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L1 PSG : Monaco : Les buts hors-jeu l'étaient-ils vraiment ?

Publié le 15 Février 2007 à 15h20 par Ludovic FRANCISCO
L1  PSG : Monaco : Les buts hors-jeu l'étaient-ils vraiment ?
Sur leur site Internet, les "Cahiers du Football" se livrent à une analyse peu orthodoxe du 2nd but de Diané et de l'action amenant celui de Rodriguez. La conclusion va clairement dans le sens du Paris Saint-Germain : selon le journal satirique, les buts sont parfaitement valables...

Le deuxième but inscrit par le PSG lors de sa victoire 4-2 contre l'AS Monaco samedi dernier, tout le monde le connaît désormais. Il y a encore quelques heures, la LFP délibérait pour connaître l'identité de son auteur. Aujourd'hui que l'on sait qu'il s'agit bien d'Amara Diané, il est peut-être temps de se demander si le but est bien entaché d'un hors-jeu, comme nous l'avons à peu près tous affirmé (ou reconnu). Cependant, voici que les "Cahiers du Football" publient un avis peu orthodoxe : selon le journal, le but serait valable. Mieux, ce serait aussi le cas du 4e but parisien... Rappels des faits.

"Gallardo a adressé un ballon parfait à Diané"

A la suite d'une passe lobée de Gallardo, Diané récupère le ballon et s'en va défier le gardien, duel duquel il sortira vainqueur plus ou moins volontairement. Durant la retransmission, les commentateurs de Canal + (David Berger et Guy Roux, assistés d'Alain Sars) vont montrer une image arrêtée destinée à valider l'idée que Diané est bien hors-jeu au moment où l'Argentin initie sa passe. "Ce que l'image arrêtée ne montre pas, argumentent les "Cahiers du Football", c'est que Diané ne reste qu'une fraction de seconde dans cette position fautive : juste avant et juste après, le défenseur le plus proche de lui (Monsoreau) fait un pas en avant pour tâcher de le mettre en position illicite, avant de se raviser au moment où part la passe de Gallardo. Celle-ci, en cloche, prend son temps pour arriver à destination et durant toute sa course, les deux joueurs sont sur la même ligne. En d'autres termes, si Diané est en position de récupérer la balle, ce n'est pas parce qu'il a bénéficié d'un temps (ou de cinquante centimètres) d'avance sur son vis-à-vis, mais plutôt... parce que Gallardo lui a adressé un ballon parfait – et, accessoirement, parce que Monsoreau a "joué le hors-jeu"."

Le point de vue, audacieux, n'en reste pas moins subtil. Pour le journal, l'esprit du jeu a été respecté même si ce n'est pas le cas de la lettre. L'arbitre de touche, trompé par la progression lente du ballon et les tergiversations du défenseur, a jugé l'action de façon certes approximative, mais compréhensible. Monsoreau, de son côté, a cherché à "tuer" le jeu : c'était un risque et comme tout risque, il peut se solder par un gain ou par une perte. "Si Monsoreau était resté à la hauteur de Diané au lieu de chercher à le mettre hors-jeu par un artifice (avancer d'un pas), il aurait été plus en mesure d'empêcher son adversaire de disputer le ballon après son contrôle...", conclut l'auteur de l'article.

"Le laxisme arbitral est allé dans le sens du jeu"

La validité du quatrième but parisien est donc également défendue. Rappelons l'action telle qu'elle se déroule : après avoir reçu un ballon de Diané côté droit, Mendy centre, lequel trouve un défenseur monégasque avant d'atterrir dans les pieds de Rodriguez, qui marque. Le cas de figure du hors-jeu apparaît au moment où Diané adresse sa passe à Mendy, car celui-ci est "hors-jeu" de cinquante centimètres par rapport à Monsoreau. Mais, expliquent les "Cahiers", "les deux joueurs sont à six ou sept mètres l'un de l'autre dans le sens de la largeur, et l'action ne se déroulant pas très rapidement (Mendy contrôle et s'avance lentement pour ajuster son centre), le défenseur monégasque a tout le temps de se placer pour contrer ou s'interposer devant l'attaquant parisien. Là encore, Mendy ne tire aucun avantage de ses cinquante centimètres de hors-jeu (on est plutôt frappé de la passivité des Monégasques, spectateurs de l'action : celui qui est le mieux placé pour reprendre Mendy se contente d'ailleurs de lever le bras pour réclamer le hors-jeu, laissant Dos Santos, pourtant plus en retrait, s'y coller)."

Deuxième conclusion : "Il faut vraiment être obsédé par l'infiniment petit et doté d'un esprit particulièrement étroit pour faire le procès du trio arbitral dans ce cas de figure aussi." Et, aux commentateurs de Canal +, qui ont relevé le hors-jeu et l'ont de nouveau disséqué par l'image, le journaliste répond : "Avoir raison de quelques centimètres, sans la moindre considération pour les raisons qui président au hors-jeu, voilà l'exercice bien résumé." "Dans les deux cas, l'assistant aurait effectivement été fondé à lever son drapeau. Mais inversement, on ne devrait pas se scandaliser et faire une véritable fixation sur ce que l'on qualifie "d'erreurs", alors que le "laxisme" arbitral, en l'occurrence, est allé dans le sens du jeu et de l'esprit de la règle. L'absurdité étant, justement, que l'on reproche constamment aux juges de ligne de ne pas laisser le doute profiter à l'offensive."

L'arbitrage, science qui repose sur tant de règles et d'alinéas, est pourtant comme les autres soumis à la subjectivité humaine et à la relativité des choses. Cependant, dans toute ce bain d'incertitude, flotte une conviction : Monégasques et Parisiens n'ont pas fini de gloser sur ce match du 10 février 2007...

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