Du match de coupe de l'UEFA, brillamment remporté sur la pelouse de l'AEK (0-2), Clément Chantôme retient essentiellement la confiance accordée par Paul Le Guen aux remplaçants et aux jeunes : "Pour nous c'était important d'obtenir un résultat à l'extérieur, déclare-t-il au site officiel du PSG. Compte tenu du score, nous pouvons même dire que c'est un très bon résultat. Le fait que le coach ait réalisé un turn-over avec des joueurs qui jouent moins en ce moment le confirme également. C'est vraiment positif, car nous avons été solides malgré quelques occasions concédées."
L'optimisme est donc de mise chez le joueur, plus habitué jusqu'à présent à broyer du noir pour sa première saison en professionnel. "Avec notre victoire contre Monaco (4-2) et celle face à l'AEK, nous pouvons dire que la chance a enfin tourné en notre faveur. Nous avons fait le plein de confiance. Cette victoire fait du bien à l'ensemble du groupe et du club. Si nous pouvons remporter une Coupe, j'aurai tout vécu pour ma première année ! Ce serait plutôt pas mal."
A son compteur, le joueur de 19 ans accuse aujourd'hui 21 matchs en compétition officielle. Ce temps non négligeable passé sur le rectangle vert lui a été profitable dans bien des domaines. Et il a parfaitement conscience desquels : "Au contact de grands joueurs tel que Pedro Pauleta, j'apprends beaucoup. J'ai donc progressé à tous les niveaux. J'ai surtout appris à gérer mes efforts. Avant, j'adorais courir partout mais j'ai pris conscience qu'il fallait que je gère davantage mes efforts. Je me concentre donc sur mon rôle de milieu défensif, c'est-à-dire le travail défensif et la récupération."
A la source de tout cela, il y a ces deux saisons passées en CFA, au cours desquelles il a joué 28 matchs et inscrit cinq buts. "On s'endurcit dès les matches de jeunes, quand on joue au PSG, explique-t-il à la revue "France Football". Le week-end, toutes les équipes veulent "taper" Paris. C'est bien de commencer par la CFA, cela nous permet de nous confronter à des joueurs de trente ans. Je jouais plus offensif, en numéro 10, comme Valdo. Etre au PSG aujourd'hui, c'est une grande fierté ; c'était mon objectif de faire partie du groupe pro. Lorsque j'ai joué le Trophée des Champions, l'été dernier (Lyon-PSG, 1-1, défaite aux tirs aux buts), et que j'ai fait une bonne rentrée, j'ai pris conscience que je pouvais évoluer à ce niveau."
Est-ce principalement par la force du travail que Clément Chantôme est arrivé au niveau qui est le sien aujourd'hui ? D'après la réponse de l'intéressé, il faut plutôt comprendre qu'il possède un talent depuis tout jeune, que la confiance d'un tiers lui a permis de faire fructifier. "[Lorsque j'ai rejoint les pros], aux entraînements, je ne travaillais plus de la même façon, je m'investissais beaucoup plus. En outre, le coach me parlait, me donnait confiance. Ce qui m'a permis de jouer libérer. Pour ma première titularisation (victoire sur Sedan, 4-2), le coach m'a dit que j'étais capable de bien faire. J'ai eu un peu peur car c'était au Parc, un superbe stade que je n'avais pas trop eu l'occasion de voir." Mais la victoire sera là et avec la manière.
Dans quel(s) domaine(s) le natif de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) est-il perfectible ? "J'ai débuté avec l'insouciance de la jeunesse, mais, maintenant, je dois progresser au niveau physique. Surtout au niveau de la vision du jeu, pour aller plus vite vers l'avant. Ce n'est pas une question d'âge : celui qui prouve qu'il peut jouer, il joue." Alors que Jérôme Rothen s'est installé dans l'entrejeu parisien et qu'Edouard Cissé semble bénéficier d'un retour en grâce, que Mulumbu a une carte à jouer au milieu et qu'Hellebuyck fourbit probablement ses armes, le joueur à peine sorti de l'adolescence s'affirme fin prêt pour défendre sa place : "Je vais me battre pour la garder."