 23 buts.

Suite et fin du portrait demain, avec le deuxième passage de Gallardo à River Plate

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