Au lendemain des graves heurts qui avaient suivi la rencontre PSG-Hapoël Tel-Aviv, Bonaventure Kalou s'était élevé contre la sauvagerie humaine. C'est au tour du pourtant timoré David Hellebuyck d'exprimer son indignation, à la suite des événement survenus durant la rencontre entre l'équipe réserve du PSG et l'équipe première du Red Star, dimanche dernier.
Rappel des faits
Dimanche 4 mars. Saint-Germain en Laye. Rencontre entre l'équipe réserve du PSG et le Red Star. Après 8 minutes de jeu, une cinquantaine de hooligans envahissent, au cri de "Boulogne Hooligans", la tribune où se trouvent des supporters du Red Star. La bagarre, d'une extrême violence, a duré au moins trois minutes. Deux blessés légers ont été dénombrés parmi les supporters du Red Star ainsi que des vols de sacs et de téléphones portables. Suite à cette bagarre, le Red Star a refusé de reprendre le match, malgré la décision de l'arbitre. "On a frôlé la catastrophe dans la mesure où ces hooligans ont chargé aveuglément le public avec des barres à mine, provoquant un mouvement de panique dans la tribune qui aurait pu avoir de terribles conséquences", a déclaré le Red Star dans un communiqué.
"Une femme enceinte a été frappée"
"J'ai vu un groupe, quarante personnes à peu près, des vrais cons, s'en prendre aux spectateurs et aux supporters du Red Star, rapporte à son tour David Hellebuyck au magazine "France Football". Vous imaginez, des gens qui viennent voir tranquillement un match en CFA et qui se font tabasser. Il y avait un papy allongé par terre et aussi une femme enceinte qui a été frappée. Je suis vraiment écœuré pour les supporters du Red Star qui étaient venus avec des tambours faire la fête. C'était une ambiance bon enfant et ils se sont fait taper dessus. Je suis dégouté. Ma femme aurait du être là avec mon enfant. Je leur ai dit de ne plus venir."
Concernant l'identité des agresseurs, beaucoup avancent l'idée de personnes exclues du Parc des Princes, dans le cadre des mesures prises par le club pour interdire de stade les agitateurs. En tous cas, pour David Hellebuyck, cela ne fait aucun doute : "Je pense que ces incidents sont racistes. A voir la tête de ceux qui ont fait ça, on peut le penser, d'autant que, parmi les supporters du Red Star, il y avait des Noirs et des Maghrébins." A noter que certains supporters du Red Star seraient d'anciens membres des Tigris Mystic, groupe qui s'était dissous l'an dernier du fait de sa mauvaise entente avec le groupe des Boulogne Boys.
Les hooligans se rabattraient sur les rencontres amateurs
Indigné, le milieu de terrain parisien constate l'absurdité de la situation : "Si ça continue, ça va dégénérer encore plus. On ne va tout de même pas faire venir la police pour des matchs de CFA ! Il faut que cette violence s'arrête. Il y a déjà suffisamment de violence dans la vie, en dehors des terrains, pour qu'on ne supporte pas ça en plus dans le foot. J'en ai marre de cette violence, il faut que les autorités fassent quelque chose." Cri du cœur, les propos du joueur ont le mérite de la franchise : "Je préférerais jouer devant moins de spectateurs que de jouer dans un stade plein. Il y a toujours un tiers de spectateurs qui passent leur temps à vous insulter, à vous hurler dessus. Il n'y a plus de plaisir à jouer au foot dans ces conditions. En tous cas, moi je n'en prends pas."
Cette situation ne serait pas une première, selon certains connaisseurs du milieu hooligan. La lutte contre les hooligans avait généré le même type d'incidents en Angleterre il y a quelques années. Exclus des stades, les trouble-fêtes se rabattraient parfois sur les rencontres amateurs, où il est bien plus difficile d'opérer un contrôle strict. La Fédération Française de Football a été sollicitée pour prendre d'éventuelles sanctions contre le club. Mais peut-on encore pénaliser le PSG, qui a déjà produit énormément d'efforts pour bouter hors de son stade toute forme de violence ?
