Publié le 21 Janvier 2007 à 17h42 par Ludovic FRANCISCO
Dans la chronique hebdomadaire qu'il publie dans "L'Equipe Magazine", l'ancien gardien du PSG Bernard Lama revient sur l'"amitié vraie" qui le lie à Paul Le Guen. Mais quelques jours après la nomination du Breton, l'estime personnelle prend des atours d'acte public de soutien.
Bien que le reproche soit pour le moins entendu, Bernard Lama livre le manque de stabilité du club comme principale cause du manque de résultats observé depuis plusieurs années : "Le PSG n'a jamais eu de bases solides, notamment parce que ceux qui en ont été propriétaires pendant une dizaine d'années, Canal +, n'avaient pas de vision à long terme, et ne sont donc jamais parvenus à donner une véritable identité au PSG."
Et bien que ce discours soit une vieille rengaine du PSG, celui qui a passé huit saisons dans la capitale, veut croire que l'ère Le Guen sera la bonne. "Même si j'ignore ce que veulent véritablement les actionnaires, ce qui est notable aujourd'hui, c'est que l'instant semble propice pour bâtir quelque chose de solide. Et que Paul ait senti que c'était le moment est sans doute un signe assez révélateur."
Moins consensuel, Lama critique le recrutement et la gestion du club par des paroles sévères, qui ont le mérite de la franchise : "Je crois que le standard moyen du joueur parisien a pas mal baissé. Pour des raisons économiques, certes – une fois qu'on a fait l'effort financier pour garder Pauleta, il ne reste pas grand-chose à dépenser pour faire ses courses, mais aussi parce que quand tu vas chercher des joueurs de seconde zone, il ne faut pas t'étonner s'ils ne deviennent pas les stars que le public attend."
Là où de nombreuses personnalités du football louent la sagesse d'Alain Cayzac, Bernard Lama attaque le président de front sur ce qu'il appelle "la gestion humaine" : "L'exemple Dhorasoo est assez révélateur : si tu es incapable de gérer un cas comme celui-là, si la seule solution que tu trouves, c'est un licenciement, ça en dit long..."
Mais l'actuel président du Paris Saint-Germain n'est pas le seul à en prendre pour son grade. Comme on pouvait s'en douter, Guy Lacombe est lui aussi visé par la diatribe de Lama : "On peut toujours trouver regrettable que ce soit l'entraîneur qui soit sacrifié. On peut toujours dire qu'il n'est pas le seul coupable, c'est pourtant bien lui le responsable. D'autant qu'il ne faut pas oublier non plus que les joueurs parisiens, dont certains sont toujours là, avaient vécu un traumatisme psychologique avec Halilhodzic, alors, après l'intermède Fournier, ce n'était peut-être pas la peine de leur coller un petit Vahid..."
Estimant avec sincérité son ancien coéquipier, l'ancien portier de l'équipe de France semble cependant verser dans la flagornerie lorsqu'il déclare : "Paul, je l'admire pour ce qu'il vient de faire à Glasgow. Lorsque ça ne va pas, rare est celui qui a l'humilité de partir de son plein gré. C'est ce qui fait la grandeur de Paul. Le fait d'être conscient que, parfois, il ne peut pas réussir. Ce n'est pas ce que je lui souhaite désormais", conclut-il.
